Questions de société
Mouvement contre la précarité à l'ENS: dossier (màj 07/07/11)

Mouvement contre la précarité à l'ENS: dossier (màj 07/07/11)

Publié le par Bérenger Boulay

"Précaires en guerre"

Qu'est-ce qu'une guerre juste? se demandait il y a peu M. Canto-Sperber. Pendant sept mois (voir cette page et cette autre page), des personnels et des élèves de l'Ecole Normale Supérieure ont luttés pour mettre fin à la précarité dans l'établissement. Les employés de la cantine et les femmes de ménage, en particulier, étaient en grève depuis le 10 janvier 2011.

Le mardi 19 avril, la direction a fait appel aux forces de l'ordre pour faire évacuer ses salons, occupés par les grévistes et par des élèves. 14 personnes ont été arrêtées. Lire les communiqués.

Les grévistes et les étudiants ont de plus pris connaissance d'une série de courriels émanant des différents services administratifs de l'Ecole qui confirmaient leurs inquiétudes.

On a également appris enfin que la direction a déposé deux plaintes, notam­ment "pour dégra­da­tion de biens publics avec violences". Toute personne étant passée par l'ENS ces derniers temps aura pourtant pu remarquer qu'aucune "dégra­da­tion" n'a été commise par les grévistes et les élèves qui les soutiennent.

Par ailleurs, de nombreux universitaires se disent "consternés" par d'autres événements qui ont récemment eu lieu au sein de l'École Normale Supérieure.

MÀJ 05 mai 2011: La direction propose un protocole de "Sortie de crise" + ENS: pétitions contre les sanctions et pour la réintégration de Mme Ben Saïd + banquet de solidarité le 18 mai 2011

MÀJ 27/05/11: Lundi 23 mai, un protocole de fin de crise a été signé à l'ENS Ulm après un mouvement social de sept mois de lutte, dont quatre mois et dix jours de grève:  Victoire du mouvement social contre la précarité à l'ENS. Banquet le 30 mai 2011

MÀJ 05 juillet 2011: La Direction de l'ENS convoque en conseil de discipline une dizaine d'élèves ayant participé au mouvement: Répression du mouvement social à l'ENS (05/07/11)

MÀJ 07 juillet : L'intersyndicale CGT/Solidaires a en conséquence déposé un préavis de grève reconductible sur l'établissement à compter du 11 juillet et appelle à un rassemblement public le mardi 12 juillet à 9h devant les locaux de l'Ecole Normale Supérieure (29 rue d'Ulm, Paris 5e). Signer la Pétition contre la répression du mouvement social à l'ENS

Revue de presse:

Communiqués syndicaux:

Pétitions:

Ci-dessous: Communiqués, appels et motions

  • Communiqué de l'Assemblée générale des grévistes, élèves, étudiant-e-s et enseignant-e-s qui les soutiennent (11 avril 2011)

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Répression du mouvement social à l'ENS (05/07/11)

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La direction propose un protocole de "Sortie de crise" (05/05/11)

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109 jours de grève à l'ENS : soutenez les précaires et étudiant-e-s mobilisé-e-s, rejoignez-nous !

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Lettre ouverte à la direction (22/04/11)

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Les salons de la direction de l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm, occupés depuis plusieurs semaines par des étudiants et des travailleurs précaires en grève, ont été évacués par la police à l'aube mardi 19 avril 2011.

Communiqué de la direction:
En exécution de la décision de justice rendue par le tribunal administratif prononçant l'illégalité de l'occupation de l'étage de la direction de l'ENS et l'entrave faite aux personnels qui y travaillent de rejoindre leur bureau, et qui enjoignait aux occupants de libérer les lieux avant le lundi 11 avril à midi, l'huissier de justice chargé de l'exécution de justice a requis l'intervention de la force publique pour l'évacuation des locaux. L'intervention a eu lieu ce mardi 19 avril à 6 heures sans violence.


