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Un archipel d'essais

Un archipel d'essais

Publié le par Marc Escola

Depuis près de quinze ans, la collection Archipel Essais publie chaque année deux essais littéraires issus des meilleurs mémoires de master soutenus à l'Université de Lausanne. Après Les Feintes d’une fin. Boris Vian continué par l’Oulipo d'Alexis Rime et La Quatrième case. Essai sur le roman au nous d'Arthur Brügger en 2022, paraissent ces jours-ci un essai signé par Gaëtan Zinder, Faire voir Victor Hugo. Une correspondance avec Nadar, de la photographie à l’aéronautique, qui s'étonne du sujet de ces échanges entre le poète et le photographe : la photographie n'y tient pas de vraie place, et c'est la passion de l'aéronautique qui réunit les deux hommes. Le constat permet de réévaluer certains enjeux du rapport de Victor Hugo à la technique, et de suggérer que la photographie et l’aéronautique ne médiatisent pas la vision poïétique du créateur, mais contribuent surtout à sa visibilité posturale. "La puissance de leur faire voir va du monde au poète, et non l’inverse." Fabula vous invite à lire la postface que Marta Caraion a donnée à ce 35e volume : "Du rêve condensé en fait. Échanges de vue entre Nadar et Hugo"…

Paraît dans le même temps Le Théâtre des fées. Les scènes du merveilleux féerique de la Comédie-Italienne aux boulevards(1762-1789), par Angélique Chevalley ; l'ouvrage vient rappeller comment, dès le milieu du XVIIIe siècle, les philosophes ont tenter de chasser les fées de la scène : quels spectateurs sensés pourraient encore s’émerveiller de ces "contes de vieilles" et être dupes des artifices des scènes de magie ? Pourtant, les spectacles de féerie, en vogue depuis la fin du siècle précédent, continuent à nourrir le répertoire des théâtres parisiens : les prodiges des fées, sylphes et génies enchantent, font rire et, surtout, pleurer les spectateurs. C’est que les auteurs de la seconde moitié du siècle engagent en réalité le théâtre merveilleux vers de nouvelles formes sensibles, qui frappent les yeux et l’esprit pour parler au cœur… Fabula donne à lire la postface signée par Lise Michel : "La magie sans magie"…

La collection est distribuée en France par le Comptoir des Presses d'Université.