
Zoé est une enfant poursuivie par un oncle insistant. Elle cherche à fuir. Elle sait qu’il faut ruser, dévier, qu’elle ne peut avancer en droite ligne. Personne ne marche droit. Sauf peut-être les funambules qui n’ont d’autre choix que de vaincre leur vertige en visant la mire de leur câble. Entre le récit de Zoé et les paroles de funambules sur leur métier, un lien se tisse que l’autrice emprunte à son tour, parce qu’en écrivant, elle avance elle aussi sur un fil, prête à basculer dans le vide.
Ce texte hybride, tantôt récit, tantôt essai, parfois making-of, devra, malgré ou grâce à ses mille dérives, aller au bout du chemin et toucher sa cible, racontant par quels moyens Zoé réussit à se libérer de l’emprise.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Écrire sur le fil", par Tiphaine Samoyault (en ligne le 18 mars 2025).
« On n’est pas artiste sans qu’un malheur s’en soit mêlé », écrit Jean Genet, dans Le funambule, le long poème en prose qu’il dédie en 1957 à son ami Abdellah Bentaga, artiste fildefériste. Olivia Rosenthal, en s’intéressant à son tour aux funambules, semble reprendre cette phrase à son compte pour en faire le fil souterrain de son récit. Mais elle le tisse avec d’autres dans un texte surprenant dans sa forme et vraiment envoûtant.