éditoriaux

L'outre-humain

L'outre-humain

Biographie d'un vers

Biographie d'un vers

En 1978, Jacques Roubaud publiait un livre au titre énigmatique, La Vieillesse d’Alexandre. Alexandre ? Un personnage historique singulier, et le plus grand conquérant de l’histoire de la versification : l’alexandrin. Le poète entreprenait de raconter la biographie d’un vers, de ses origines à son déclin. Il manquait à cette vie d’Alexandre les branches narrant l’enfance mouvementée du vers, avant qu’il ne finisse par s’imposer comme le mètre français par excellence, au XVIe siècle. Dans un texte publié en revue en 1977 Jacques Roubaud avait pourtant narré Les Enfances d’Alexandre. Des origines à la Cléopâtre captive : Valérie Beaudouin et Marie-Louise Chapelle en ont établi une édition inédite à partir des cahiers et manuscrits de Jacques Roubaud. Elle paraît aujourd'hui dans "La Librairie du XXIe siècle" (Seuil).

45 rue d'Ulm

45 rue d'Ulm

La République des lettres

La République des lettres

Désormais vouée à la réflexion générale sur les œuvres de fiction narrative sous l'impulsion de Nathalie Kremer et Beatrijs Vanacker, la collection La République des Lettres hébergée par les éditions Peeters à Louvain s'enrichit cet automne de trois nouveaux titres : après "L’odorat a ses monstres". Olfaction et perversion dans l’imaginaire fin-de-siècle (1880-1905) de Sophie-Valentine Borloz, déjà salué par Fabula, la série accueille un essai de Jean-Paul Sermain sur La Belle et la Bête. Un mythe littéraire au gré des contes et de leur dialogue, qui montre comment le conte rédigé par Mme Leprince de Beaumont en 1756 agit comme un mythe littéraire moderne, qui éclaire rétrospectivement des versions antérieures, celle d’Apulée, avec Eros et Psyché, et celles de Perrault ou des conteuses classiques,et aide également à lire les versions qui l’ont suivi, à l’époque romantique puis à l’époque moderne ; mais aussi un fort volume collectif consacré aux Digressions, réflexions et dissertations dans le récit à l’époque classique : les articles réunis par Marc Hersant, Nathalie Kremer et Catherine Ramond abordent la question essentielle de la composition narrative : celle de l’intégration au récit fictionnel ou factuel de moments digressifs, réflexifs, dissertatifs ou argumentatifs qui interrompent et détournent momentanément la narration.

Le théâtre de Walter Benjamin

Le théâtre de Walter Benjamin

Walter Benjamin est allé au théâtre. Toute sa vie. Dès son enfance. En Italie, en France, dans la Russie d’après la révolution, en Autriche et, bien sûr, en Allemagne. Et toujours il a écrit. Marianne Dautrey a recueilli pour les Solitaires intempestifs l'ensemble des Écrits sur le théâtre de Walter Benjamin, pour certains inédits en français. L'anthologie révèle combien cette écriture critique a infléchi la pensée théorique de ce philosophe du langage et de l’histoire et combien la fréquentation des théâtres, de toutes les sortes de théâtre, et des gens de théâtre ont déporté son attention du texte vers les pratiques proprement scéniques. Au moment où la radio et le cinéma marginalisaient la scène, Benjamin s’interroge : qu’apporte encore la présence physique des acteurs ? Comment la scène agit sur un public que cinéma et radio ont massifié ? Si ses études sur la tragédie et le théâtre baroque lui ont permis de penser, sur un plan métaphysique, la possibilité d’une vie libérée des rets du destin, son "Programme pour un théâtre d’enfants prolétarien" (1929), coécrit avec la metteuse en scène lettone Asja Lacis, ses études sur Brecht lui ont fait entrevoir la possibilité d’une émancipation politique et révolutionnaire d’un individu pour la première transfiguré par la technique. Fabula affiche la table des matières de l'ouvrage… et en donne à lire les premières pages… Paraît dans le même temps sous les mêmes presses bisontines l'essai de Bruno Tackels : Les Mille plateaux de Walter Benjamin, qui propose de refaire le chemin des théâtres, des plateaux et des fictions qui ont mobilisé la pensée de Walter Benjamin, et ont fait de lui un véritable voyageur philosophique. Dans un premier temps, il dresse les grands traits du paysage européen et de ses différents protagonistes dans l’entre-deux-guerres ; et dans un second temps, il s’intéresse à l’héritage laissé par le philosophe qui ouvre des pistes pour le théâtre d’aujourd’hui. Fabula vous invite à en lire les premières pages…

Tocqueville entre les empires

Tocqueville entre les empires

Il est le plus profond penseur de la démocratie, l’observateur le plus aigu de la société américaine et l’interprète indépassable de la transition inachevée en France des temps aristocratiques à l’ère démocratique. L’œuvre de Tocqueville échappe à l’organisation ordinaire de nos savoirs. Elle est, autre singularité, inséparable de sa situation personnelle, familiale, historique. La Démocratie en Amérique, L’Ancien Régime et la Révolution, les Souvenirs sur la IIe République, comme son immense correspondance avec les grands esprits de son époque mobilisent la puissance de sa pensée au service de l’action politique. Né sous le Premier Empire, mort sous le Second, il ne cesse, dès sa jeunesse, de sonder les bienfaits et les pathologies d’une démocratie qu’il sait inévitable. La biographie de Tocqueville signée par Françoise Mélonio (Gallimard) vient nouer le lien intime entre l’homme privé et l’acteur politique, son enracinement aristocratique et son consentement à la démocratie, une sensibilité romantique et une intelligence théorique des passions humaines, mœurs et lois mêlées. Elle reconstitue l’unité d’une vie sans cesse agitée par les résurgences révolutionnaires, les menaces d’un individualisme délétère et la hantise du déclin de la France auquel il imagine, un moment, trouver le remède dans la colonisation… Fabula vous offre de lire un extrait de l'ouvrage…

Les Fleurs du crime de Monsieur Baudelaire

Les Fleurs du crime de Monsieur Baudelaire

​Un soir de beuverie, Charles Baudelaire rentre chez lui, titubant dans les rues de Paris, lorsqu’il trébuche sur un corps… sans tête. Et le voilà pris malgré lui dans une toile d’araignée tissée par le diable lui-même ! Entouré de personnages plus extravagants et inquiétants les uns que les autres, comme le Ratier vivant dans les égouts, une vieille concierge nymphomane, un ancien truand reconverti en curé qui parle bruxellois à une poupée déguisée en Sainte Vierge, le poète va devoir mener sa première enquête en tant que détective. Nadine Monfils inaugure avec La Femme sans tête. Les Fleurs du crime de Monsieur Baudelaire (Seuil) une nouvelle série de mystères 100% belge.

Lire aussi les éditos de la rubrique Questions de société…

Et les éditos de la rubrique Web littéraire…

Ou feuilleter l'album de l'automne…

Suite