Le biographique partout, tout le temps — point d’interrogation
1Ces dernières années ont connu une singulière vitalité de la question biographique. L’année 2011 voit la réédition de l’ouvrage épistémologique de François Dosse, Le Pari biographique1 d’abord publié en 2005 et l’année 2012 la traduction française du Défi biographique2 d’Ann Jefferson, paru en anglais en 2007. Dans le même temps, la question biographique revient agiter les sciences sociales avec la publication, toujours en 2012, du volumineux ouvrage collectif De la famille à l’entourage3 comme celle des plus modestes Fabrique biographique4 et, en 2006, Société biographique5. Il serait impossible de proposer ici une bibliographie des biographies effectivement publiées dans ces années : elles sont nombreuses et naissent d’approches et de méthodes diverses, qu’elles relèvent de la biographie littéraire traditionnelle6, de la doxographie biographée7 ou de la sociologie de la littérature8. Loin de la mort de l’auteur et des réflexions néo-nietzschéennes ou structuralistes souvent évoquées en introduction des ouvrages les plus théoriques, le genre biographique et les approches biographiques restent foisonnants ; on aurait tort d’ailleurs de penser que les textes fondateurs de Barthes et Foucault invitent à de longues théorisations, du côté de la littérature : la question de l’interprétation biographique des œuvres littéraires reste relativement marginale.
2Dans ce contexte académique et éditorial, le présent volume, issu de la collaboration de plusieurs dizaines de chercheurs et d’artistes au sein d’un colloque tenu à Créteil en 2009, porte un titre qui a de quoi laisser perplexe. On chercherait en vain en effet les traces de l’épuisement d’un genre qui, au début du vingt-et-unième siècle, paraît encore vivace et l’affirmation qui ouvre l’introduction de Vincent Broqua et Guillaume Marche n’est pas sans paraître d’abord quelque peu paradoxale :
Pourquoi penser le biographique ? N’est-il pas épuisé ? Le siècle passé semble l’avoir vidé de son contenu et de sa substance, pour le réduire à un état d’affaiblissement presque complet. En effet, depuis le début du xxe siècle, la démarche biographique fait l’objet de débats théoriques et épistémologiques récurrents, dans le domaine des sciences sociales — sociologie et historique en particulier — comme dans celui de la critique littéraire. (p. 1)
3Outre que l’on puisse suggérer que les débats soient plutôt un signe de vitalité que d’épuisement, encore faut-il remarquer que toute l’activité théorique, et singulièrement en littérature, n’a pas eu pour objet unique de saper ce type particulier d’interprétation et qu’un débat, qui implique au moins deux camps, fait la part belle aux fervents défenseurs de ce qui est attaqué. Or, force est de constater que les notices biographiques sont encore systématiques dans les dictionnaires et les éditions critiques, tout comme sont nombreuses les biographies des grands auteurs du patrimoine. Plus encore : la nécessité d’une recherche biographique est mise en avant par bien des courants intellectuels, au premier rang desquels les études féministes, qui disent la nécessité d’une entreprise biographique pour redonner aux femmes leur place dans l’histoire littéraire, comme le soulignait récemment l’ouvrage collectif Les femmes dans la critique et l’histoire littéraire9. C’est le rôle, par exemple, du Dictionnaire des Femmes de l’Ancienne France publié en ligne par la Société Internationale pour l’Étude des Femmes de l’Ancien Régime10.
