Essai
Nouvelle parution
Nathalie Castagné, Vies, morts et renaissances de Goliarda Sapienza

Nathalie Castagné, Vies, morts et renaissances de Goliarda Sapienza

Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne

Romancière, Goliarda Sapienza (1924-1996) a eu une vie qui s’apparente à un roman. Sa traductrice nous propose, à travers le portrait passionné d’une femme hors du commun qui a traversé le XXe siècle, la genèse d’une œuvre vibrante de ferveur et une aventure éditoriale très singulière. Nathalie Castagné nous raconte les vies (militante, actrice, délinquante, prisonnière, enfin romancière), les morts (la prison, les tentatives de suicide, l’obscurité) et les renaissances (la passion de l’écriture et le triomphe posthume) de cette personnalité qui va devenir une icône littéraire et féministe.

Enfant de famille recomposée et révolutionnaire, Goliarda Sapienza a grandi dans le bain de l’engagement socialiste, de la fréquentation des déshérités. Elle est tôt passée d’une Sicile dont l’empreinte la marque définitivement à Rome où elle devient comédienne de théâtre et actrice de cinéma. Elle vit et collabore avec le cinéaste et cadre du
Parti communiste italien Francesco Maselli. Mais sa grande affaire sera son œuvre, commencée avec des poèmes et des textes autobiographiques. Après plusieurs publications et des carnets intimes, c’est dans son grand roman, L’Art de la joie, et dans son héroïne, Modesta, qu’elle met l’essentiel de sa vie et de ses aspirations, jusqu’à sa mort, solitaire, malgré le soutien sans faille de son second compagnon, Angelo Pellegrino,
de vingt ans son cadet. Ce chef-d’œuvre fut partout refusé en Italie. Ce que réparera la traduction posthume en français qui obtient un succès phénoménal jamais démenti jusqu’à ce jour, permettant une réhabilitation spectaculaire de Goliarda Sapienza dans son pays et sa notoriété mondiale.

Nathalie Castagné a traduit la totalité de l’oeuvre de Goliarda Sapienza dont elle a fait découvrir L’Art de la joie. Elle est par ailleurs l’auteur de deux romans, Sebastian ou la Perdition (La Différence) et L’Harmonica de cristal (Seuil), et d’un récit poétique, Perséphone (La Différence). Elle a traduit entre autres Umberto Saba, Dario Bellezza, Elisabetta Rasy, Pier Paolo Pasolini, Giorgio Vigolo.

Lire un extrait…

On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Goliarda Sapienza : la vie intense", par Gabrielle Napoli (en ligne le 9 juillet 2024).

Le pluriel est de rigueur lorsqu’il s’agit d’évoquer la vie de Goliarda Sapienza. Nous devrions plutôt écrire, comme le fait Nathalie Castagné, ses « vies ». Mais s’il y a plusieurs vies, il faut bien aussi mourir à certaines vies pour renaître à d’autres : mouvement vital auquel semble obéir la trajectoire de l’autrice italienne, qui déploie tout au long de son existence son goût pour la liberté, conquise dans une fièvre qui ne la quitte guère.
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