Colloque international
Université Paris-Sorbonne
Jeudi 4, vendredi 5 et samedi-6 juin 2015 de 9h à 18h
Comité scientifique : Luba Jurgenson, Rosina Neginsky, Marthe Segrestin
Coordination & renseignements : Aurelie.Rouget-Garma@paris-sorbonne.fr
Jeudi 4 juin : Changement de paradigme
Maison de la Recherche (Salle D035) - 28, rue Serpente, 75006 Paris
9h : Accueil des participants et ouverture du colloque
Session 1 : L’angoisse comme paramètre de nouveaux modèles existentiels
9h30 : Peter Boltuc, Université d’Illinois à Springfield
Angst as the condition of humanism
9h50 : Marja Lahelma, Université de Helsinki
Munch and the Horror of Existence
Discussion
10h 40 : pause
11h : Leslie Stewart Curtis, Université John Carroll
Odilon Redon and the Anxious Production of the Self
11h20 : Jana Kantoříková, Université Charles de Prague/Université de Ratisbonne
L’expérience de l’angoisse dans le symbolisme décadent tchèque
11h40 : Anna Mazzanti, Ecole polytechnique de Milan
L’angst animalier fin de siècle
Discussion
Déjeuner
Session 2 : L’angoisse et la circulation des contenus culturels dans les symbolismes européens
14h00 : Claire Delaunay, Université Paris-Sorbonne
Tolstoï et les symbolistes : antagonisme ou convergence des angoisses ?
14h20 : Ethan Lewis, Université d’Illinois à Springfield
The End of Reading: If on a winter’s night a traveler
Discussion
15h10 : Pause
15h45 : Laetitia Le Guay Brancovan, Université de Cergy-Pontoise
L’angoisse dans le Château de Barbe-Bleue de Bartok : un symbolisme musical à la croisée des chemins
16h05 : Mateusz Chmurski, Université de Lorraine
Maria Komornicka / Piotr Włast, langages (et usages) de l’angoisse
16h25 : Andrew Marvic, Université d’Utah du Sud
« Un trou dans la filière »: Flatness and Anxiety at the Margins of Symbolist Form
Discussion
Vendredi 5 juin : L’angoisse, symptôme d’une crise de la culture ?
Sorbonne : Salle des Actes/Amphithéâtre Quinet
17, rue de la Sorbonne, 75005 Paris
Session 3 : L’angoisse comme nouvel objet culturel. Création de nouveaux langages littéraires et artistiques. Salle des Actes
9h30 : Jean-Philippe Jaccard, Université de Genève
La fin de l’angoisse : l’Etude de l’horreur de Leonid Lipavski.
9h50 : Marie-Christine Autant-Mathieu, CNRS
Le théâtre de la mort de Maeterlinck et ses premières représentations en Russie (1904-1905)
10h10 : Rosina Neginsky, University d’Illinois à Springfield
Le nouveau language pictorale: l'angoisse dans les œuvres d’Odilon Redon
Discussion
11h00 : Pause
11h20 : Olga Skonetchnaïa, Ecole Elan Languages de Moscou
La logique de « l’accident inévitable » : La Colombe d’argent d’Andreï Biély
11h40 : Luba Jurgenson, Université Paris-Sorbonne
L’angoisse et la question du silence dans le symbolisme : nouveaux objets de la modernité
Discussion
Déjeuner
Session 4 : La fin d’un monde. La culture « enguenillée ».
Salle des Actes
14h30: Margaret Miner, Université d’Illinois à Chicago
Circonvolutions de l’infini : l’angoisse mallarméenne
14h50 : Marketa Theinhardt, Université Paris-Sorbonne
Monstres de l’Angoisse – la peur des monstres, une étude iconographique
Discussion
15h50 : Pause
Amphithéâtre Quinet
16h30 : Laure Troubetzkoy, Université Paris-Sorbonne
Correspondance d'un coin à l'autre de Viatcheslav Ivanov et Mikhaïl Gerschenson : la culture comme source d'angoisse
16h50 : Marthe Segrestin, Université Paris-Sorbonne
Silence et angoisse chez Strindberg
Discussion
18h : Jean-Pierre Armengaud, Université d’Evry (PIANO, Amphithéâtre Quinet)
Sain de corps et angoissé d’esprit : les compositeurs symbolistes à la limite de la déraison
Samedi 6 juin
L’angoisse symboliste entre expérience du monde et transcendance
Maison de la Recherche (Salle D035) - 28, rue Serpente, 75006 Paris
Session 5 : L’angoisse comme porte d’entrée dans une réalité idéelle ou idéale ?