4On s’étonne de la même manière, dans la préface de quelques pages que François Dosse offre à l’ouvrage, de lire :
Contenue dans une extériorité vis-à-vis de la pratique historienne, la biographie a même connu au xixe et xxe siècles une longue éclipse. Certes, le genre a survécu, mais déprécié, déconsidéré et abandonné aux polygraphes, abattu comme idole par les tenants de la science. Longtemps, les savants qui se sont adonnés à l’écriture biographique ont estimé avoir transgressé un interdit et s’excusaient auprès de leurs lecteurs. (p. xiv)
5Ann Jefferson, qui consacre de longues chapitres de son Défi biographique, à la question du dix-neuvième siècle a montré l’extraordinaire vitalité d’un genre et la complexité des méthodes employées, loin de s’épuiser dans les chroniques salonnières de Sainte-Beuve et de se réduire à la lecture un peu rapide qu’en propose Proust. Le commentaire de François Dosse paraît souffrir du même défaut méthodologique qui consiste à affirmer qu’au dix-septième siècle, le roman était un genre méprisé parce que quelques savants le condamnaient, quand il était lu et loué par la plus grande part du public ; de la même façon, pour la biographie, au regard de la masse éditoriale, qu’elle soit savante ou non, la désapprobation et les querelles de chapelle paraissent bien anecdotiques et il est difficile d’en tirer la condamnation générale d’un genre, au siècle précédent comme au siècle pénultième.
6Toute entière occupée par le prestige intellectuel de Foucault, Barthes et Deleuze, dont on ne peut pourtant pas dire que les contributions aient jamais fondamentalement entamé les habitudes biographiques de la discipline littéraire, l’introduction de l’ouvrage fait le curieux diagnostic d’un épuisement de l’approche biographique. Mais le moment post-structuraliste, dans la démonstration, n’est que transitoire et le diagnostic d’une vitalité de l’approche biographique, envers et contre tout, est bien vite donné. De fait, le biographique, lui, survit, détaché de la biographie et de sa méthode, et c’est à cet objet que se consacrera l’ouvrage, car « sont traitées ici des écritures et des méthodologies qui ne relèvent pas forcément de la biographie ou de l’autobiographie » (p. 5). Le champ d’études vient de s’étendre démesurément, puisqu’il s’agira désormais de traquer tout ce qui, dans les textes et dans les films, relèvent de près ou de loin au récit d’une vie, que cette vie soit fictive ou non, que le récit soit ou non suivi, que le texte se présente comme tel ou appartienne d’abord à un autre genre. Le résultat en est un ensemble d’études hétéroclite dont la profusion peut perdre un lecteur plus enclin aux objets rigoureusement circonscrits ; celui qui au contraire cherche la variété ne pourra qu’être comblé par un ouvrage épais et cosmopolite, consacré exclusivement aux deux derniers siècles certes, mais riche en études de cas.
7Il faut le dire tout de suite : le format se prête mal à la théorie. Inutile d’espérer que les centaines de pages de l’ouvrage répondent aux interrogations épistémologiques formulées en introduction et les articles, qui n’excèdent que rarement une dizaine de pages, n’auront jamais l’extension nécessaire pour proposer les réflexions fondamentales qui eussent transformé les études particulières en cas théoriques. Rien de spécifique, du reste, à un ouvrage qui ne peut que subir le contrecoup de la fragmentation des objets d’études : la désaffection théorique est générale. Malgré sa dispersion, cette collection d’essais n’est pas sans se proposer certaines lignes de force, qui organisent quatre parties successives ; ce sont ces parties que je propose de découvrir désormais.
Expériences du biographique
8Habilement placée au début de l’ouvrage, après la préface de Fr. Dosse et l’introduction des deux directeurs de la publication, cette partie offre, autant que possible, un cadrage théorique à la question de la biographie, à travers huit études de cas singuliers. C’est de là sans doute que l’on peut extrapoler un appareillage conceptuel pour tenter de résoudre les difficultés proposées en introduction. Les huit contributions s’attachent, plus ou moins directement, à des problèmes de conception, c’est‑à‑dire à la manière dont tel ou tel auteur met en œuvre une biographie.
