Essai
Nouvelle parution
Laurence Devillairs, Philosophie de Pascal

Laurence Devillairs, Philosophie de Pascal

Publié le par Esther Demoulin (Source : Esther Demoulin)

Réduire les Pensées à la seule défense de la religion chrétienne contribue à manquer leur originalité conceptuelle. Or il y a bien une philosophie de Pascal, où l’inquiétude joue un rôle cardinal. Elle dévoile ce que le divertissement escamote : le malheur de notre condition, l’effroyable du réel et l’éphémère de toute consolation.

Contrairement au moi diverti, le sujet inquiet réfléchit sur son « état véritable », recherche vérité et bonheur. L’inquiétude résulte de ce désir du vrai et du bien, et de l’impuissance à le satisfaire. Elle consiste à être privé de ce dont on est capable.

Les Pensées décrivent ainsi l’homme dans le vide de ses capacités comme dans ce qui l’élève, dans l’inconsolabilité de son existence comme dans sa disposition à « travailler pour demain et pour l’incertain ». Si l’inquiétude ne conduit à aucune évidence, au moins sert-elle à « régler sa vie. Et il n’y a rien de plus juste ».

Laurence Devillairs est normalienne, agrégée, docteur en philosophie, enseignante à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Spécialiste des philosophies du XVIIe siècle, elle a notamment publié René Descartes (Que Sais-Je ?, 2013), Fénelon. Une philosophie de l’infini (Cerf, 2007), Descartes et la connaissance de Dieu (Vrin, 2004). Aux Puf, elle est l'auteure de Guérir la vie par la philosophie(2017) et Être quelqu'un de bien (2019).