Acta fabula
ISSN 2115-8037

2018
Mars 2018 (volume 19, numéro 3)
titre article
Jean-Auguste Poulon

Les Goncourt, Renard et Gourmont : l’écriture et la vie

Revue Europe, Les frères Goncourt, Jules Renard, Remy de Gourmont, n° 1039-1049, Novembre‑décembre 2015, 348 p., EAN 9782351500767.

1La revue littéraire mensuelle Europe a réuni, dans un numéro déjà ancien (novembre‑décembre 2015), quatre écrivains de la fin du xixe siècle et du début du xxe siècle, Jules et Edmond de Goncourt, Jules Renard et Remy de Gourmont. Bien qu’aucune explication ne soit donnée au lecteur quant à la raison pour laquelle ces études ont été rassemblées, force est de constater, à la lecture du numéro, que le choix relève d’une évidence qui n’est pas seulement chronologique. Les quatre auteurs sont des écrivains inclassables, pour lesquels la mobilité de la pensée et la liberté d’esprit et de ton ne sont pas de vains mots. Peut‑être est‑ce pour cela qu’ils ont été sacrifiés sur l’autel du succès et qu’on ne les lit plus guère aujourd’hui ? Cette traversée proposée par la revue est ainsi l’occasion d’extraire les quatre écrivains du cachot où l’intransigeante histoire littéraire les a enfermés et de leur redonner la place qu’ils méritent aux côtés des écrivains reconnus.

Des écrivains insaisissables

2À première vue, il paraît difficile de rapprocher les deux porphyrogénètes que sont Jules et Edmond de Goncourt, descendants du héros de la Grande Armée, Marc‑Pierre Huot de Goncourt, de Jules Renard, fils d’un modeste entrepreneur de travaux publics. Jules et Edmond de Goncourt ont en effet une image de la famille fondée sur le respect du père et l’amour de la mère. Le père est celui qui apporte la stabilité à la famille ; il en est le socle. Jean‑Louis Cabanès cite à ce propos un extrait de La Révolution dans les mœurs où est exalté le modèle patriarcal : « Là où la paternité n’est plus qu’un mot et une image, la famille est débandée, éparse, dissoute ; et la communauté des intérêts, des sentiments, des traditions de la maison génératrice a cessé d’exister1 ». La mère sera pour les Goncourt, après le décès du père admiré mais craint, la branche sur laquelle se cristallisera leur amour filial. L’enfance et la jeunesse de Jules Renard peuvent apparaître, a contrario, terriblement dures. Stéphane Gougelmann nous rappelle ainsi que Jules Renard fut le souffre‑douleur d’une mère qui régnait tyranniquement sur le foyer. Madame Lepic de Poil de carotte ressemble étrangement, par bien des traits, à cette mère qui « impose ses goûts et ses dégoûts2 » à son troisième fils. Renard ne trouvera alors le salut que dans l’éloignement lié aux études.