9Les deux dernières contributions de la partie, « L’écriture de Vida de Fray servando. Histoire d’une biographie » (Christopher Dominguez Michael) et « Playing a Part : Constructing a Film Biography of Claude Cahun and Marcel Moore » (Lizzie Thynne), sont d’ailleurs deux témoignages directs, de la part d’un biographe et d’une réalisatrice, en rapport avec leurs propres pratiques biographiques. L. Thynne s’interroge sur l’opportunité de faire coïncider le style de la biographie au style de l’artiste biographé et, d’une manière voisine, Chr. Dominguez Michael souligne la nécessité d’un travail stylistique du matériau biographique : la biographie n’est jamais la retranscription naturelle, la représentation immédiate, de l’existence du biographé. C’est encore sur ce travail stylistique que revient Denis Bousch en étudiant un cas particulier (« Biographie romancée ? Roman biographique ? Biographie théâtrale ? Le biographique chez Emil Ludwig comme genre hybride »).
10Ainsi Isabel Vazquez de Castro (« El unico camino de Dolores Ibarruri : de l’écrit biographique aux enjeux de propagande »), Ambre Ivol (« Howard Zinn (1922-2010) ou le clair-obscur d’un mode biographique »), Agnès Delahaye (« Biography and the Construction of American Identity : The Case of John Winthrop ») et Pascale Budillon‑Puma (Giuseppe Garibaldi, quelles vies, quels Mémoires ? ») montrent que la biographie procède à une sélection du matériau disponible, afin non seulement d’orienter une existence vers une fin, selon un mode téléologique imposé a posteriori, comme c’est le cas avec Howard Zinn, mais également de proposer une adéquation propagandiste entre une vie personnelle et un destin national, qu’il soit celui du communisme espagnol avec Dolores Ibarruri ou du puritanisme de la Nouvelle Angleterre avec John Winthrop. Rodrigo Garcia de la Sienra (« Expérience et autobiographie dans le Mexique post-révolutionnaire ») noue intimement la pratique biographique à un contexte politique.
11En d’autres termes, l’enjeu de cette première partie est de dé-naturaliser le genre biographique sur deux plans : d’abord, il sélectionne et organise les événements d’une vie pour donner l’illusion de sa cohérence et servir à une argumentation ; ensuite, cette sélection implique des manipulations stylistiques qui empêchent de considérer le texte biographique comme une écriture blanche, pur véhicule de la représentation.
12C’est à cette question du style que se consacre la deuxième des quatre parties de l’ouvrage, au fil de ses dix contributions.
Stratégies discursives
13Le premier grand phénomène stylistique souligné par de nombreuses contributions est celui de la dispersion de l’identité personnelle au sein de plusieurs personnages ou instances discursives, qui rompt l’unité du sujet et complexifie le rapport aux événements. Françoise Dupeyron-Lafay (« Je, tu, il. Fragmentation et spectralisation du moi dans les écrits autobiographiques de Thomas De Quincey »), Matilde Dillon Wanke (« La projection du “je-narrateur” dans les personnages du dernier De Amicis ») et Lise Bossi (« La polyphonie autobiographique chez Giuseppe Bonaviri ») montrent que le biographé devient nécessairement un personnage littéraire, susceptible des mêmes variabilités de construction que n’importe quel personnage fictif ; l’analyse de ces (auto)biographies très littéraires met en évidence l’ensemble des phénomènes de reconstitution a posteriori d’une identité personnelle cohérente.
14Cette prégnance du personnage littéraire dans le genre biographique implique une psychologisation des événements montrés, c’est‑à‑dire l’adoption d’un mode de causalité spécifique. C’est à cette question et à ses problèmes que se consacrent Peter Kuon (« Relire Merle après Littell ou comment faire parler les assassins »), Estelle Paint (« Biographie et roman dans Hitler de Giuseppe Genna), Audrey Aubou (« Diarios de Motocicleta ou le mythe refondé d’Ernesto “Che” Guevara selon Walter Salles ») et Philippe Payen de la Garanderie (« Georg Trakl (1887‑1914) : le paradoxe biographique »). Tous montrent que les grands personnages peuvent être soit considérés comme des produits d’une société, soit envisagés sous l’angle de leur psychologie personnelle. La question est alors, pour le biographe, de sélectionner le mode explicatif qui lui paraît le plus convaincant et de suggérer, par ce choix, une solution pour l’herméneutique des événements, ce qui n’est pas sans l’exposer à la réprobation de la morale.
