Compte rendu publié sur Acta fabula (septembre 2023, vol. 24, n° 8) : Le prix de l’amitié (Eloïse Lièvre)
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Goncourt, Renaudot, Medicis… et quelques milliers d’autres. Depuis 1903 et la création par les frères Goncourt de leur ancêtre à tous, les prix se sont multipliés et donnent le ton de la vie littéraire en France. Les éditeurs lorgnent les récompenses, les écrivains et écrivaines acceptent sans (trop) rechigner le verdict – rares sont ceux qui refusent l’honneur –, la presse en fait son miel et les bandeaux promotionnels drapent les couvertures des lauréats.
S’ils constituent un mode de financement parallèle de la littérature, l’aubaine d’un mécénat qui se voudrait « démocratique », Arnaud Viviant montre qu’il n’y a pas là qu’une affaire d’argent. Grâce au scrutin universel et aux mœurs électorales qui en découlent, où la petite corruption comme la grande honnêteté ont toujours su tenir leur rang, les prix littéraires forment l’un des piliers de ce qu’on appelle la République des lettres : c’est-à-dire une modélisation littéraire de la République française qui, plus que toute autre au monde, s’imagine lettrée.
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Arnaud Viviant est écrivain, critique littéraire et psychanalyste. Auteur d’une dizaine d’ouvrages, romans ou essais, il a publié Cantique de la critique en 2021.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Le Goncourt est-il une fête ?", par Cécile Dutheil de la Rochère (le 3 mai 2023).
Arnaud Viviant est un homme doué de plusieurs professions, dont celle de critique. C’est un connaisseur fin, madré et amusé des mœurs du petit monde et du grand monde qui font notre vie littéraire, scandée par l’attribution annuelle de prix. Pour son plaisir et le nôtre, et son instruction et la nôtre, il s’est plongé dans l’histoire du prix Goncourt et de ses frères. Le fruit en est une réflexion enlevée qui ondoie autour de questions vieilles comme les prix eux-mêmes.