Communiqué de l'Assemblée Générale et de l'intersyndicale
suite à l'intervention policière du mardi 19 avril
Alors que les grévistes de la cantine et du ménage entraient dans leur centième jour de grève, la Directrice de l'ENS, Monique Canto-Sperber, a pris la décision de réprimer le mouvement social, profitant de la période des vacances pour que l'affaire fasse le moins de bruit possible.
Le mardi 19 avril, à  6h du matin, les cinquante policiers/ères déployé-e-s dans l'Ecole ont enfoncé les portes des salons occupés à  coups de bélier, sans aucune sommation, détruisant au passage du mobilier national. Les policiers/ères en civil et en uniforme qui bloquaient toutes les entrées de l'Ecole ont arrêté les treize personnes présentes, lesquelles ont été gardées plus de trois heures au commissariat du 5ème arrondissement. Entre temps, un « mur de la honte » était érigé en bas de l'escalier de la Direction.
La Direction vient ainsi rompre unilatéralement des négociations qui laissaient enfin entrevoir des avancées sérieuses et une sortie de conflit.
Elle se cache derrière une décision de justice pour donner l'impression qu'elle n'avait pas d'autre choix que «d'accepter» l'intervention policière. Mais cette décision de justice, elle l'a provoquée ! Du constat d'huissier à la plainte déposée au tribunal administratif, la direction a toujours joué un rôle résolument actif dans cette affaire. Il s'agissait pour elle, après avoir cherché en vain un soutien interne (directeurs/trices de département, professeur-e-s...), de se donner un argument « juridique » pour ordonner l'intervention de la force publique et déloger les grévistes et étudiant-e-s mobilisé-e-s.
Par ailleurs, la Direction fait courir via la presse la rumeur que l'occupation mettait en danger la tenue des concours, ce qui est parfaitement faux: le service des concours, situé au 46 rue d'Ulm, n'était pas bloqué et les écrits des concours n'ont jamais lieu sur le site de l'ENS.
Cette intervention policière acte le refus de la direction de négocier une sortie de crise acceptable pour les grévistes. Des CDIs ont été proposés à la majorité d'entre eux, mais trois restent encore sans perspective de CDI. Comment accepter un tel traitement inégalitaire après trois mois de grève ?
Sur ce point encore, la direction joue la confusion : elle prétend dans la presse avoir proposé des titularisations à quelques grévistes, et que ceux-ci auraient refusé la proposition. C'est Évidemment faux, la titularisation Étant depuis le début du mouvement la revendication principale de l'Assemblée Générale !
*L'assemblée générale a voté en conséquence la poursuite de la grève jusqu'à  l'aboutissement des négociations et vous convie demain jeudi à un grand banquet de soutien, à midi devant l'ENS.*
L'assemblée générale, soutenue par l'intersyndicale CGT FERC Sup ENS, SUD Etudiants ENS, UNEF ENS.

Lire d'autres communiqués ENS: répression policière du mouvement social. Communiqués (màj 22/04/11)

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Communiqué de l'Assemblée générale des grévistes,élèves, étudiant-e-s et enseignant-e-s qui les soutiennent (11 avril)

L'AG réunie le 11 avril dans les salons occupés de la direction rappelle qu'elle est seule à prendre les décisions concernant la conduite du mouvement, les revendications et les négociations nécessaires pour sortir du conflit, qu'elle appelle de ses voeux depuis cinq mois et demi.

1) Les élu-e-s du personnel ou du CA qui ont été reçu-e-s mercredi 6 avril au ministère de l'ESR n'avaient aucun mandat pour discuter au nom des grévistes. Aucun gréviste et aucun-e représentant-e de l'AG n'ont été invité-e-s à participer à cette réunion. Les personnes qui ont y sont allées ont refusé de respecter la décision de l'AG prévoyant que les négociations avec la direction et/ou le ministère soient menées par les grévistes eux/elles-mêmes et les syndicats impliqués dans la grève. C'est pourquoi François Avisseau, élu des élèves au CA et participant au mouvement, a refusé de se rendre à cette réunion. Le représentant CGT au CA qui est allé au ministère mercredi ne représente que lui-même : il n'avait aucun mandat ni de l'AG, ni du syndicat la FERC-Sup CGT de l'ENS, qui rassemble tou-te-s les grévistes du restaurant (cf. le communiqué de la FERC-Sup à ce sujet).

