I. Keller-Privat, K. Schwerdtner (dir.), La lettre trace du voyage à l'époque moderne et contemporaine
Isabelle Keller-Privat et Karin Schwerdtner (dir.)
La lettre trace du voyage à l'époque moderne et contemporaine
Paris, Presses universitaires de Paris Nanterre, mai 2019
Collection "Chemins croisés", 2019
EAN13 : 139782840163275
SOMMAIRE
Pierre-Jean Dufief – Préface
Isabelle Keller-Privat, Karin Schwe – Introduction
Martine Delvaux, Valérie Lebrun – En voyage, il n'y a que des lettres d'amour ;
Justine Dupouy – Les lettres de Lady Mary Wortley Montagu : traces d'une vie de voyages ;
Roland Le Huenen – Chateaubriand, « Lettre à M. de Fontanes sur la campagne romaine » : l'étalement des traces ;
Françoise Besson – Les lettres de voyage d'Alfred Russel Wallace : Des empreintes du monde aux traces d'une théorie en marche ;
Nathalie Solomon – La fiction épistolaire dans quelques récits de voyage de l'époque romantique (Custine, Hugo, Nerval) ;
Jelena Jovicic – L'exil et ses traces épistolaires ;
Geneviève De Viveiros – Voyages naturalistes : images romanesques et réflexions esthétiques dans la correspondance de Zola ;
Cécile Oumhani –Des traces d'encre et de couleur ;
Catherine Lanone – Prolongement de parcours : The Hill of Devi de E.M. Forster ou la correspondance impossible ;
Isabelle Keller-Privat – The Durrell – Miller Letters, 1935-80 : Lettres traces de l'être ;
Karin Schwerdtner – Tana la belle de Michèle Rakotoson : trace et véhicule du « voyage » ;
Michèle Rakotoson –Dans le doany ,
Isabelle Keller-Privat et Karin Schwerdtner – Postface.
PRÉSENTATION
Comment rendre compte de l'effet « trace » de la lettre viatique – de cette trace qui, dans la correspondance, peut être lue comme « le voyage même »? L'ambition de cet ouvrage, qui s’inscrit dans la continuité de la collection « Chemins croisés » en ouvrant des perspectives nouvelles sur l’écriture de l’ailleurs, est d’examiner les rapports entre l’écriture épistolaire et le voyage à travers les nombreuses traces que laisse la lettre viatique dans la littérature anglophone et francophone de la fin du XVIIIème siècle à nos jours. Spécialistes de littérature française, francophone et anglophone croisent ainsi leurs champs disciplinaires pour se mettre à l’écoute des lettres, réelles ou fictives, qui inscrivent leur trace dans notre connaissance, scientifique ou littéraire, du monde. L’originalité de cet ouvrage réside également dans les lettres d’écrivains qui ont été spécialement écrites pour ce volume. En tissant écrits critiques et textes d’auteurs, ce livre propose de suivre les relations qui se nouent entre l’œil et le regard, ces deux modalités du voir qui entrent en jeu dans notre approche de l’espace géographique et littéraire. Ainsi l’œil du scientifique analyse la matérialité de la lettre, suit le tracé des échanges, fait entrer en résonnance la sphère intime et l’arène publique, prend le pouls du vivant pour mieux appréhender la matière. Simultanément, le regard des écrivains nous invite à percevoir le relief du monde, à écouter l’appel du poète qui esquisse, derrière les apparences sensibles, une présence qui approfondit l’espace et qui recrée ce qu’Yves Bonnefoy appelait « la terre humaine. » A la croisée des disciplines, des époques, des territoires et des langues, cet ouvrage s’adresse non seulement aux spécialistes de l’épistolaire et de l’écriture du voyage, mais également à tous ceux curieux de saisir dans le tracé des lettres « l’usage du monde ».