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Alain Buisine, Huysmans à fleur de peau. Le goût des primitifs, Artois Presses Université, “Etudes littéraires”, 2004, 136 p., 17 €.
Il n'existe pas pour l'instant de volume spécifiquement consacré à Joris-Karl Huysmans critique d'art des primitifs allemands et flamands. Ce volume veut réparer cet oubli en accordant une place prépondérante aux Trois Primitifs, et en particulier à l'analyse du retable d'Issenheim de Grünewald. Cet essai qui ne veut pas se contenter d'être un bilan, une somme, se livrera à une analyse détaillée de l'imaginaire dermographique de la critique d'art huysmansienne (d'où le titre du livre évidemment). Dans son désir de sublimation Huysmans veut toujours exténuer les intériorités physiologiques pour les faire passer sur l'extériorité épidermique. C'est cette fort complexe opération que mettra à jour le livre, montrant qu'à cet égard il existe une véritable solidarité, pour le moins inattendue, entre les premiers textes consacrés aux impressionnistes et ceux consacrés aux primitifs après la conversion. Mais en vérité s'agit-il encore vraiment de peinture une fois que Huysmans a rejoint l'église ?
Professeur de littérature à l'université Charles-de-Gaulle Lille 3, Alain Buisine s'intéresse avant tout aux rapports de la littérature et de la peinture. Il a récemment publié toute une série d'ouvrages consacrés à Venise et à ses peintres : Les ciels de Tiepolo chez Gallimard, Dictionnaire amoureux et savant des couleurs de Venise, Cènes et banquets de Venise, Un Vénitien dit le Canaletto chez Zulma. Il fera paraître prochainement Nudités de Venise.