2) L'AG constate que le ministère de l'ESR et la direction concèdent maintenant des CDI après 3 ans d'ancienneté en CDD, alors qu'ils prétendaient depuis le début qu'il était impossible de pérenniser l'emploi à l'École, portant seuls la responsabilité du conflit. C'est de toute évidence un résultat de la lutte depuis 5 mois et demi, notamment de la grève du restaurant et du ménage qui dure depuis le 11 janvier.

3) Cette décision unilatérale du ministère et de la direction est cependant inacceptable car elle exclut 3 des 11 grévistes du restaurant et du ménage, qui n'ont pas 3 ans d'ancienneté et qui devraient subir encore la précarité. En outre, le contrats de CDI envoyé aux personnels de l'École concernés « n'ouvre droit à aucune titularisation directe dans un corps de fonctionnaire » (article 6) ! De plus, ils ne tiennent pas compte de la grille salariale calquée sur celle de la Fonction publique qui vient pourtant d'être obtenue par la lutte et validée au CA du 4 avril (article 2) ! Enfin, la question du départ du chef de cuisine n'est toujours pas réglée à ce jour.

4) En même temps qu'elle prétend ouvrir des négociations pour sortir du conflit, la direction de l'ENS décide de réprimer les grévistes et leurs soutiens : elle a saisi le Tribunal administratif pour tenter d'imposer par la force l'évacuation de ses bureaux occupés depuis le 22 mars. Le Tribunal a ordonné l'évacuation et imposé une astreinte de 50 euros par personne et par jour et la menace d'une intervention policière plane. L'AG appelle tous les personnels, enseignant-e-s, élèves et étudiant-e-s à condamner ce début de répression contre le mouvement social, notamment l'intervention policière que prépare la direction. En tout état de cause, l'AG tient à souligner que les grévistes et leurs soutiens ne se laisseront pas intimider par ces menaces et continueront de se battre jusqu'au bout par les moyens qu'elle décide. Elle décide en particulier la poursuite de la grève et de l'occupation des bureaux de la direction, décision qui sera levée dès que les négociations auront suffisamment avancé.

5) L'AG rappelle que la grève vise à obtenir la titularisation des précaires de l'ENS par la création des postes nécessaires et un CDI pour toutes et tous dans l'immédiat, à commencer par celles et ceux qui sont en grève depuis 3 mois et demi, comme cela avait été accepté dans le protocole élaboré par Georges Tron le secrétaire d'État à la Fonction publique. Elle décide de participer aux négociations directes proposées par le ministère de l'ESR, qui a pris en main le dossier du conflit social à l'ENS et proposé à la FERC-Sup-CGT une première réunion ce mardi au ministère. Selon les avancées des négociations, l'AG et elle seule décidera des suites du mouvement. Pour soutenir les négociations, venez toutes et tous au

RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN DEVANT LE MINISTÈRE

de l'enseignement supérieur ce MARDI 12 avril à 12h 30

angle de la rue Descartes et de rue Clovis (M 10 Cardinal-Lemoine)

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ENS: "Tenons bon. Halte à la répression !" - rassemblement de soutien mardi 12 avril 2011

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Communiqué du mouvement social à l'ENS: "la Direction répond par la répression" (07/04/11)

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"Soutenez la lutte des précaires de l'ENS!" + banquet de solidarité jeudi 07 avril 2011

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Communiqué du collectif du personnel des bibliothèques de l'Ens - lundi 4 avril 2011, 14h
Nous, collectif du personnel des bibliothèques de l'Ens, réunis en Assemblée Générale aujourd'hui à midi, nous réjouissons du soutien des enseignants-chercheurs dont la motion, votée en Assemblée Générale vendredi 1er avril, rejoint complètement notre position.
Nous constatons cependant qu'aucune réponse n'a été donnée à notre demande de mercredi dernier concernant:
- l'engagement de la Direction de l'Ecole pour élaborer rapidement un plan cohérent et transparent de résorption de la précarité à l'Ens, qui passera par la création d'emplois titulaires pour toutes les catégories et tous les services de l'Ecole.
- la signature immédiate de CDI pour tous les personnels occupant des fonctions pérennes, quelle que soit leur catégorie.
Chaque jour qui passe sans réponse sur ces points aggrave la situation à l'Ecole. Il est urgent d'agir!
Le collectif du personnel des bibliothèques de l'Ens

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Motion votée par l'assemblée générale des enseignants-chercheurs le Vendredi 1 avril 2011:
L'assemblée des enseignants-chercheurs de l'ENS demande la CDIsation à l'ENS de tous les personnels de catégories C et B occupant des fonctions pérennes et demande l'ouverture de négociations avec la tutelle pour la création de postes de titulaires de catégorie C.