15Troisième phénomène stylistique, dont le rapport avec la notion de personnage littéraire es toujours fort étroit : celui que l’on pourrait appeler la biographisation a priori. De la même manière que l’illusion biographique consiste en l’imposition d’une cohérence téléologique à une suite d’événements personnels a posteriori, ce phénomène touche ceux qui organisent à l’avance leur existence pour lui donner la forme d’une biographie. Il est évoqué par Aurélie Gendrat-Claudel (« Autour d’une autolapse de Niccolo Tommaseo (1802-1874) : “votre existence est-elle autobiographique ?” »), Frédérique Amselle (« Les “débuts” de Virginia Woolf au Memoir Club : la confusion des genres auto/biographiques ») et Davide Luglio (« Notre chair est une énigme qui parle comme une énigme »). L’esthétisation d’une existence rompt, de toute évidence, le pacte rousseauiste d’authenticité des confessions autobiographiques : l’existence d’un genre dans le domaine des textes exerce donc une influence sur les pratiques existentielles.
16La troisième partie va dès lors se consacrer à traquer, dans des genres qui ne sont pas spécifiquement biographiques, les traces de ce mode d’appréhension de soi et des autres qui paraît informer l’ensemble de notre conception des identités personnelles, qu’elles soient individuelles ou collectives.
Le biographique au-delà de la biographie
17À vrai dire, cette partie n’a pas la cohérence attendue. L’article d’Anne Stefani (« Récit autobiographique et dissidence : le cas des femmes blanches intégrationnistes dans le Sud des États‑Unis (1945‑1965) ») reprend l’ensemble des conclusions formulées par les essais de la première partie et les essais de Caroline Zekri (« Anna Banti et Artemisia : d’une liaison assumée »), Carmen Medrano (« Fernando Vallejo : Chapolas negras. Le journal de comptabilité du poète au cœur du biographique ») et Guiliana Pias (« La fiamme di Toledo : le récit biographique et mémoriel de Sigismondo Arquer »), sans évoquer des genres biographiques formellement particuliers, s’intéressent de la même façon aux rapports entre le texte et ses documents. Enfin, la contribution de Yannicke Chupin (« “Jouons à la biographie !” Un traitement parodique du genre biographique : La Vie trop brève d’Edwin Mullhouse de Steven Millhauser »), qui met en lumière un roman consacré aux procédés de l’écriture biographique, aurait mieux convenu à la deuxième partie, plus portée sur le style.
18Il reste les articles de Jean‑Marc Serme (« L’épistolaire comme écrit biographique : Andrew Jackson et l’histoire »), Jean‑Daniel Collomb (« Centring on Biography and Decentring the Anthropological View-Point in John Muir’s Writings »), Marie Franco (« De l’obligation biographique : Elena Fortun et “Celia” ») et Alessandro Martini (« “Ceci n’est pas un journal !” : Beppe Fenoglio et la Résistance entre autobiographie, témoignage et distorsion de la réalité historique »), tous préoccupés par le rapport entre le biographique et d’autres genres : le roman épistolaire, le récit de voyage, le roman pour enfants et le journal historique. Le biographique devient alors un outil conceptuel pour rendre compte des spécificités de textes particuliers inclus dans un ensemble générique qui n’éclaire pas de manière entièrement satisfaisante leur aspect unique.
19Ces réflexions invitent naturellement à considérer les marges du biographique et les endroits où il cesse d’être tout à fait soi-même ; cette exploration est l’objet explicite de la quatrième et dernière partie de l’ouvrage.
