"Le Bijou de scène et l'Orient : 1870-1914". Soutenance d'Anaëlle Gobinet-Choukroun (Strasbourg)
Anaëlle Gobinet-Choukroun soutiendra sa thèse de doctorat en Histoire de l’Art qui se tiendra le samedi 30 novembre 2024 à 14h à l'Université de Strasbourg (Institut Le Bel, salle Guy Ourisson, 4 rue Blaise Pascal)
Intitulée « Le Bijou de scène et l’Orient : 1870-1914 », cette thèse a été préparée à l’Université de Strasbourg (ARCHE, Université de Strasbourg) sous la direction de Madame Christine Peltre, Professeure émérite de l'Université de Strasbourg.
La soutenance est publique. Un lien de visioconférence afin de suivre la soutenance à distance peut être communiqué sur demande.
Jury
M. Nicolas BOURGUINAT, Professeur, Université de Strasbourg
M. Jérémie CERMAN, Professeur, Université d'Artois
M. Guy DUCREY Professeur, Université de Strasbourg
Mme Rossella FROISSART, Directrice d’étude, École Pratique des Hautes Études
Mme Christine PELTRE, Professeure émérite, Université de Strasbourg
M. Jean-Claude YON, Directeur d’étude, École Pratique des Hautes Études
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Résumé
Le bijou de scène a été, jusqu’à très récemment, le grand oublié du costume de scène. Son étude précise n’avait pas encore fait l’objet d’un travail ciblé, peut-être en raison de sa dimension trop « toc » et de son statut d’accessoire insaisissable, matériel de travail des costumiers perpétuellement cassé et réutilisé. Néanmoins, la persistance de certains fonds patrimoniaux, comme ceux de la Comédie-Française et de l’Opéra Garnier, ont permis de mener une analyse technique et stylistique détaillée de ces artefacts anciens, en partant de l’objet même, figé dans l'état du XIXe ou du XXe siècle. L’étude que nous proposons s’intéresse aux usages et à l’économie du bijou de scène sous la Troisième République, de l’atelier à la scène : de la maquette dessinée par le costumier à sa matérialisation par le bijoutier, son agrémentation par divers fournisseurs puis ses adaptations, ses pérégrinations...
Afin de cerner toute l’épaisseur stylistique du bijou de scène, nous avons souhaité l’aborder sous le prisme de l’Orientalisme scénique. En effet, la popularité des styles inspirés de l’Orient antique ou moderne est exponentielle entre 1870 et 1914, et de très nombreux spectacles s’attachent à reproduire ces contextes. La vaste chasse au trésor menée par les grandes puissances coloniales européennes dans le bassin méditerranéen et au Moyen-Orient, en quête de vestiges archéologiques pour asseoir leur légitimité scientifique, ouvre les portes vers l’Autre. Les artisans de la scène tentent de reconstituer sur les planches européennes ces costumes étrangers avec plus ou moins de fidélité, parfois sous un prisme politique. Des questionnements d’ordre plus esthétique clôturent notre réflexion autour de l’authenticité du bijou de scène et de sa dimension d’imitation du précieux ; mais aussi sur sa portée politique comme vecteur d’un discours et d’une perception de l’Autre oriental ou sémite. En somme, le bijou de scène orientaliste du tournant des XIXe et XXe siècles cristallise à lui seul une période d’attrait pour le spectaculaire, de curiosité pour l’Autre et de passion pour l’Histoire. Il est un rouage essentiel de la machine à costumer, au service de l’illusion et du dépaysement, que nous proposons de découvrir au fil de ces pages.
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Anaëlle Gobinet-Choukroun
Doctorante en Histoire de l’Art
Université de Strasbourg, ARCHE
LinkedIn : https://lc.cx/AjiTdt
Instagram : @anaelle.gobinet.choukroun / @anaelle_gbck