Édition
Nouvelle parution
Benjamin Schlevin, Les Juifs de Belleville

Benjamin Schlevin, Les Juifs de Belleville

Publié le par Marc Escola

Traduit du yiddish par Batia Baum et Joseph Strasburger

Postface et appareil critique de Denis Eckert

Né à Brest-Litovsk (Biélorussie) en 1913, arrivé à Paris en 1934, Benjamin Schlevin restitue dans ce roman écrit dans sa langue maternelle, le yiddish, et publié en 1948, la vie intense et tragique du petit peuple des artisans et ouvriers juifs de Belleville, originaires d’une Europe de l’Est secouée par les suites de la guerre de 1914-1918 et la révolution bolchevique, dans un contexte d’antisémitisme virulent.

En suivant les trajectoires divergentes de Béni l’arriviste et de Jacques l’idéaliste, arrivés ensemble à Paris en 1920, on découvre le monde complexe des petits patrons, des ouvriers d’atelier et des façonniers, unis par des liens de solidarité et d’exploitation, avec les hôtels et les garnis où s’entassent les nouveaux venus, les sociétés de secours mutuels, les cercles politiques et culturels animés par d’infatigables militants, la vie trépidante des cafés bellevillois, les combats antifascistes et les grèves de 1936, jusqu’aux pages sombres de la défaite de 1940 et de l’Occupation.

On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Les lieux de Benjamin Schlevin", par Carole Ksiazenicer-Matheron (en ligne le 8 mars 2025).

Il peut sembler utile aujourd’hui de redonner une vraie clarté, littéraire, historique, à l’émigration ashkénaze du siècle dernier, manière aussi de contrer l’impression tenace qu’un voile d’oubli et de méconnaissance entoure actuellement le fait juif en France. Or, à côté de l’histoire, et on y reviendra, la fiction procure aux lectrices et lecteurs contemporain(e)s un gain de savoir et de représentation loin d’être négligeable, par-delà les inévitables transformations de son matériau initial. Le roman Les Juifs de Belleville (achevé en 1946, publié en yiddish en 1948), récemment retraduit après sa première traduction en 1956 dans une version passablement tronquée, illustre opportunément cette nécessaire réactualisation de la mémoire.