Distorsions & hybridités
20Près de la moitié des articles de cette section réfléchissent au rapport entre biographie et fiction et, plus précisément encore, au rapport entre autobiographie et fiction. Claire Carles‑Huguet (« L’horizon du texte chez Ernest Hemingway : au-delà de l’opposition entre fiction et autobiographie »), Laurence Guillois‑Becel (« Anne Sexton : un itinéraire poétique entre biographie et fiction de soi, de To Bedlam and Part Way Back à Transformations »), Benoît Pivert (« La notion de vérité dans l’écriture de soi : réflexions sur la correspondance d’Else Lasker-Schüler »), David Conte (« L’échange des masques : étude d’un dispositif biographique dans l’œuvre récente de Juan Goytisolo ») et Arnaud Regnauld (« Adventures in the Alaskan Skin Trade et Sweet William. A Memoir of Old Horse de John Hawkes : le masque et la mue ») montrent tous le jeu complexe qui peut habiter bon nombre d’œuvres plus ou moins ouvertement autobiographiques, qui font la part belle à la fiction et les pièges que de semblables systèmes représentatifs hybrides tendent à l’interprète, souvent trop prompt à injecter dans une œuvre aux apparences autobiographiques des éléments de la vie de l’auteur.
21Pour le biographe, il y a alors un terrain à exploiter, qu’il s’agisse d’ironiser sur les pratiques d’autres biographes ou de mettre à profit un mode de lecture particulier. Aude Haffen (« La biographie littéraire entre fantasme, exténuation et fabulation : les “forgeries” shakespeariennes d’Oscar Wilde, James Joyce et Anthony Burgess »), Enrique Schmukler (« La littérature nazie en Amérique de Roberto Bolano : parodier l’auteur et le système littéraire à l’aide du détournement du mode biographique ») et Yannick Gouchan (« Biographie et parole poétique : Amore lontano de Sebastiano Vassalli ») détaillent les procédés de plusieurs œuvres destinées à explorer, sur un mode comique ou sérieux, les limites des biographies littéraires traditionnelles.
22Le troisième ensemble de cette partie composite est formé des articles de Maya Gonazlez Roux (« Écrire, lire, citer et traduire : les dimensions autobiographiques dans El comun olvido de Sylvia Molloy ») et de Sophie Vallas (« Savage shorthand : Jerome Charyn, biographe habité d’Isaac Babel, autobiographe et faussaire »), qui tentent de mettre en évidence la manière dont les pratiques autobiographiques s’informent entre elles, c’est‑à‑dire la manière dont l’autobiographie d’un écrivain donné, ou tout du moins les événements de son existence, peuvent informer la pratique autobiographique d’un autre écrivain, structurant un système d’échos et de citations qui, encore une fois, n’a que peu à voir avec l’immédiateté d’une représentation prétendument naturaliste.
Remarques finales
23En dehors de quelques choix d’agencement un peu surprenants, on l’aura compris, l’ouvrage dirigé par G. Marche et V. Broqua propose un ensemble de remarques communes qui eussent gagné à être reprises dans une conclusion générale, propre à offrir un bilan critique des études de cas souvent trop nombreuses et trop succinctes pour permettre au lecteur d’en dégager un système d’analyse efficace. Ce qui ressort néanmoins d’une lecture attentive, c’est que la biographie ou, si l’on préfère, le biographique se distinguent par la partialité qu’ils impliquent, tant dans le choix des événements relatés que dans la mise en forme stylistique du matériau. Plus encore : la biographie est toujours déjà là, non seulement parce qu’elle informe les autres genres et participe à une appréhension générale de l’existence, mais parce qu’elle peut devenir un mode existentiel, une manière d’être au monde.
24Loin d’être épuisé, le biographique paraît bien plutôt omniprésent, dans les écrits comme dans les pensées. Il n’est pas certain que les conclusions des contributions soient entièrement novatrices et, à bien des égards, elles semblent contenues dans les ouvrages antérieurs dont je rappelais, parmi d’autres, les titres en introduction et auxquels certains des contributeurs font référence. Cette collection d’essais vaut donc moins par une ambition et une contribution théorique éventuelles que par son répertoire copieux et diversifié de cas, historiques comme littéraires. Il ouvrira des pistes pour tout lecteur désireux de commencer l’étude de ces questions.