Et si le centième anniversaire du début de l’aventure surréaliste était l'occasion d'en révéler la part manquante, en se demandant où sont les femmes sur les portraits de groupe, dans les mémoires, les récits, l’exégèse ? Il y en eut pourtant beaucoup dans la galaxie surréaliste, non pas seulement comme objets idéalisés ou érotisés de l’inconscient masculin mais, poètes, peintres, photographes, en tant qu’actrices à part entière du mouvement, sans doute plus discrètes et plus autonomes mais non moins créatives. Dans l'anthologie accueillie dans la collection Poésie/Gallimard sous le titre L’araignée pendue à un cil, Marie-Paule Berranger a réuni 33 femmes surréalistes : de Claude Cahun à Leonora Carrington, de Lise Deharme à Leonor Fini, Gisèle Prassinos, Bona de Mandiargues ou Joyce Mansour, elles ont contribué de façon singulière, par des poèmes, des proses, des aphorismes, des correspondances, à l’invention du surréalisme. Saluons aussi le catalogue de l'exposition tenue à l'automne dernier au Musée de Montmartre : Surréalisme au féminin ? (In Fine), l'hommage rendu par Joana Masó à Nusch Eluard. Sous le surréalisme, les femmes (Seghers), et la réédition de l'essai d'Andrea Oberhuber, Faire œuvre à deux. Le livre surréaliste au féminin (Presses Universitaires de Rennes), dont Fabula donne à lire l'introduction : "Démarche collaborative et dialogue intermédial : le livre comme support"
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Publié le par Marc Escola