3Pourtant les Goncourt et Renard semblent partager un goût commun pour la liberté de ton et d’esprit. L’écriture des Goncourt est, comme le rappelle Henri Mitterand, une écriture du péremptoire ; aucune place n’est laissée au doute, au « peut‑être ». À cet égard, dans la première partie de l’article, il nous est montré le caractère hétéroclite et désordonné des remarques des frères Goncourt qui rend impossible toute classification et empêche le chercheur d’y trouver un quelconque schéma de pensée. Les Goncourt ont ainsi bien intégré l’image romantique de l’écrivain paria et mal intégré au corps social qui ne le reconnaît pas, comme l’écrit J.‑L. Cabanès ; ils se tiennent à l’écart du débat politique et de l’Histoire. Henri Mitterand démontre ainsi que, alors que l’année 1863 est une période riche du point de vue national aussi bien qu’international, les Goncourt font preuve d’une certaine indifférence à l’égard de tous les événements qui nourrissent la petite et la grande histoire, que ce soit en ce qui concerne la victoire de la quasi‑totalité des candidats de l’opposition libérale, de l’insurrection polonaise contre la Russie ou encore de l’affaire du Déjeuner sur l’herbe de Manet ; on n’apprendra rien non plus sur les grands travaux haussmanniens qui modifient — certains diront alors « défigurent » — le plan de Paris, rien non plus sur leur vie domestique et intime. Il peut paraître ainsi difficile d’enfermer l’œuvre autobiographique et romanesque des frères Goncourt qui se sont spécialisés, semble‑t‑il, et pour reprendre les mots de Pierre‑Jean Dufief, dans la peinture des « mondes flottants ». Les Goncourt rejettent la précision quasi scientifique de l’écriture naturaliste pour mieux se laisser imprégner par le monde qui les entoure, en saisir les moindres détails, non pas sous l’angle rigoureux de la science, mais au travers de la rêverie et de la sensation. Si Zola, influencé par les thèses d’Hippolyte Taine sur la question du milieu et du docteur Prosper Lucas sur celle de l’hérédité, s’intéresse dans ses romans à la transmission héréditaire, par exemple de l’alcoolisme, les Goncourt semblent davantage séduits par les effets que produisent les drogues et l’alcool, par le vaporeux et l’immatériel. Dans les romans des Goncourt, « les corps s’effacent, les paysages et les décors perdent leur épaisseur matérielle3 » ; la rêverie plutôt que la science, les contours imprécis plutôt que l’incarnation lourde des personnages d’un Zola ou même d’un Flaubert. C’est peut‑être cela qu’il faut entendre lorsqu’André Lagarde et Laurent Michard évoquent le réalisme « artiste » des Goncourt. Il serait ainsi un peu vain de tenter d’enfermer ces écrivains du vaporeux et de l’immatériel dans les limites contraignantes d’un réalisme poussé jusqu’au naturalisme. Telle l’ivresse de Bernier, dans Sœur Philomène, l’écriture des Goncourt est « immatérielle, légère, spirituelle, presque ailée » et elle nous enlève « si doucement dans les bras de la rêverie et de la folie4 ».

4L’écriture de Jules Renard ne peut se laisser, elle aussi, appréhender d’un seul coup d’œil ; elle ne saurait être réduite à une façon d’écrire ou de penser. Celui qui a commencé la critique littéraire en lisant « roman sur roman » jusqu’à « s’en bourr[er]5 », comme le rapporte Denis Pernot, a cherché à se démarquer de ses contemporains en ouvrant une nouvelle voie. À l’instar du héros de son roman L’Ecornifleur que Marcel Schwob, dans un article publié le 1er mars 1892 dans Le Mercure de France, qualifie de « jeune homme dont le cerveau est peuplé de littérature6 », Jules Renard prend ses distances avec l’écriture romanesque de cette fin de siècle pour lui préférer la forme brève et fragmentaire, le papillonnement et la flânerie. Que ce soit dans ses Histoires naturelles où il « saisit le vivant sous tous ses angles, offrant de celui‑ci une étonnante vision kaléidoscopique7 » ou dans son Journal, dans lequel le diariste prend surtout en note des souvenirs et reconstruit les scènes a posteriori — à la différence d’un Paul Léautaud qui s’empresse de noter sur des feuilles volantes les conversations qu’il surprend depuis son petit bureau du Mercure de France et qu’il recopie, le soir venu, sur les feuillets de ce qui constituera son Journal littéraire —, Jules Renard bondit d’un thème à l’autre et flâne au gré de ses recueils. Comme Remy de Gourmont, il s’illustre dans plusieurs domaines et n’est jamais là où on pense le trouver. Il ne craint pas la contradiction et son Journal porte la trace de cette écriture et de cette réflexion en perpétuel mouvement. Peut‑être faut‑il voir dans cette envie de saisir la littérature sous tous ses aspects la marque caractéristique de cette fin de siècle qui fait entrer les hommes dans une nouvelle ère ? C’est cette même force qui anime Remy de Gourmont, l’infatigable créateur et animateur de revues littéraires qui sont le signe évident de ce foisonnement des idées au début du xxe siècle. Comme le note Vincent Gogibu, dans un article parfaitement éclairant, la force de Gourmont, c’est son « esprit mobile, riche d’une vaste culture, un esprit indépendant mû par une constante volonté de recherche de vérité8 ».

