À travers une sélection choisie d’extraits de ses œuvres et de sa correspondance, Stéphanie Genand révèle la puissance intellectuelle de Germaine de Staël et le courage des combats qu’elle mène pour la liberté. Théoricienne de la politique, la fille de Necker publie d’ambitieux traités analysant avec lucidité les événements révolutionnaires. Il importe pour elle, en 1800, que ses contemporains réapprennent à vivre ensemble et modèrent les passions qui clivent le pays et empêchent l’établissement d’un pouvoir juste et acceptable. Partisane du progrès et de la neutralisation des conservatismes comme des préjugés nationaux, Germaine de Staël est condamnée à douze années d’exil par Napoléon.
Romancière, elle inscrit aussi la production littéraire au cœur du processus social et culturel en officialisant la naissance de la « littérature » au détriment des « belles-lettres ». La sympathie, la pitié, mais aussi le mystère de l’âme lui inspirent des fictions (Corinne ou l’Italie, Delphine…) qui renouvellent le paysage esthétique euro-péen et interrogent la place des femmes dans l’espace public.
Féministe, esprit libre et engagé, Germaine de Staël est une autrice majeure du xviiie siècle dont la pensée, d’une étonnante modernité, éclaire notre actualité.