9h30 : Britta Benert, Université de Strasbourg
Le Pays intermédiaire saloméen : un lieu entre expérience de l’angoisse et libération créatrice
9h50 : Deborah Cibelli, Université d’Etat de Nicholls
The Continued Impact of Hypnerotomachia: Beardsley ‘s Strife for Love in a Dream
10h10 : Tatiana Victoroff, Université de Strasbourg
Le mystère apocalyptique, expression et dépassement de l'angoisse : un dialogue entre Rudolf Steiner et Andrei Biély
Discussion
11h : Pause
11h20 : Maïa Varsimashvili-Raphaël, Université Paris-Ouest Nanterre
« Mon âme est emplie d'angoisse comme un clocher qui s'érige dans le désert du ciel » : l'angoisse chez les symbolistes géorgiens
11h40 : Natalia Gamalova, Université de Lyon 3
« Je savais qu'elle reviendrait pour rester avec moi » : l'angoisse chez Innokenti Annenskij
Déjeuner
Session 6 : Expérimenter les limites
14h 30 : Larry Shiner, Université d’Illinois de Springfield;
Odor and anxiety in A Rebours
14h50 : Anne Ducrey, Université Paris-Sorbonne
Théâtre symboliste : une dramaturgie de l’angoisse ?
Discussion
15h40 : Pause
16h00 : Serge Rolet, Université de Lille 3
Leonid Andreev, l’angoisse et les symbolistes
16h20 : Mechthild Albert, Université de Bonn
L'angoisse chez les poètes du modernisme hispanique
Discussion
Cocktail de clôture
Argumentaire
L'angoisse peut être définie comme une peur indéterminée liée à l'être en tant que tel. Sören Kierkegaard, dans Le concept de l'angoisse, la décrit comme d'un côté la peur de l'existence, de l'autre "le vertige de la liberté". Ainsi, un homme se trouvant au sommet d’un rocher, éprouve la crainte de tomber en même temps que le désir de sauter dans l'abîme : disposition contradictoire où s’originent, tout à la fois, le repli sur soi et la volonté d’agir.
Si la conscience angoissée a déjà sa place dans le romantisme – évoquée par exemple au travers de représentations de la folie et de la cruauté chez Goya et Füssli – elle trouvera à s’exprimer pleinement dans les expressionnismes et l’existentialisme, dans la littérature de l’absurde, dans la philosophie de Heidegger et les différentes facettes de sa postérité (dont Blanchot). Entre ces deux pôles, l'art, la littérature et la musique fin-de-siècle procèdent à la réinvention des motifs romantiques de la négativité, à la redistribution des zones d’ombre et de lumière. L’angoisse symboliste, qui n’a pas encore fait l’objet d’une étude spécifique, est à même de susciter une réflexion sur l’héritage romantique au tournant d’une modernité amenée à composer avec des carences d’être.
On trouve des représentations de l'angoisse existentielle sous des formes très variées dans les œuvres d'Odilon Redon, les dessins de Bourdelle, les peintures de Gustave Moreau, Mikhaïl Vroubel, Dante Gabriel Rossetti et d’autres. En littérature, chez Stéphane Mallarmé, J K Huysmans, Fiodor Sologoub, Oscar Wilde, Alexandre Blok, Andreï Biély. En philosophie, Léon Chestov explore la question du déracinement.
Le but de ce colloque est de saisir la dimension créatrice du mal-être existentiel, lieu d’émergence de langages nouveaux, dans les symbolismes comme dans les processus artistiques et littéraires en amont et en aval de ce mouvement (deuxième moitié du XIXe – début XXe).
Université Paris-Sorbonne – ED 3 – ED 4
University of Illinois
Centre de recherche en littérature comparée (CRLC)
Centre de recherche en études slaves
Art, Literature and Music in Symbolism and Decadence (ALMSD)