De l’« écriture rosse » au fragment

5Mitterand voit chez les Goncourt des cousins éloignés de Jules Renard et de Paul Léautaud. Paul Léautaud eût peut‑être été d’accord avec ce rapprochement familial, lui qui compare dans son Journal littéraire, à la date du 15 février 1927, les journaux des Goncourt et de Renard pour arriver à la conclusion suivante : « Le Journal des Goncourt est vraiment un Journal. Celui de Renard me semble être surtout un grand carnet de notes d’un écrivain, une sorte de laboratoire littéraire, si on peut dire. Le Journal des Goncourt est d’un intérêt autrement général et autrement vivant9. » Il faut d’ailleurs reconnaître que Les Goncourt et Renard partagent avec Léautaud un goût pour l’ « écriture rosse ». Or, comme l’a montré Vladimir Jankélévitch, dans un essai désormais reconnu, l’ironie non seulement abrège, mais encore morcelle. Il aurait été intéressant de dresser ainsi un parallèle plus évident entre ces deux écritures de l’ironie que constituent l’œuvre des Goncourt, notamment leur Journal, mais aussi leurs romans, et l’œuvre de Jules Renard. Si Léautaud, dans son journal, remarque, non sans moquerie, que Jules Renard n’est qu’un « écrivain de notes », on retiendra plutôt le jugement de Daudet qui reconnaît à l’auteur de Poil de carotte un esprit concis capable de produire des « chefs d’œuvre sur l’ongle ». Les Goncourt excellent aussi dans cet art de la concision et du fragment ironique qui leur permet de donner un « accent de sincérité et de vérité10 » à leurs portraits saisis sur le vif ou à ces saynètes croquées au détour d’un salon.

6Cependant les Goncourt, Jules Renard ou Paul Léautaud sont aussi des êtres hypersensibles qui ont trouvé en l’ironie un subtil moyen de dissimuler une émotion et une douleur omniprésentes. Comme le note Jankélévitch, l’ironie devance toujours le désespoir. Les larmes des Goncourt d’un côté et le refoulement pudique d’un Renard de l’autre. Dans l’intimité du Journal, cette douleur réapparaît. Edmond de Goncourt, en relisant Charles Demailly, n’hésite pas à transcrire sa douleur en pensant à son frère disparu : « Aujourd’hui des larmes me sont venues aux yeux en corrigeant les épreuves de la fin de Charles Demailly. Jamais, je crois, il n’est arrivé à un auteur de décrire par avance, d’une manière aussi épouvantablement vraie, le désespoir d’un homme de lettres sentant tout à coup l’impuissance et le vide de sa cervelle (Journal, 4 mai 1876)11.» On ne peut s’empêcher de penser aux larmes versées par Léautaud lorsqu’il évoque cette mère qui l’a abandonné quelques mois après sa naissance : « Il faudrait bien pourtant que je la revoie au moins une fois. Je suis tout de même un curieux bonhomme. J’ai de la souffrance, au fond de moi, de toute cette histoire12. » Cette figure maternelle, qui cristallise la souffrance du jeune homme, est aussi présente sous la plume de Jules Renard. Le jeune Poil de carotte, qui multiplie les bêtises et les aventures, privé de tout amour maternel, a bien du mal à nous faire oublier la douleur de l’auteur qui se dissimule derrière ce commode personnage et qui veut à tout prix éviter l’émotion démonstrative. Ne peut‑on pas voir aussi dans cette succession de notes mordantes, dont le Journal est émaillé, une façon d’éviter une plongée risquée dans l’intimité, aux racines de la souffrance ? L’ironie, comme le rappelle Jankélévitch, « développe d’abord en nous une sorte de prudence égoïste qui nous immunise contre toute exaltation compromettante et contre les déchirements de l’extrémisme sentimental13. »