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Pour une réelle politique de l'emploi à l' Ens! 30 mars 2011
Nous, personnels des bibliothèques, nous nous adressons à la Direction de notre établissement et à toute la communauté normalienne afin d'aider à sortir de la crise actuelle qui ne cesse de s'aggraver depuis plusieurs mois.
Il est urgent de mettre fin à la précarité dans l'établissement. Depuis 2009, notons-le, de réels progrès ont été faits: CDD de plus longue durée, CDI pour les personnes en poste depuis plus de 6 ans, mesures telles que la GIPA , la subrogation ou encore la prime de 1000 euros pour les agents les moins payés, projet d'une grille indiciaire prenant en compte l'ancienneté. Cependant, malgré
ces avancées, le problème de la précarité demeure!
On ne le dira jamais assez: un CDD n'offre pas de garanties suffisantes pour obtenir un logement, un prêt, en somme le strict nécessaire pour construire une vie décente. A-t-on besoin d'attendre 6 ans pour savoir qu'un besoin est permanent et qu'une personne fait l'affaire? Même le secteur privé n'est pas aussi féroce!
Il est possible d'aller plus loin! Il faut exiger davantage du ministère! Il ne faut pas se résigner ni à la précarité imposée, ni au défaitisme ambiant, ni au fatalisme de la fin de la fonction publique ou de la fin des catégories B et C. Vous l'avez vous-même démontré, madame la Directrice, en autorisant il y a quelques jours votre administration à proposer des CDI au-delà du cadre strict de la législation en vigueur.
Mais les propositions du prochain CTP sont insuffisantes! Il faut dans l'immédiat des CDI pour tous les agents assurant des fonctions pérennes : pour l'établissement la CDIsation ne change rien, pour l'agent elle change tout!
Mais la CDisation n'est qu'un préalable ; c'est une moindre précarité pour les agents concernés et elle ne doit pas se substituer à l'emploi titulaire! Il faut donc continuer à se battre pour obtenir des postes titulaires dans tous les services quelle que soit la fonction, quelle que soit la catégorie. La logistique, le restaurant, le ménage, la bibliothèque et tous les services administratifs sont aussi importants et nécessaires que le reste. On peut certes encourager les contractuels à passer des concours mais à l'heure où le nombre de postes dans la fonction publique diminue sans cesse, de tels encouragements frisent la provocation!
Il faut le dire enfin : aujourd'hui, quand un contractuel est reçu à un concours dans un autre établissement, qui le remplace dans l'établissement sinon...un autre contractuel? Le problème n'est donc jamais résolu! Il faut donc impérativement élaborer un véritable plan de titularisation, dans le cadre d'une politique cohérente et transparente de l'emploi à l'Ens.
Les propositions faites par l'administration ou le ministère de tutelle ne suffisent pas à régler les problèmes, ni au restaurant ni ailleurs. Nous tenons à marquer notre solidarité avec la mobilisation en cours. C'est pourquoi nous appelons à une journée de grève mercredi 30 mars 2011.
Le collectif des bibliothèques de l'Ens, le 30 mars 2011

