Diasporas indiennes dans le monde au XXIe siècle / Indian Diasporas in the World in the 21st Century (revue Mondes § Migrations)
APPEL A COMMUNICATIONS
Revue Mondes § Migrations (anciennement Hommes § Migrations)
Diasporas indiennes dans le monde au XXIe siècle
La récente émergence de leaderships d'origine indienne en Occident, notamment au sein des pays anglophones tels que les États-Unis et la Grande-Bretagne, suscite désormais un intérêt croissant. Cependant, leur mise en contexte reste peu débattue et largement méconnue au sein de la communauté universitaire francophone. Ce numéro spécial invite les chercheurs à entreprendre des études qualitatives renouvelées sur les groupes, les régions et les pays d'accueil de la deuxième plus importante diaspora mondiale. Ce numéro, 20 ans après le premier dossier, H § M (2007), intitulé Diasporas indiennes dans la ville, vise à redéfinir les contours de groupes encore méconnus. L'objectif est de construire un dossier sur ce thème qui, au 21ème siècle, a vu émerger dans l'espace médiatique des profils atypiques marquant certaines couches dirigeantes. De plus, la consolidation d'un pouvoir hindouiste en Inde, depuis l'accession au pouvoir du BJP (Bharatiya Janata Party) en 2014 à New Delhi, interpelle et soulève de nouvelles interrogations. Les réseaux diasporiques jouent un rôle actif dans l'assistance à la radicalisation politique et à la consolidation de l'économie du pays d'origine.
Par ailleurs, il est également essentiel de prendre en compte les migrations qui ont précédé les spécificités contemporaines. La Greater India Society, une entité nationaliste à dominante bengalie, créée dès la fin du 19ème- début du 20ème siècle, a été un tournant de ces dynamiques. Ces milieux avaient bâti le discours nationaliste, sollicité l’aide internationale et mobilisé des réseaux diasporiques en formation. L’action de l’indianiste, Sylvain Lévi à Paris, son impact sur l’école sociologique française et celle de Mauss et de son enseignement auprès des nationalistes bengalis, tels que Kalidas Nag et Majumdar ont été peu considérés. De plus, le lancement du Arya Samaj aux îles Fidji, à Maurice et dans les pays de la plantation coloniale caribéenne, a été peu décrit. Un autre aspect clé découlant de la vie intellectuelle indienne diasporisée concerne le lancement et la circulation de courants d'idées à l'échelle mondiale, facilités par des réseaux transnationaux d'universitaires, d'intellectuels, d'écrivains et d'artistes. Ce travail initié dans le contexte parisien en 2000 n'a pas connu de suite significative. Il serait donc pertinent de nuancer l’influence mondiale des postcolonial-cultural § subaltern studies sans pour autant en minimiser les apports fondamentaux, car les départements de langues-littératures puisent massivement au sein de ces courants pour nourrir leurs réflexions.
Les thèmes de la thalassologie, les études archipélagiques et les études maritimes-océaniques sont devenues courantes. Les centres français dédiés aux études centrées sur le sous-continent indien ainsi qu'aux mondes sud-est asiatique et aux prolongements diasporiques vers l'Afrique et l'océan Indien - tels que le Centre d'Études de l'Inde et de l'Asie du Sud, le Centre d'Études Sud-Asiatiques et Himalayennes (CEIAS-CESAH) et le Centre d'Études en Sciences Sociales sur les Mondes Africains, Américains et Asiatiques (CESSMA) et l’Institut de Recherche pour le développement (IRD) - transcendent les frontières des sciences sociales stricto sensu pour s'ouvrir vers l'horizon littéraire à travers le prisme postcolonial. Ce courant se répercute dans la mondialisation accrue des savoirs relatifs à l’île Maurice, émanant principalement du domaine littéraire, parfois au détriment des sciences sociales.
Ces études ne doivent pas empêcher la mise en place de bases géo-historiques et socio-anthropologiques pour analyser les migrations indiennes subissant des changements continus à l’épreuve du temps. L'approche chrono-régionale a été initialement privilégiée pour étudier ces migrations indiennes. L'importante production euro-américaine sur les diasporas indiennes a suscité un intérêt considérable. Subséquemment, une part notable de publications a émané des universités de l’Inde, du sud-est Asie, de Singapour-Australie. Toutefois, une discrétion est notée dans les Caraïbes, les Mascareignes, l’océan Indien occidental et l’Asie du Sud-Est bien que ces régions abritent une part substantielle de ces groupes. Ce contexte se singularise vis-à-vis du dynamisme de l’Asie du Sud-Est et de l’Est. Ainsi, il serait utile d’identifier les questions relatives à la place de l’Inde sur la scène internationale et l’évolution en dents de scie des Indiens dans ces zones. De même, il serait pertinent d'étudier l'évolution géopolitique des diasporas dans le cadre des rivalités sino-indiennes ainsi que leurs évolutions internes selon les pays d'accueil. La République de Maurice, site de production de bourgeoisies politiques, serait connectée et comparée avec celles des Caraïbes, du Trinidad, de la Guyane, des îles Fidji et/ou de l'Afrique du Sud.
