"Musil dit de la littérature qu'elle utilise des connaissances, mais n'en produit pas de spécifiques. Il admet en revanche que certaines philosophies réussissent à nous procurer une connaissance ; d'autres agissent sur l'esprit d'une façon qui ressemble davantage à celle de certaines œuvres littéraires." Pourquoi Jacques Bouveresse (1940-2021) s'est-il autant intéressé à Robert Musil (1880-1942), un écrivain bien éloigné de la philosophie traditionnelle ? Ils partageaient sans nul doute une grande indépendance, un attrait pour la philosophie des chemins de traverse, une profonde méfiance à l'égard des modes et une préoccupation pour les notions de vérité et de croyance. Jusqu'à la fin de sa vie, Bouveresse aura défendu l'idée que Musil était un penseur utile dans les temps obscurs et incertains où nous vivons. Dans un essai inédit que publient ces jours-ci les éditions Hors d'atteinte sous le titre La Passion de l'exactitude, le philosophe opère un retour critique sur sa propre discipline et s'interroge autant sur son sens que sur sa légitimité. On peut lire sur Fabula l'Avant-Propos de Florence Vatan…
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Publié le par Marc Escola