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Communiqué du collectif des bibliothèques de l'ENS, mercredi 30 mars 2011, 16h
Le personnel des bibliothèques en grève remercie Madame Canto-Sperber pour l'échange cordial qui a eu lieu devant l'entrée de la bibliothèque aujourd'hui à midi.
Il signale cependant que de tels échanges ne sauraient se substituer à un véritable travail de fond sur la question de la précarité à l'Ens, dans le cadre de groupes de travail préparant les réunions des instances (CTP, CA).
Il se réjouit de la déclaration faite par Madame la Directrice, à cette occasion, de s'engager à élaborer une proposition de CDIsation avant 6 ans pour les personnels occupant des fonctions pérennes, quelle que soit leur catégorie. C'est une proposition courageuse qui contribue en partie à lutter contre la précarité à l'école. A t-on en effet besoin d'attendre 6 ans pour savoir qu'un besoin est permanent et qu'une personne fait l'affaire? Au bout d'un an, qui douterait que la chose n'est pas jugée?
Il faut impérativement ajouter à cela une proposition transparente et cohérente de création d'emplois titulaires pour toutes les catégories et tous les services de l'Ecole. C'est ainsi seulement qu'une politique de l'emploi saura satisfaire le personnel mobilisé. Un plan de résorption de la précarité s'impose.
Il est urgent d'avancer dans la négociation sur ce point. Le prochain CTP doit en débattre dès lundi 4 avril et proposer des éléments concrets au prochain CA le 6 avril.
C'est sûrement une solution pour éviter l'externalisation des services de l'Ecole et sortir de la crise actuelle.
C'est pourquoi le collectif des bibliothèques de l'Ens attend dès maintenant des propositions écrites et des échéances précises en la matière. Il appelle à la reconduction de la grève demain jeudi 31 mars.
Fidèlement,
Le collectif des bibliothèques de l'Ens, le 30 mars 2011

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Appel à la grève à compter du 30 mars 2011.

Devant l'incapacitÉ de la Directrice de l'ENS, Monique Canto-Sperber, À trouver une solution au conflit qui l'oppose aux membres du personnel de la cantine et du mÉnage, le SecrÉtaire d'Etat À la Fonction Publique, Georges Tron, a dÉcidÉ de prendre en charge ce dossier. AprÈs de longues nÉgociations avec l'Union GÉnÉrale FF-CGT, Georges Tron a prÉsentÉ le mercredi 16 mars 2011, soit aprÈs 65 jours de grÈve, un protocole de sortie de crise proposant des CDIs immÉdiats pour tous les grÉvistes, et une titularisation automatique dÉbut 2012, et ce en relevant le plafond d'emploi de l'ENS de 14 postes.
Pendant qu'elle niait l'existence du protocole Tron, Monique Canto-Sperber a produit un contre-protocole en collaboration avec ValÉrie PÉcresse, Ministre de l'Enseignement supÉrieur et de la Recherche. Par ce protocole, elle prÉtend offrir aux grÉvistes des postes de titulaires dans le cadre du CROUS, alors que le CROUS rÉserve exclusivement ces postes À l'administration. Ainsi les postes proposÉs Équivaudront au mieux À des CDIs non plus À l'ENS mais au CROUS, ce qui constitue un recul significatif par rapport au protocole Tron, mais aussi partiellement par rapport À la
situation actuelle.
Par ailleurs, MCS prÉsente cela comme une Évolution alors qu'elle avait dÉjÀ proposÉ aux grÉvistes de les envoyer au CROUS, ce qu'ils avaient fermement refusÉ, voyant lÀ une maniÈre pour MCS de se dÉbarrasser du problÈme. Par ailleurs, ce serait lÀ le premier pas vers l'externalisation du Pot, ce qui ne saurait Être acceptÉ par les usagers de l'École. Enfin ce protocole ne saurait concerner les personnels de mÉnage, puisque le CROUS ne prÉvoit pas de statut pour ce type de postes.
Si MCS trouve en VP un soutien indÉfectible, c'est que leurs intérêts - et leurs craintes en l'occurrence - convergent. En effet, MCS craint que, si le protocole Tron est adoptÉ, les 18 prÉcaires de la bibliothÈque ne se mettent en grÈve pour rÉclamer À leur tour leur titularisation. Quant À VP, c'est tous les nombreux prÉcaires de l'enseignement supÉrieur et de la recherche qu'elle redoute.
C'est pourquoi, la meilleure rÉponse serait que, dÈs À prÉsent, le personnel des services et des laboratoires de l'ENS se mette massivement en grÈve À leur tour dÈs le mercredi 30 mars 2011.
L'AG des grÉvistes et Étudiants.

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Lettre de Mme Canto-Sperber au personnel, 30 mars 2011 (pdf).

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- Lettre ouverte à Mme Canto-Sperber du 26 mars 2011.

