
Le deuxième paragraphe du sixième chapitre de La Poétique d'Aristote, où apparaît le terme catharsis, est sans doute l'un des passages de ce traité les plus cités. Il y est notamment question de la «pitié» («eleos») et de la «terreur» (ou «crainte», ou «frayeur», «phobos»), d'une part, et, d'autre part, de la «katharsis» de «telles» ou de «pareilles émotions» («tèn tôn toioutôn pathèmatôn katharsin»). D'Aristote à Freud, ces quelques lignes sont à l'origine de commentaires innombrables, de traductions variées et contradictoires et de réflexions sur le paradoxe d'une possible transmutation de sentiments pénibles en émotions agréables. Dans un article paru dans le numéro 166 de la revue Poétique, William Marx réhabilite la lecture physiologique du passage. Claudio William Veloso propose, lui, de supprimer de la définition de la tragédie dans la Poétique catharsis, pitié et crainte, y voyant une glose tardive. On pourra lire dans l'Atelier la réponse de W. Marx à C. W. Veloso.