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De l'intolérable. L'expérience du mal après Dostoïevski : Elsa Morante, Toni Morrison, Arundhati Roy. Soutenance d'Aline Lebel (dir. Frédérique Leichter-Flack, Sciences Po Paris)

De l'intolérable. L'expérience du mal après Dostoïevski : Elsa Morante, Toni Morrison, Arundhati Roy. Soutenance d'Aline Lebel (dir. Frédérique Leichter-Flack, Sciences Po Paris)

Publié le par Marc Escola (Source : Aline Lebel)

Aline Lebel soutiendra le mercredi 18 décembre 2024 sa thèse de littérature comparée intitulée

"De l'intolérable. L'expérience du mal après Dostoïevski (Elsa Morante, Toni Morrison, Arundhati Roy)",

préparée à l'Université Paris Nanterre sous la direction de Frédérique Leichter-Flack, Professeure en Littérature et Humanités Politiques à Sciences Po Paris.

La soutenance aura lieu à 14h30 dans les salons scientifiques de l'IEP de Paris, 1 place Saint-Thomas d'Aquin, 75007 Paris, 1er étage.

Composition du jury:

Emmanuel Bouju, Professeur de littérature générale et comparée à l'Université de la Sorbonne Nouvelle

Philippe Forest, Professeur en littérature française à l'Université de Nantes (rapporteur)

Karen Haddad, Professeure de littérature comparée à l'Université Paris Nanterre

Frédérique Leichter-Flack, Professeure en littérature et humanités politiques à Sciences Po Paris

Tiphaine Samoyault, Directrice d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (rapporteure)

Résumé de la thèse :

Ce travail comparatiste propose de relire trois romans du second XXème siècle, La Storia d’Elsa Morante (Italie, 1974), Beloved de Toni Morrison (États-Unis, 1987) et Le Dieu des petits riens d’Arundhati Roy (Inde, 1997) dans le sillage de l’œuvre de Dostoïevski, afin de faire émerger un questionnement commun sur l’expérience du mal. La notion d’ « intolérable » fournit le point de départ d’une démonstration qui s’attache d’abord à analyser ce qui caractérise la connaissance élaborée par les œuvres, qui renoncent à résoudre le problème du mal à la façon des théodicées classiques, mais s’efforcent de comprendre ce qu’il nous fait, et élaborent ainsi un savoir de l’émotion morale. Celle-ci engage à son tour un questionnement sur les réponses apportées au choc moral, au sein même de la fiction. Il met au jour chez E. Morante, T. Morrison et A. Roy le refus d’une certaine conception de l’exemplarité littéraire, au profit de la représentation de « cas limites » débattus dans l’œuvre, et qui en garantissent la fécondité éthique et politique. La mise au jour des risques qu’implique ce parti-pris littéraire et éthique invite alors à s’interroger sur les possibles limites du partage affectif et moral réalisé par la fiction, et à élaborer une réflexion sur l’illisibilité morale.