
"Aboyeur", "bonisseur", "conférencier", "charlatan"... La diversité du vocabulaire employé pour désigner le bonimenteur atteste la richesse de cette figure centrale de la pratique théâtrale, de la fête foraine au cabaret. Emblématique du tournant des XIXe et XXe siècles, le bonimenteur donne voix et visage à l’attraction populaire face au public. Il trouve, et parfois invente de toutes pièces, ses origines dans le théâtre baroque ou la littérature médiévale, mais décline au moment de l’apparition du cinématographe. Dans Le Grand Théâtre du bonimenteur. Pratiques spectaculaires et imaginaires culturels (1845-1914), Agnès Curel pose un regard novateur sur un personnage majeur du spectacle vivant, jamais étudié auparavant, au carrefour de l’histoire littéraire, de l’histoire sociale et de l’histoire du son et de la voix. Par la mobilisation d’archives textuelles et iconographiques variées et jusqu’ici négligées, permettant de cerner la personne pourtant évanescente, car profondément verbale, du bonimenteur, l’autrice nous fait entrevoir une véritable poétique du boniment. L'ouvrage est directement accessible en ligne via Cairn…