Compte rendu publié dans Acta fabula (février 2014, vol. 15, n° 2) : "Le fantôme de la modernité" par Claudine Le Blanc.
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Cédric Chauvin, RÉFÉRENCE ÉPIQUE ET MODERNITÉ
Paris : Honoré Champion, coll. "Bibliothèque de littérature générale et comparée", 2012
360 p.
80EUR
EAN 9782745323439
Présentation de l'éditeur:
Dans la modernité, l’épopée est régulièrement conçue comme un genre obsolète ; mais les épopées du passé sont constamment retraduites et la littérature moderne, narrative en particulier, est rarement pensée hors du rappel de l’épopée. Pour comprendre ces « retours d’épopée », en France, il est utile de revenir sur ses modèles historiques, depuis la fin du XVIIIe siècle, qu’ils informent les reprises des épopées du passé ou le devenir des écritures romanesques : document d’un passé perdu et, à la fois, poème universel, autre du roman mais modèle de totalisation, l’épopée semble d’abord constituer l’alter ego des formes de la modernité. Or un spécialiste des littératures épiques, Georges Dumézil, deux traducteurs d’épopées, Philippe Jaccottet et Pierre Klossowski, témoignent des limites du modèle philologique moderne, attaché à l’épopée. Jean Giono, Julien Gracq et Claude Simon héritent de l’implication moderne entre épopée et roman, et la mènent jusqu’à l’aporie. La référence épique constitue un interprétant des dernières crises de la modernité littéraire et dessine la possibilité d’autres images de l’épopée et d’autres usages du roman.