V. Giacomotto-Charra & Chr. Silvi (dir.), Lire, choisir, écrire : la vulgarisation des savoirs du Moyen Age à la Renaissance
Compte rendu publié dans Acta fabula (Octobre 2014, vol. 15, n° 8) : "Une notion complexe & multiforme : la vulgarisation" par Pauline Lambert.
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Lire, choisir, écrire : la vulgarisation des savoirs du Moyen Age à la Renaissance
Sous la direction de Violaine Giacomotto-Charra & Christine Silvi
Paris : Editions de l'École nationale des chartes, coll. "Études et rencontres de l'École des chartes"
EAN 9782357230415
Prix 24EUR
Présentation de l'éditeur :
L'analyse du livre scientifique, conduite dans le cadre du programme de recherche « Le livre scientifique: définition et émergence d'un genre – 1450-1850 », a fait émerger une interrogation sur la notion de vulgarisation, au cours de la longue période du Moyen Âge et de la Renaissance. L’idée de vulgarisation reste en effet, à ces époques, peu explorée?; quand elle l’est, c’est souvent de manière fragmentaire, en liaison avec un temps, une discipline ou un genre donnés. Or elle pose de nombreux problèmes?; on peut s’interroger sur la nature même de la vulgarisation, sur la pertinence du concept et du mot appliqués au Moyen Âge et à la Renaissance: est-elle la continuité naturelle de la science, son miroir, ou donne-t-elle naissance à un savoir différent, autonome?? Est-elle un genre, une forme, ou peut-elle prendre des formes variées?? Est-ce que des critères comme la simplification, le choix de la langue, l’illustration, le lectorat, sont pertinents?? Et le sont-ils toujours?? S’est également posée la question du vulgarisateur, ce troisième homme qui, sous l’aile des autorités, commence lui-même par lire, puis choisit, sélectionne, élimine, compile et, pour finir, modifie, réécrit. La vulgarisation entre-t-elle alors dans le champ de la création, comme une variation musicale sur la matière scientifique??
Deux journées d’étude, à Bordeaux en 2007 puis à Paris en 2008, ont permis à des chercheurs des deux périodes de se confronter à la diversité et la difficulté de ces questions: ce livre est le fruit de leurs travaux. Il se donne pour but de réfléchir à la notion, complexe car multiforme, de vulgarisation, à son statut, ses réalisations et ses applications du Moyen Âge à la Renaissance, sans l’attacher précisément ni à un genre donné, ni à une période limitée, ni à un type de savoir.
Sommaire
Violaine Giacomotto-Charra, Peut-on tracer les frontières de la vulgarisation ?
Christine Silvi, La revendication de la grécité dans quelques monographies d'oiseaux d'Aristote à Buffon.
Valérie Fasseur, L'enseignement de saint Augustin contre les manichéens dans le Breviari d'Amor de Matfre Ermengaud. Denis Hüe, Le Calendrier et compost des bergers, un vade-mecum populaire.
Jean Balsamo, Traduction de l'italien et transmission des savoirs: le débat des années 1575.
Hélène Cazes, Charles Estienne: fortunes et faillites d’une entreprise de vulgarisation.
Jacqueline Vons, Jacques Grévin (1538-1570) et la nomenclature anatomique française.
Philippe Selosse, Le «Plasne», la «Salmandre», le «Daulphin» et le «Mauvis»: la vulgarisation des savoirs dans les traités d’histoire naturelle de Pierre Belon.
Marie-Luce Demonet, Un exemple de vulgarisation philosophique: les facultés de l’âme à la portée de tous (et de toutes).
Myriam Marrache-Gouraud, Affronter et ravir la licorne des autres. Le chemin d’Ambroise Paré parmi les autorités.
Christine Pigné, Le sommeil vu par Pierre Messie.
Susanna Gambino-Longo, Imaginaire et connaissance des nations barbares en Italie au XVIesiècle.
Rosanna Gorris Camos, Écrire la terre, écrire le ciel: Guy LeFèvre deLaBoderie et Peletier duMans, poètes de la terre et du ciel.