Josefa Terribilini, À chœur perdu. Les traces du chœur antique dans la tragédie française du XVIIe s. (postface de L. Michel)
À Chœur perdu.
Les traces du chœur antique dans la tragédie française du XVIIe siècle
Josefa Terribilini
Postface de Lise Michel
Lausanne, Archipel Essais, vol. 29, déc. 2020
147 p.
Au XVIIe siècle, en France, le chœur déserte les scènes tragiques. Véritable colonne vertébrale des tragédies grecques, il avait perduré jusqu’à la fin du e siècle et ne réapparaîtra dans le genre de la tragédie parlée qu’au siècle suivant. Mais s’il disparaît dans l’intervalle en tant que groupe physiquement présent, l’élément choral ne s’absente pas pour autant.
Tel est l’enjeu de cet essai : mettre au jour, à partir des récritures d’Antigone et d’Iphigénie par Jean de Rotrou et par Jean Racine, les traces du chœur antique dans la tragédie française du XVIIe siècle. Car l’éviction et la reconfiguration, dans certaines fonctions, de ce médiateur désormais indésirable entre la scène et la salle, a des conséquences déterminantes sur la composition de l’action, les caractères des personnages et l’expérience du spectateur. L’ouvrage éclaire ainsi sous un angle inédit le fonctionnement dramaturgique de la tragédie classique, tout en invitant à s’interroger sur les véritables causes du redéploiement du chœur dans la production théâtrale ultérieure.
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Lire sur Fabula la Postface de Lise Michel : "La tragédie désaccordée"…
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Sommaire
Silences du chœur........................................................................7
Retour sur une disparition…........................................................ 7
Pratiques chorales avant le XVIIe siècle ..................................... 11
En quête de vraisemblance ........................................................ 21
Une mauvaise publicité .............................................................. 24
Créer l’immersion : reconfiguration des fonctions chorales ….. 31
Fonction d’écoute : crédibilité de l’action fictionnelle ................... 31
Fonction herméneutique : abolir la distance ................................... 35
Fonction contextuelle : imager pour situer ..................................... 38
Fonction émotionnelle : amplifier ou étouffer ? ............................. 45
Fonction didascalique : des chœurs aux notes ................................ 49
Arranger le conflit .................................................................... 57
Fonction délibérative : des arbitres sur la scène tragique .......... 63
Reprise de commentaires évaluatifs ............................................... 63
Délibérations inversées ................................................................... 67
Discours doublés et doubles discours ............................................. 71
Conflit tragique et alternance des points de vue........................ 75
Personnages outrés, conflits exacerbés ..................................... 85
Le chœur est mort, vive le personnage..................................... 97
Fonction politique : de l’espace collectif au lieu intime ........... 99
Des personnages esseulés ......................................................... 106
Un spectacle particulier ............................................................ 109
Scène et salle : la scission ..............................................................110
Vers une individualisation de l’expérience théâtrale .................... 116
Du bien commun à la gloire individuelle ...................................... 121
Dés-illusions. Résurgences du chœur au XXe siècle ............ 131
Bibliographie sélective.......................................................... 139
Postface par Lise Michel....................................................... 143
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