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Événements & colloques

"Écritures de l'usine" (Séminaire Les Armes de la Critique, ENS Paris)

Publié le par Esther Demoulin (Source : Esther Demoulin)

"La littérature à l’usine"

Séminaire Littéraire des Armes de la Critique (SLAC, 12e année, 2024-2025)

11 avril 2025, 14h-16h30

29, rue d’Ulm en salle Émile Borel (U 203)

Pour cette séance dédiée aux écritures de l'usine, dans le cadre du séminaire du SLAC consacré cette année aux rapports entre travail et production littéraire, nous écouterons deux interventions :

Yawei Liu (Sorbonne Nouvelle), "Les ouvriers suicidés dans la littérature contemporaine chinoise et française"

En partant des cas de suicides chez les salariés d’Orange et les ouvriers de Foxconn, cette communication propose de ne plus envisager le suicide comme une affaire individuelle, marginale ou romantisée, mais comme un agent historique majeur de notre époque. À travers une lecture croisée des poèmes de l’ouvrier chinois Xu Lizhi et du tailleur de pierre français Thierry Metz, j’interrogerai les tensions entre travail intellectuel et travail manuel. Que signifie être à la fois ouvrier et poète ? Faut-il choisir, concilier, ou bien effacer l’impossible de ce positionnement par la mort ? Enfin, je poserai la question suivante : après la mort du poète-ouvrier, comment peut-on encore imaginer une littérature de classe ouvrière aujourd’hui ?

Esther Demoulin (Université Paris Cité), "Les récits d’établis au féminin"

Depuis l’article de Claude Burgelin paru il y a 10 ans dans le numéro des Temps Modernes « Ouvriers volontaires. Les années 68 » (« Entrer à l’usine, sortir de l’usine : l’impossible roman des “établis” »), peu d’études ont été consacrées en littérature à la question du récit d’établissement. Lu comme un matériau sociologique plutôt que comme un sous-genre des récits de soi, négligé au sein des études sur les transfuges de classes davantage dédiées aux mobilités sociales ascendantes, l’établissement a peu été étudié comme objet littéraire. Au sein de ce corpus, les récits d’établies subissent une double invisibilisation que nous souhaiterions interroger à partir de l’étude de deux ouvrages : Voyage au bout de la révolution de Claire Brière-Blanchet (Fayard, 2009), et L’Envers de Flins. Une féministe révolutionnaire à l’atelier de Fabienne Lauret (Syllepse, 2018).

La séance, animée par Gabrielle Adjerad (UVSQ) se tiendra de 14h à 16h30 au 29, rue d’Ulm en salle Émile Borel (U 203).