
La figure du handicapé occupe une place particulière dans l’histoire de la littérature. Elle a notamment capté l’attention de plusieurs autrices françaises du xixe siècle qui se sont penchées sur cette forme d’altérité avec lucidité, passion et sympathie. Sous leur plume, la « monstruosité » et les stigmates de l’invalidité corporelle, de la souffrance et de la déviance, ouvrent de nouvelles pistes de réflexion sur les problèmes liés au corps, au genre et à l’écriture féminine. Dans une société patriarcale où les discours scientifiques, religieux et moraux tendent à assimiler le handicap à la nature de la physiologie féminine, sa représentation permet aux écrivaines de transgresser les contraintes de leur sexe et de mettre en cause l’hégémonie de la normalité.
Avec sa brillante analyse de quatre romans – Anatole de Sophie Gay (1815), Olivier ou le secret de Claire de Duras (1822), Monsieur le Marquis de Pontanges de Delphine de Girardin (1835) et Laide de Juliette Lamber (1878) –, l’autrice cherche à enrichir le dialogue entre les études féministes et celles sur le handicap et à proposer des analyses croisées entre ces deux domaines.
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