Un monde littéraire en mutation

7Le champ littéraire dans lequel évoluent les Goncourt, mais encore plus Jules Renard et Remy de Gourmont, est celui d’un monde en mutation. Les changements sont nombreux et les Goncourt n’ont fait qu’ouvrir la voie. Les écrits se multiplient, que ce soit par le biais des journaux ou des revues, et les écrivains consignent leurs pensées, leurs idées, leurs rencontres et leur intimité dans des journaux destinés, dans un premier temps, à la sphère privée. Les Goncourt abandonnent ainsi la grande histoire au profit de la petite, celle des Salons littéraires et des soirées mondaines. Les dîners Magny leur offrent de quoi exercer leur plume acerbe et virulente en notant les bons mots et en croquant des portraits parfois pittoresques mais le plus souvent cruels. On ne peut s’empêcher de citer ici le portrait d’Ernest Renan, repris par H. Mitterand dans son article et qui n’est pas sans faire penser aux portraits satiriques que Paul Léautaud dresse, dans son propre journal des littérateurs qui pullulent au Mercure de France, tels Alfred Mortier ou Aurel : « Une tête de veau qui a des rougeurs, des callosités d’une fesse de singe. C’est un homme replet, court, mal bâti, la tête dans les épaules, l’air un peu bossu : la tête animale, tenant du porc et de l’éléphant, l’œil petit, le nez énorme et tombant, avec toute la face marbrée, fouettée et tachetée de rougeurs14. »

8Renard et Gourmont, quant à eux, participent pleinement à la vie littéraire de leur temps, non sans toutefois la juger et la critiquer. Renard, comme tous les jeunes gens de son époque, entre dans la vie littéraire par le biais du journalisme et de la critique. De 1886 à 1889, comme le note Pierre Citti, il gravite autour de petites revues littéraires, sans pour autant se joindre à un groupe en particulier, allant même jusqu’à qualifier Verlaine, dans son journal, à la date du 9 mars 1892 de « Socrate morne » et de « Diogène sali ». D. Pernot remarque par la même occasion que le rythme de publication, soumis à aucune contrainte vitale, est irrégulier et qu’il passe indifféremment, et en fonction des opportunités, d’un journal à un autre, d’une revue à l’autre, parmi lesquels on peut citer Le Roquet, Le Messager français et, évidemment, le Mercure de France dont il est l’un des actionnaires principaux. C’est là qu’il a dû croiser Remy de Gourmont qui restera fidèle à la revue de la rue de Condé, dirigée par l’infatigable Alfred Vallette, sa vie durant. Remy de Gourmont est en effet un homme de revues, non seulement parce que, à l’image de Renard, il passe de revue en revue pour rédiger des articles et des chroniques, allant même jusqu’à en fonder plusieurs (on pense ici à La Revue des Idées dont il assurera la gestion pendant dix années ou encore à L’Ymagier, qu’il crée avec Alfred Jarry en 1894 et qui mourra de sa belle mort deux ans plus tard, après que Remy de Gourmont s’est brouillé avec Jarry), mais aussi parce qu’il relèvera inlassablement toutes les revues littéraires afin de dresser un panorama le plus complet possible du champ littéraire de son époque.  

Peut-on encore lire ces écrivains ?

