Essai
Nouvelle parution
Jean-Marie Apostolidès, L'Hypnose théâtrale

Jean-Marie Apostolidès, L'Hypnose théâtrale

Publié le par Marc Escola (Source : Jan Baetens)

L’Hypnose théâtrale est le livre qui approfondit et réoriente l’essentiel des travaux que Jean-Marie Apostolidès a consacrés au théâtre, plus particulièrement au théâtre français dans ses rapports avec une société dont il a décrit de façon visionnaire les mutations fondamentales. 

Jean-Marie Apostolidès se penche sur le tournant historique décisif des années 1870-1914, entre le Second Empire et la Modernité, qu’il est le premier à analyser de cette manière : le passage du « théâtre frontal », où les comédiens sont en contact direct avec le public, à un « théâtre hypnotique ». Celui-ci voit l’apparition de l’esthétique du quatrième mur, qui fait de la scène un espace fictionnel autonome où les comédiens sont perçus comme des êtres réels.

Cette mutation engendre une nouvelle manière de participer au spectacle que ce livre analyse dans ses rapports avec le climat psychologique et sociologique de l’époque. Ce climat est celui d’une crise profonde, d’un sentiment de dégénérescence et d’épuisement, dont le théâtre, alors central, constitue l’un des remèdes.

À partir de trois œuvres qui ont marqué profondément la Fin de Siècle, L’Arlésienne d’Alphonse Daudet, Ubu Roi d’Alfred Jarry et Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand, l’auteur dégage le dispositif qui a permis aux spectateurs d’assimiler l’affaiblissement de la structure patriarcale autoritaire.

Lire un extrait sur le site de l'éditeur…

Jean-Marie Apostolidès, né en 1943 et mort en 2023, a été professeur émérite de littérature française et d'études théâtrales à l'université de Stanford (Californie). Il fut également un auteur dramatique, dont le travail a été mis en scène à Paris, Montréal et New York.

Il est l'auteur de plusieurs essais très influents dans le domaine de l'histoire culturelle, dont Le Roi-Machine (Minuit, 1981), Le Prince sacrifié (Minuit, 1985), Les Métamorphoses de Tintin (Flammarion, 2006), Les Tombeaux de Guy Debord (Flammarion, 2006), Ivan Chtcheglov, profil perdu (Allia, 2006) et Héroïsme et victimisation (Cerf, 2011).

Dans toutes ces publications, il analyse un objet culturel spécifique à la fois dans son contexte original et dans le contexte du monde contemporain, afin de nous rendre plus sensible aux changements sociaux et ainsi améliorer notre compréhension de la société contemporaine en mouvement.

On lui doit également un roman autobiographique, L'Audience (Les Impressions Nouvelles, 2008), deux romans graphiques en collaboration avec Luc Giard, Konishiko, Les Robots aussi croient à l'amour fou, et une biographie de Guy Debord, Debord le naufrageur (Flammarion, 2015).