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Raymond Guérin, le revenant

Raymond Guérin, le revenant

Publié le par Marc Escola

Les éditions Finitude s'emploient depuis plusieurs années à faire (re)connaître l'œuvre de Raymond Guérin (1905-1955), éternel méconnu. Après Zobain, son premier roman en 2015, elles font paraître coup sur coup deux titres. Retour de Barbarie, préfacé par Jean-Paul Kauffmann : en décembre 1943, Guérin est libéré du stalag où il vient de passer plus de trois ans. De retour à Paris, il découvre la France de l’Occupation, bien différente de celle qu’il avait laissée en 1940. "La sottise bat son plein", écrit-il dans son journal, en constatant que la vie culturelle continue comme si de rien n’était et combien les Parisiens se sont habitués à l’occupant et au marché noir. Piloté par Jean Paulhan ou Gaston Gallimard, il reprend contact avec le petit monde littéraire. Il rend visite à Camus, Sartre, Queneau, Chardonne, à son compagnon de détention Henri Cartier-Bresson. Mais à son ami Henri Calet, il écrit: "Je me fais l’effet d’un revenant, d’un fantôme. Je n’ai plus ma place dans ce monde étouffant et fascisé". Épuisé, écœuré, Guérin rentre chez lui, dans le Sud-Ouest. Quelques mois plus tard, c’est avec un enthousiasme ému qu’il commente la Libération de la France. Mais l’euphorie des premiers jours ne dure pas. Dans des pages décapantes, il commente la veulerie des procès d’épuration auxquels il assiste. Fabula vous invite à lire un extrait de l'ouvrage… Cinq ans plus tard, Guérin est pour trois semaines l'invité de Curzio Malaparte, dans sa célèbre maison surplombant la Méditerranée, qui n’a pas encore été immortalisée par Godard. Du côté de chez Malaparte est le récit de ce séjour. Guérin y consigne ses impressions, les conversations avec son hôte, le récit des soirées avec les nombreux artistes qui habitent l’île. L'édition est illustrée de nombreuses photographies prises par Raymond Guérin lors de son séjour à Capri. Fabula en donne à lire les premières pages…