Essai
Nouvelle parution
Maxime Decout, Faire trace. Les écritures de la Shoah

Maxime Decout, Faire trace. Les écritures de la Shoah

Publié le par Marc Escola

Entretien publié sur Acta fabula (juin 2024, vol. 25, n° 6) : “« Mon essayer-savoir est indissociable d’une volonté de transmission », Entretien avec Maxime Decout, par Maxime Berges et Justine Brisson

 

Heinrich Himmler, chargé de mettre en route la solution finale, exhortait les nazis à emporter le secret dans leur tombe. Les charniers sont nettoyés, les camps démantelés, les preuves liquidées, les témoins assassinés et le souvenir de leur mort est voué à disparaître. Même si de nombreuses traces ont subsisté et que les historiens ont reconstitué les événements, les faits et la factualité ont été attaqués autant que possible, préparant un oubli sur le long cours dont le négationnisme a su tirer profit.

C’est face à ces formes d’anéantissement que la littérature a dû elle aussi réagir. Travaillée par un mal d’archive et un mal du savoir, elle a cherché à faire trace en s’écrivant contre l’effacement, c’est-à-dire à la fois tout contre l’effacement et à l’encontre de celui-ci. C’est de la sorte qu’elle se confronte à ses propres moyens et à ses limites.

Des textes survivants, écrits parfois aux portes des chambres à gaz et cachés sous la cendre, aux enquêtes contemporaines des descendants des disparus, c’est la riposte des œuvres face à la dissolution des faits que ce livre retrace. Comprendre une telle riposte, c’est pénétrer au cœur des écritures de la Shoah. Mais c’est aussi donner à entendre cette littérature afin que l’effacement programmé, dont les répercussions sont toujours vives, n’en vienne pas à triompher. Sans quoi, ni le souvenir des victimes ni les générations futures ne seront à l’abri.

Lire l'Avant-propos de l'ouvrage…

Maxime Decout est né en 1979. Professeur à l’Université de la Sorbonne, il est membre de l’Institut Universitaire de France.

On peut lire sur Diacritik.com une lettre de Pierre Vinclair à Maxime Decout relative à ce livre…

Ainsi qu' un entretien de Jean-Philippe Cazier avec l'auteur…

Sur laviedesidees.fr un article de Judith Lyon-Caen : "Le fait et sa destruction"

Et la réponse de Maxime Decout sur Diacritik.com :

"Lettre ouverte à Judith Lyon-Caen : pour une défense des études littéraires".