Appel à contributions
Colloque d’Angers Octave Mirbeau, postérité et modernité,
à l’occasion du centenaire de la mort de l’écrivain,
vendredi 31 mars 2017, au château du Plessis-Macé (49)
et samedi 1er avril, au Musée des Beaux-Arts d’Angers
Le CERIEC, EA 922 de l’Université d’Angers, et la Société Octave Mirbeau, association littéraire dont le siège est à Angers, organisent, dans le cadre du centenaire de la mort d’Octave Mirbeau, un colloque sur Mirbeau et la littérature, provisoirement intitulé Octave Mirbeau, postérité et modernité.
L’ampleur d’un tel sujet doit permettre d’accueillir des contributions de natures variées, ainsi que les approches disciplinaires les plus vastes. Il s’agirait cependant, un siècle après la disparition du « Don Juan de l’Idéal », de dresser un bilan de l’œuvre, de sa réception et de son influence. Plusieurs pistes de réflexion peuvent ainsi être privilégiées :
- Une approche stylistique. Mirbeau polygraphe écrit beaucoup pour la presse et parfois dans l’urgence. Il revendique cependant la recherche d’un idéal artistique dans ses œuvres qui passe par une attention particulière portée au style. Que l’on songe à l’influence des Goncourt et à leur « écriture artiste », ou encore à l’usage intensif des points de suspension, des marqueurs stylistiques propres sont à l’œuvre dans les textes de Mirbeau qui méritent d’être envisagés de manière détaillée afin de définir la spécificité de l’écriture mirbellienne à la suite de travaux déjà anciens, comme l’étude de G.-G. Valentin sur la phrase dans Sébastien Roch, ou plus récents, comme l’article « Néologies mirbelliennes » de Frédéric Petit (Cahiers Octave Mirbeau, n° 19, 2012).
- Une approche générique : la généricité ambiguë des textes de Mirbeau peut donner lieu à une tentative de clarification. La mention générique « Roman de mœurs » qui accompagne le titre Sébastien Roch est plus problématique qu’éclairante au vu de l’écart entre cette étiquette et la réalité du texte. Ce paradoxe peut servir de point de départ à une réflexion sur la forme des œuvres mirbelliennes et la différence sans cesse grandissante entre leur structure et les canons contemporains en vigueur. On pourrait alors envisager la généricité du roman mirbellien sous l’angle du « régime de la transformation générique » (Jean-Marie Schaeffer), afin de mettre en lumière les relations précises que les romans de Mirbeau entretiennent avec les genres de l’époque, soit pour les assimiler faussement, soit pour rompre avec eux. Quelle transgénéricité peut apparaître si l’on envisage une transhistoricité des genres et le recours, conscient ou inconscient chez Mirbeau, à certaines matrices textuelles du passé ? La dimension picaresque du Journal d’une femme de chambre a ainsi été étudiée par Serge Duret (Cahiers Octave Mirbeau, n° 2, 1995). On peut aussi songer aux recueils de contes ou de nouvelles comme le Décaméron ou L’Heptaméron, ou bien au modèle panoramique, l’ouvrage Les Types de Paris auquel a contribué Mirbeau en 1889 n’étant rien d’autre qu’une reprise de moindre ampleur des Français peints par eux-mêmes témoignant de l’actualité du genre à la fin du siècle. Quelles traces d’autres genres peuvent être repérées dans des œuvres qui aiment à jouer avec les reprises textuelles ? Le reportage, la galerie de portraits (sur le modèle des Physiologies ou des Quarante médaillons de l’Académie de Barbey d’Aurevilly), le recueil anecdotique, l’écriture encyclopédique ou encore pamphlétaire sont autant de sources inspiration possibles.
- L’influence de Mirbeau. L’œuvre difficilement classable du romancier a-t-elle eu une influence sur ses contemporains ? Mirbeau a-t-il eu des épigones ? On sait sa proximité esthétique et éthique avec Léon Werth, qui l’aida à achever Dingo. Cette complicité se retrouve-t-elle au-delà de cette collaboration dans les œuvres personnelles de Werth ? Quels auteurs se revendiquent de Mirbeau ? Qui réclame son parrainage spirituel ou concret ? Les dédicaces au romancier, les demandes de préfaces ou d’articles bienveillants, les études sur les œuvres du maître sont ici à envisager.
- La sociabilité autour de Mirbeau. Au-delà de l’aspect purement littéraire, l’influence de Mirbeau et celles qu’il a subies peuvent-elles être précisées en suivant les traces de la sociabilité du romancier ? Salons fréquentés, salles de rédaction journalistique, cercles d’amis, une cartographie des relations, des amitiés et des inimitiés pourrait contribuer à préciser la situation de l’homme et de l’auteur dans la société de son époque.
- Mirbeau et la postérité, actualité de Mirbeau. Qu’en est-il aujourd’hui des œuvres de Mirbeau ? Le cinéma seul se souvient-il de lui ? Le nombre important de traductions à l’étranger montre un regain d’intérêt pour le romancier. Qu’en est-il en France ? Qui lit encore Mirbeau ? Ses combats ont-il encore des échos aujourd’hui ?
- Les illustrations des romans de Mirbeau. De nombreuses éditions illustrées des œuvres de Mirbeau ont été publiées. Plusieurs approches du phénomène sont envisageables :
- Une étude sociologique des éditeurs ayant fait ce choix et ce que celui-ci révèle de la réception de Mirbeau.
- Une étude de l’iconographie elle-même, en soi et/ou en rapport avec le texte : que révèle-t-elle du texte, de l’imaginaire qu’il véhicule ?
- Un travail sur les artistes eux-mêmes qui se livrent à l’exercice, leur relation avec Mirbeau, leur travail d’interprétation du texte.
- La correspondance. L’immense continent que forme la correspondance a été encore peu exploité. L’article de Sonia Anton, « Style, poétique et genèse : propositions de lecture de la Correspondance générale d’Octave Mirbeau » (Cahiers Octave Mirbeau, n° 16, 2009) pose les jalons d’une exploration diversifiée et systématique des trois volumes parus jusqu’à présent. Les trois points du titre peuvent être repris par les contributeurs comme autant d’axes de recherche. On pourrait envisager également de cerner les traits de personnalité qui se dégagent d’un genre oscillant entre vie intime et vie publique.
Les propositions de communication, accompagnées de quelques lignes de résumé, sont à adresser, avant le 30 novembre 2016, au comité scientifique :
- Anne-Simone Dufief : anne.dufief@univ-angers.fr
- Cécile Meynard : cecile.meynard@univ-angers.fr.
- Pierre Michel : michel.mirbeau@free.fr.
- Arnaud Vareille : arnaud.vareille@neuf.fr.
Merci de joindre une version abrégée de votre CV.