Axes pour explorer les divers thèmes de cette problématique :
- Globalisation et Influence Culturelle
- Engagement socio-économique
- Identité et Appartenance
- Enjeux politiques et géopolitiques
- Mobilité et Migration
- Éducation et Technologie
- Apports artistiques
- Littératures et imaginaire diasporique
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Les propositions de contribution, d’environ 300 mots, assorties d’un titre, et d’une brève notice biographique (150 mots), doivent être envoyées à :
Vasoo Vuddamalay, vvuddamalay55@gmail.com
Savrina Chinien, Savrina.Chinien@uwi.edu
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Calendrier prévisionnel :
Date limite d’envoi des propositions : 15 juin 2025
Acceptation/Refus des propositions : 31 juillet 2025
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CALL FOR PAPERS
Journal Mondes § Migrations (formerly Hommes § Migrations)
Indian Diasporas in the World in the 21st Century
The recent emergence of Indian-origin leadership in the West, particularly within English-speaking countries such as the United States and the United Kingdom, is generating increasing interest and warrants critical examination. However, the contextualization of this phenomenon remains underexplored and largely unknown within Francophone universities. This special issue invites researchers to undertake qualitative studies that delve into this topic, producing articles based on renewed investigations of groups, regions, and host countries of the world's second-largest diaspora. This issue, twenty years after the first dossier, H § M (2007), titled Indian Diasporas in the City, aims to redefine the contours of these lesser-known groups that have emerged in the 21st century. The objective is to build a dossier on this theme as the media has increasingly spotlighted atypical profiles within these leadership layers, reflecting broader socio-political dynamics. Moreover, the consolidation of Hindu power in India since the rise of the BJP (Bharatiya Janata Party) in 2014 in New Delhi raises critical questions. Diasporic networks play an active role in facilitating political radicalization and economic strategies for their country of origin. Furthermore, it is essential to consider migrations that preceded contemporary specificities. The Greater India Society, a predominantly Bengali nationalist entity, established at the end of the 19th century and beginning of the 20th century, played a pivotal role in these dynamics. These entities fostered nationalist discourse, sought international aid, and mobilized nascent diasporic networks. The contributions of Indianist scholars like Sylvain Lévi in Paris, his impact on the French school of sociology, as well as those of Mauss and the influence of his teaching on Bengali nationalists such as Kalidas Nag and Majumdar remain inadequately documented. Furthermore, the launch of the Arya Samaj in Fiji, Mauritius, and Caribbean countries characterized by colonial plantation systems has been minimally described. Another key aspect arising from diasporic Indian intellectual life concerns the launch and/or circulation of ideas globally, facilitated by transnational networks of scholars, intellectuals, writers, and artists. Initiated within a Parisian context in 2000, this discourse has yet to gain traction. It would therefore be pertinent to nuance the global influence of postcolonial-culturaland subaltern studies without minimizing their fundamental contributions since language and literature departments draw increasingly from these theroretical frameworks to enrich their academic inquiries. Themes such as thalassology, archipelagic studies, and maritime-oceanic studies have gained prominence. French centers dedicated to studies focused on the Indian subcontinent as well as South-East Asian worlds and diasporic extensions towards Africa and the Indian Ocean—such as the Centre for Studies of India and South Asia, the Centre for South Asian and Himalayan Studies (CEIAS-CESAH), and the Centre for Social Science Studies on African, American, and Asian Worlds (CESSMA), along with the Research Institute for Development (IRD)—transcend strict social science boundaries to open up towards literary horizons through a postcolonial lens. This trend is indicative of the increasing globalization of knowledge related to Mauritius, which predominantly emerges from the literary domain, sometimes to the detriment of social sciences. These studies should not hinder establishing geo-historical and socio-anthropological foundations for analyzing Indian migrations that are continuously evolving over time. The chrono-regional approach was initially favored for studying these Indian migrations, given the substantial Euro-American scholarship on this topic. Notably, an increasing volume of publications is emerging from universities in India, South-East Asia and Singapore-Australia. Although they are home to a substantial part of these diasporic groups, regions such as the Caribbean, Mascarenes, Western Indian Ocean regions, and South-East Asia, have remained relatively quiet concerning scholarly discourse in that field as compared to the dynamic developments observed in South-East and East Asia. Thus, it would be useful to identify questions relating to India's position on the international stage and the fluctuating experiences of Indians in these areas. Similarly, it would be pertinent to study the geopolitical evolution of these diasporas within the framework of Sino-Indian rivalries as well as their internal developments according to host countries. The Republic of Mauritius, a site for producing political bourgeoisies, could be connected and compared with those in the Caribbean, Trinidad, Guyana, Fiji Islands, and/or South Africa.
Researchers are invited to share their insights into these multifaceted themes as we seek to deepen our understanding of Indian diasporas within contemporary contexts.
Here is a list of non-exhaustive themes that can be examined:
- Globalization and Cultural Influence
- Socio-economic Impact
- Identity and Belonging
- Political and Geopolitical Issues
- Mobility and Migration
- Education and Technology
- Artistic Contributions
- Literatures and Diasporic imaginary
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Please submit an abstract of about 300 words including the title and a brief bio (150 words) to:
Vasoo Vuddamalay, vvuddamalay55@gmail.com
Savrina Chinien, Savrina.Chinien@uwi.edu
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Deadline for Abstract: June 15, 2025
Full Article: July 31, 2025.