Revue
Nouvelle parution
Romanic Review, Vol. 100 :

Romanic Review, Vol. 100 : "Literary Histories of Literatures"

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Vincent Debaene)

Compte rendu publié dans le dossier critique d'Acta fabula "Nouveaux chemins de l'histoire littéraire" (janvier 2012, Vol. 13, n°1) : "Quelles histoires littéraires de la littérature ?" par Anthony Glinoer.

 

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Romanic Review, Vol. 100 : "Literary Histories of Literatures", 2010.


Présentation de l'éditeur :

L’histoire de la littérature telle qu’elle est racontée par les écrivains eux-mêmes : tel est l’objet que s’est assigné pendant trois ans le programme de recherche international « L’histoire littéraire des écrivains » (dont les travaux ont été en partie hébergés par Fabula ; voir www.fabula.org/hle). Ce programme partait d’un constat simple : autant que les professeurs, les écrivains ne cessent de produire des histoires de la littérature. Dans des textes périphériques mais aussi dans leurs oeuvres elles-mêmes, ils ne cessent de configurer leur aventure collective, d’élaborer des généalogies, ou de s’inventer des précurseurs, dans une construction globale qui entre en relation de concurrence ou de complémentarité avec l’histoire littéraire savante.

 

Le présent numéro de la Romanic Review recueille les actes du colloque de clôture de ce programme qui s’est tenu à la Maison française de Columbia University, les 26 et 27 octobre 2007. Après plusieurs journées d’études consacrées aux modes de construction, individuels et collectifs, de l’histoire littéraire des écrivains, ce colloque final visait à dépasser l’opposition trop schématique entre écrivains et professeurs, et s’était proposé pour objectif d’envisager l’histoire littéraire des écrivains comme histoire créatrice, c’est-à-dire d’examiner le rôle constituant de l’histoire et de la mémoire littéraires pour une littérature en train de se faire.

Car la littérature repose sur un incessant brassage mémoriel et une continuelle réinvention du passé. Elle ne cesse de se produire en construisant, reconstruisant et réorganisant ce qui l’a précédé. La création de traditions, la relecture ou la réévaluation d’oeuvres anciennes, l’insertion dans l’histoire d’oeuvres contemporaines sont autant de gestes qui donnent forme au présent et orientent l’avenir. Autrement dit, la littérature est elle-même productrice d’histoire.

Qu’est-ce qu’un passé littéraire pertinent pour un écrivain ? Quel a été l’effet, par exemple, des généalogies surréalistes sur le surréalisme lui-même ? Comment l’oeuvre de Proust a-t-elle redisposé les XVIIe et XIXe siècles à destination du XXe siècle ? Telles étaient les questions qui, à titre d’exemples, avaient été posées aux différents chercheurs invités, venus de France, des États-Unis, d’Angleterre ou d’Israël.

Les réflexions proposées ici s’organisent autour de trois axes, qui forment les trois moments de ce recueil. Dans une première partie intitulée « Écriture du temps et temps des écrivains », on trouve des contributions théoriques qui analysent la diversité des attitudes des écrivains devant le temps et la façon dont, dans leur création, ils « investissent » l’histoire, se l’approprient ou la déplacent.

La seconde partie de ce volume recueille des réflexions qui envisagent l’histoire littéraire des écrivains comme aventure collective. Elles prennent pour objet des mouvements, des courants ou un sentiment générationnel qui dépassent la conscience singulière de l’artiste et semble infuser dans un groupe de créateurs qui, collectivement, réfléchissent l’histoire de la littérature non seulement au passé, mais au présent ou au futur.

La dernière partie de ce recueil envisage une série d’« Histoires littéraires singulières ». Il s’agit alors moins d’identifier des tendances ou des modes de construction de l’histoire que de repérer des histoires littéraires « idiosyncrasiques » en quelque sorte. Pas de typologie dans cette dernière partie, ni de grands récits, mais une collection de cas qui, de Senghor à Beckett, de Sarraute à Auden, soulignent que « l’invention du passé » est, pour de nombreux écrivains du XXe siècle, au coeur même du processus créatif.

 

LITERARY HISTORIES OF LITERATURES

 

Antoine Compagnon et Vincent Debaene, Avant-propos

Vincent Debaene, « Le point de vue de l’indigène »

 

Ecriture du temps et temps des écrivains

Judith Schlanger, « Devant le temps des écrivains »

Michel Murat, « L’histoire littéraire, sujet de roman »

 

L’histoire littéraire, aventure collective

Marielle Macé, « "Nous attentons un roman qui sera…" Histoire littéraire et imminence dans le premier XXe siècle »

William Marx, « Maurras, Eliot : du classicisme »

Didier Alexandre, « Les écrivains français et le roman américain 1943-1951 : histoire d’un désamour ? »

Bruce Robbins, “Information and Emotion: On the Ambitions of Contemporary Fiction”

 

Histoires littéraires singulières

Souleymane Bachir Diagne, « Senghor et la Révolution de 1889 »

Ann Jefferson, « Entre la vie et la mort: Nathalie Sarraute devant l’histoire littéraire »

Edward Mendelson, “Literary History: Objective and Subjective: The Poetics of Auden’s Anthologies”

Elisabeth Ladenson, “Nabokov’s canon”

Michael Wood, “If on a winter’s night a theorist...”

Jacques Lecarme, « Vie littéraire et histoire littéraire : le cas Léautaud »

Paul Léautaud, « Partie remise »

Sylvia Molloy, “Disparate Libraries, Erratic Scribes: Borges and Literary History”

Ann Banfield, “"Proust’s Pessimism" as Beckett’s Counter-Poison”