Alors même que l’ensemble de nos activités sociales (discuter, travailler, étudier, faire de la politique, etc.) se vivent et s’expriment dans le langage, la pensée critique ne s’est que très peu intéressée aux phénomènes linguistiques. C’est ce manque que ce livre s’efforce de combler à par tir d’une perspective marxiste. Car, contrairement à ce qu’on pourrait croire, il y a chez Marx de nombreuses pistes pour penser les rapports entre le langage et la vie sociale que Juliette Farjat s’efforce de reconstituer pour les confronter avec les analyses empiriques propres aux sciences humaines et aux sciences du langage.
Trois thèses principales sont défendues au fil de l’ouvrage. Juliette Farjat soutient d’abord qu’on ne peut comprendre véritablement la nature des sociétés sans en analyser les pratiques langagières. Elle montre ensuite, à par tir de l’exploration des mécanismes de la domination sociale, que toute critique de la société doit passer par une critique de son langage. Et elle affirme enfin que les processus d’émancipation supposent une libération de notre rapport au langage, car l’idée d’une vie meilleure est inséparable de celle d’une vie langagière plus épanouie.
Juliette Farjat est docteure et professeure agrégée de philosophie en classes préparatoires.
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On peut lire sur nonfiction.fr un article sur cet ouvrage :
"Que peut-on espérer du langage ? Marx lu par Juliette Farjat", par Zoe Mauel (en ligne le 11 septembre 2024).