9Dans leur Histoire de la littérature française, Pierre‑Georges Castex, Paul Surer et Georges Becker consacrent une page aux Goncourt et leur reconnaissent un certain talent de diaristes tout en leur attribuant la naissance du mouvement naturaliste. Jules Renard est réduit, quant à lui, à son rôle de dramaturge, excellant surtout, nous disent les auteurs, dans les pièces à un acte : « […] chaque réplique porte, mais cet art un peu mécanique, a ses limites : le souffle et le mouvement font défaut. » Le jugement est sans appel : Jules Renard possède un talent certain de dramaturge, mais il n’a pas su cultiver cette qualité. Il n’est alors pas étonnant de lire, sous la plume d’Agnès Perrin‑Doucey et de Jacques‑Louis Perrin, que les auteurs des manuels scolaires sont souvent embarrassés pour assigner une place à cet inclassable et qu’il est alors beaucoup plus pratique, du point de vue de la typologie éditoriale, de le faire simplement disparaître ou bien de le réduire à un auteur pour la jeunesse. De la même manière, si l’on observe les programmes scolaires des classes de français en collège et en lycée, on constate que les frères Goncourt semblent être les auteurs d’un seul roman, Germinie Lacerteux, quand ils ne sont pas, eux aussi, purement et simplement « oubliés ».

10Et que dire de Gourmont ? Comment expliquer cet oubli ? Ce sont des auteurs difficilement classables, c’est un fait établi. Mais paradoxalement, leur œuvre la plus importante, celle qui a dévoré leur temps au quotidien, à savoir leur Journal ou leurs articles, semble avoir été totalement ignorée par ceux qui font ou défont l’histoire littéraire, comme si cette masse de feuillets et de cahiers n’était qu’un ensemble marginal et ne méritait donc pas que l’on s’y attarde. Si la critique se penche régulièrement sur ces œuvres importantes et foisonnantes, ce n’est que pour les exploiter en tant qu’outil privilégié, dans le cadre de l’observation et de la compréhension du champ littéraire de la fin du xixe et du début du xxe siècle. Leur qualité littéraire est écartée au profit de leur valeur historico‑littéraire. Pour poser le problème autrement, est‑il possible d’exploiter un fragment du Journal de Renard ou du Journal des Goncourt pour faire un commentaire de texte au sein d’une classe de Première ? En feuilletant les manuels scolaires, il semble que ce ne soit pas le cas. Et pourtant, le « lyrisme en prose » des Goncourt ou le « lyrisme clair et sobre » d’un Renard nous invitent à entrer dans l’écriture diaristique comme l’on pénètre dans une œuvre romanesque. Ces auteurs, à leur manière, font revivre sous nos yeux, tout un monde effacé et oublié, où l’on entend tinter les verres, s’entrechoquer les couverts, murmurer des voix, éclater des disputes. Parfois, au milieu de ce fracas, résonne, comme un écho lointain venu du passé, la voix non plus du diariste mais du romancier. Il faut entrer dans ces textes, comme on entre en Stendhalie, abandonnant sur le seuil, notre binocle de chercheur pour retrouver l’âme du lecteur naïf qui s’enfonce en terra incognita, empli de curiosité et d’envie et qui se laisse emporter par une histoire.


11Nous aimerions terminer ce parcours par un sujet que Remy de Gourmont avait précisément évoqué en son temps, dans un article du Mercure de France, le 16 novembre 1910, intitulé « La question du latin ». Déjà, en 1910, l’enseignement des humanités faisait l’objet d’attaques répétées, visant à les déboulonner du socle où des siècles de culture rhétorique les avaient confortablement installées. Remy de Gourmont écrit à ce propos : « À ce point de vue, sans la connaissance du latin, nous nous trouvons devant notre propre langue comme devant un vitrail sans lumière ; le latin lui donne sa transparence, ses couleurs et ses valeurs. » On lira donc avec grand plaisir, en guise de conclusion, la chronique de Cécilia Suzzoni, « Antiquité : quelle perspective pour aujourd’hui ? » qui nous rappelle, fort à propos, que l’enseignement des humanités au sein de nos écoles, n’est pas qu’un simple « objet d’étude » mais constitue le fondement même d’une civilisation dont nous ne sommes que les héritiers et dont nous ne devons pas devenir les fossoyeurs.