Madame la Directrice,
Depuis des mois, l'École Normale SupÉrieure est traversÉe par un vent de contestation. Vous n'en connaissez que trop bien les raisons. Maintenus dans la prÉcaritÉ par des CDD À rÉpÉtition, les travailleur-euse-s contractuel-le-s de la restauration et du mÉnage se sont engagÉ-e-s dans la lutte, puis dans une grÈve reconductible. En outre, les travailleur-euse-s de la cantine dÉnoncent les agissements odieux de leur chef (insultes, violences, harcÈlement).
Depuis maintenant trois mois qu'elle dure, la grÈve n'a suscitÉ de votre part que mÉpris et louvoiements. Vous n'avez su nous proposer que des solutions qui n'auraient en rien permis de rÉsorber la prÉcaritÉ, tout en vous dÉchargeant de vos responsabilitÉs en nous imposant comme interlocuteur la direction gÉnÉrale des services sans lui donner de rÉels pouvoirs de nÉgociation.
Cependant, le rapport de force construit par la grÈve a permis À l'Union gÉnÉrale des FÉdÉrations de Fonctionnaires de la CGT (UGFF-CGT) de nÉgocier avec Georges Tron, secrÉtaire d'État chargÉ de la Fonction Publique, un protocole de sortie de crise, Établi sur la base de nos revendications. Ce protocole prÉvoit la titularisation des membres du personnel concernÉs (cuisine, mÉnage) via un relÈvement du plafond d'emploi de l'ENS.
Vous avez dans un premier temps niÉ l'existence de ce protocole, avant de nous en proposer un autre, Écrit par les services du MinistÈre de l'Enseignement supÉrieur et de la Recherche. Ce second protocole prÉvoyait la « titularisation » des travailleur-euse-s de la restauration en confiant la gestion du Pot au CROUS de Paris. Cette proposition est inacceptable. En
effet :

  • - Les statuts du CROUS ne prÉvoient pas de postes de fonctionnaires en dehors des tÂches administratives (voir le dÉcret du 5 avril 1987 n°87-155, titre II, article 21). Les membres du personnel concernÉs resteraient donc contractuel-le-s. En parlant de « titularisations » vous jouez sur les mots de faÇon bien malhonnÊte ;
  • - Les grÉvistes ont dÉjÀ exprimÉ leur refus de dÉpendre du CROUS, où les conditions de travail sont encore moins bonnes qu'À l'ENS ;
  • - Le protocole ne concerne pas les femmes de mÉnage, qui sont pourtant partie prenante du mouvement ;
  • - Nous sommes opposÉ-e-s À l'externalisation du service de restauration

Nous vous rappelons, en outre, que nous exigeons comme prÉalable À la reprise du travail le dÉpart du chef de cuisine.
Pour ces raisons, nous continuons la grÈve et maintenons l'occupation des salons de la direction. Les nÉgociations ne pourront reprendre que sur la base d'un protocole prÉvoyant la titularisation de tou-te-s les travailleur-euse-s du mÉnage et de la restauration.
L'AssemblÉe gÉnÉrale des travailleur-euse-s et Étudiant-e-s de l'ENS

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Communiqué de presse du 22 mars 2011: LES RAISONS D'UNE OCCUPATION


Depuis maintenant cinq mois, des personnels et des élèves de l'Ecole Normale Supérieure luttent pour mettre fin à la précarité dans l'établissement. Les employés de la cantine et les femmes de ménage, en particulier, sont en grève depuis le 10 janvier.
La Direction a refusé avec entêtement de prendre en compte la situation. Face à ce déni et au blocage qu'il entraîne, Georges Tron, ministre de la Fonction Publique, a accepté d'élaborer un protocole de sortie de crise. Il prévoit le passage en CDI puis la titularisation des personnels précaires.
Vexée d'être ainsi dessaisie, la Directrice nie l'existence de ce protocole et s'obstine à ignorer les revendications des grévistes.
En refusant ce qui serait une solution juste et honorable, elle ne fait que repousser la fin de la crise et continue, après l'affaire Hessel, à ternir l'image de l'ENS.
Elle nous contraint ainsi à mener des actions plus vigoureuses. C'est pourquoi nous occupons à partir de ce soir les salons de la Direction.
l'Assemblée générale des personnels et étudiants mobilisés