Dans un récit terrible et personnel, Marta Caraion raconte la trajectoire de sa famille, de sa mère et de sa grand-mère qui se sont faufilées entre les mailles de l’histoire du XXe siècle. Une mémoire saisie sur le vif qui laisse transparaître le destin tragique des centaines de milliers de victimes de la Shoah roumaine.
Une histoire familiale, d'est en ouest de l'Europe, au xxe siècle : Odessa, Bucarest, Paris, Chisinau, Lausanne longtemps après. Au centre du drame, le récit occulté de la déportation des Juifs d'Odessa en Transnistrie, ce territoire qui, le temps de la guerre, entre le Dniestr et le Bug, a servi de laboratoire d'extermination ethnique à la Roumanie de Ion Antonescu. Isidor, le père, assassiné au bord d'une fosse, au printemps 1942.
Toute la complexité de la survie des deux femmes, la mère, Sprinta, et sa fille, Valentina, qui attendra cinquante ans avant de raconter. Un témoignage et une trajectoire que le récit déplie, pour leur restituer une épaisseur historique et intime, du pogrom d'Odessa, en 1905, à travers la succession des dictatures et des répressions, jusqu'à l'exil en Suisse, en 1981. Une mémoire familiale saisie sur le vif par une écriture sans fard et sensible qui laisse transparaître le destin tragique de plusieurs centaines de milliers de victimes de la Shoah roumaine.
Une histoire de femmes, sur trois générations.
Marta Caraion est professeure de littérature française à l’université de Lausanne. Née à Bucarest, elle est arrivée en Suisse en 1981, à l’âge de quatorze ans, fuyant avec ses parents la dictature communiste en Roumanie.
—
On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"L’histoire à la juste distance", par Yaël Pachet (en ligne le 17 septembre 2024).
Géographie des ténèbres de Marta Caraion est assurément un livre important et qui se doit d’être accueilli comme il le mérite. Tout en explorant une histoire familiale, personnelle, il nous offre la possibilité d’un récit de la Shoah par balles en Transnistrie.