Référence bibliographique : I. Barbéris & M.Pecorari dir.), Kitsch et théâtralité. Effets et affects , Editions universitaires de Dijon (EUD), collection "Ecritures", 2012. ISBN 978-2-36441-010-7. 20 euros
Le kitsch rassemblant sur la scène les résidus de la société de consommation, succède au tréteau nu du théâtre d'Art pour nous confronter à la "grimace du réel".
En opposant sa chair et sa force de séduction à l'abstraction conceptuelle de l'art contemporain, la variété des formes kitsch permet aux dramaturges comme aux artistes de la scène d'interroger et de critiquer la puissance des effets du théâtre. Entre naïveté et manipulation des affects, l'artiste réveille alors les démons de cet autre hypocrite, le spectateur bien entendu, aussi bien complice que critique de la société dans laquelle nous nous trouvons ici-bas jetés.
De Gombrowicz à Renaud Camus en passant par Fassbinder, des constructions criardes d'Abattoir fermé jusqu'à la douceur feinte d'Yves-Noël Genod, du cabotinage cruel d'un Carmelo Bene jusqu'aux recyclages contestataires de la Camp attitude, sans négliger un détour par le cinéma et l'orgue de barbarie, du ridiculous au fabulous, ce volume laisse encore planer l'ironie vague d'une interrogation : et si Beckett était kitsch ?
Ouvrage collectif coordonné par Isabelle Barbéris, maître de conférences en Arts du spectacle à l'université Paris 7 Denis-Diderot, et Marie Pecorari, maître de conférences en études anglophones à Paris IV, spécialiste du théâtre contemporain de langue anglaise. Avec les contributions d'Eric Vautrin, David Christoffel, Stéphane Hervé, Charlotte Bomy, Krystyna Maslowski, Valérie Scigala, Julien Milly, Guillaume Bellon, Patrick Cardon, Jean-Yves Le Talec, Valérie Scigala, Isabelle Barbéris, Marie Pecorari et une interview de Patrick Mauriès, auteur du Second Manifeste Camp.