Europe, n° 1080, avril 2019,
EAN13 : 9782351501009.
JEAN STAROBINSKI
Médecin psychiatre, musicien, homme de vaste culture et d’érudition impeccable,Jean Starobinskiest, dans son indéniable singularité, une des figures majeures de la critique de notre temps. Une extrême rigueur et une extrême liberté caractérisent à la fois ce contemporain capital. Clarté et profondeur vont l’amble chez lui et le signalent, en notre 21e siècle, comme un homme des Lumières. Qu’il analyse les œuvres de Rousseau ou de Diderot, la peinture de Tiepolo ou la musique de Mozart, les écrits de Montaigne ou de Benjamin Constant, mais tout aussi bien ceux de Jaccottet, de Bonnefoy ou de Celan, il privilégie une lecture qui, selon ses propres termes, « s’efforce simplement de déceler l’ordre ou le désordre interne des textes qu’elle interroge, les symboles et les idées selon lesquels la pensée de l’écrivain s’organise ». Tout en s’imposant à lui-même, et en attendant du lecteur d’avoir « la mémoire des contextes ». Il faut le suivre dans ses analyses subtiles, ses aperçus ingénieux, ses approches parfois paradoxales. Se laisser gagner par cette ampleur, par cette hauteur de vue qui le caractérisent. Accepter d’être surpris et charmé par cette œuvre dont son ami Yves Bonnefoy avait jadis trouvé le mot juste pour la définir : l’allégresse.
JEAN-PIERRE RICHARD
Dès 1954, avec la publication de son premier livre, Littérature et sensation, Jean-Pierre Richard imposait une approche tout à fait nouvelle et originale dans le champ de la critique littéraire. L’ouvrage fut d’emblée salué par Roland Barthes, qui voyait en lui « un livre heureux, c’est-à-dire brillant, juste, chaleureux et utile ». Et Georges Poulet, dans sa préface, pouvait écrire que dans la critique selon Richard « la conscience apparaît non à vide mais aux prises, appliquée à transformer en matière spirituelle un monde incarné ». Rehaussée par l’éclat d’un style d’une parfaite élégance, la critique se fait rapport sensible et sensuel à la littérature, aux textes, aux mots. Jean-Pierre Richard porte sur les ouvrages qu’il étudie un regard plein d’une empathie qui n’entrave jamais l’analyse, mais au contraire la suscite et la nourrit. Le critique se fait promeneur, herboriste ou explorateur. Il parcourt les œuvres de Mallarmé ou de Jacques Dupin, de Proust ou de Pierre Michon, de Reverdy ou de Gérard Macé, tous sens aux aguets, attentif aux couleurs, aux odeurs, aux sonorités, à tout ce qui constitue leur atmosphère propre, traquant jusque dans le moindre détail ce qui les rend uniques et par conséquent précieuses.
JEAN STAROBINSKI
Michel Delon, Marta Sábado Novau, Guy Poitry, Bénédicte Prot, Martin Rueff, Jacques Berchtold, Olivier Pot, Charles Vincent, Jean Starobinski, Jean-Christophe Abramovici, Stéphanie Cudré-Mauroux, François Rosset, Michel Porret, Daniel Maggetti.
JEAN-PIERRE RICHARD
Jean-Claude Mathieu, Dominique Barbéris, Christian Doumet, Jacques Dupont, Claude Coste, Christophe Pradeau, Henri Mitterand, Dominique Viart, Michèle Finck, Michel Collot.
CAHIER DE CRÉATION
Max Rojas, Catharine Savage Brosman, Jean-Louis Jacquier-Roux, Xavier Bazot.
SOMMAIRE DÉTAILLÉ
JEAN STAROBINSKI
Michel Delon : Dans les forêts ou les jardins de la terre.
Marta SÁBADO NOVAU : Le « point de départ » en critique thématique.
Guy POITRY : Jean Starobinski musicien.
Bénédicte PROT : Littérature et médecine.
Jacques BERCHTOLD : Le vaste déambulatoire de la culture.
Olivier POT : L’anatomie de la conscience critique.
Charles VINCENT : Starobinski ramificateur.
Martin RUEFF : L’écho, le voile.
Michel DELON : Cristal et cristallisation.
Jean STAROBINSKI : Le recours aux principes et l’idée de régénération dans l’esthétique de la fin du XVIIIesiècle.
Jean STAROBINSKI : Benjamin Constant et l’éloquence.
Jean-Christophe ABRAMOVICI : Les fantômes de la mémoire.
Stéphanie CUDRÉ-MAUROUX : Dioscures nocturne et diurne.
François ROSSET et Michel PORRET : Une complicité tacite.
Daniel MAGGETTI : De la fortune des formules.
JEAN-PIERRE RICHARD
Jean-Claude MATHIEU : Un ami du lento.
Dominique BARBÉRIS : La chair du monde.
Christian DOUMET : Abordages.
Jacques DUPONT : Fendre l’air.
Claude COSTE : Robes et manteaux.
Christophe PRADEAU : Le déjeuner sur l’herbe.
Henri MITTERAND : Une sémiologie artiste.
Dominique VIART : Le grand art est une modestie.
Michèle FINCK : Le bonheur de la troisième voie.
Michel COLLOT : Lectures au balcon.
CAHIER DE CRÉATION
Max ROJAS : Corps.
Catharine SAVAGE BROSMAN : Paysages d’eau.
Jean-Louis JACQUIER-ROUX : Missiano.
Xavier BAZOT : Issa des sources.
CHRONIQUES
La machine à écrire
Jacques LÈBRE : Le dernier des érudits.
Les 4 vents de la poésie
Olivier BARBARANT : L’autre Allemagne.
Le théâtre
Karim HAOUADEG : Le dieu le plus clément et le plus redoutable.
Le cinéma
Raphaël BASSAN : Versets de l’inconfort.
La musique
Béatrice DIDIER : Berlioz, le Troyen.
Les arts
Jean-Baptiste PARA : Le retour de Vilhelm Hammershøi.
NOTES DE LECTURE
POÉSIE
Albrecht HAUSHOFER : Sonnets de la prison de Moabit (1944-1945), par Michel Ménaché.
Enric ESPIEUX : Tròbas 1 / Poèmes 1 (1947-1960), par Philippe Gardy.
Pierre AUTIN-GRENIER : Les Radis bleus, par Michel Ménaché.
Max ALHAU : Les Yeux bleuis de rêves, par Michel Lamart.
Françoise CLÉDAT : Ils s’avancèrent vers les villes, par Marie-Hélène Prouteau.
Estelle FENZY : Poèmes Western, par Murielle Compère-Demarcy.
Zhou MENGDIE :Une lampe dans la forêt dense. Chen YUHONG : Je te l’ai déjà dit, par Hélène Sevestre.
Dominique HECQ : Hors limites, par Chantal Danjou.
Revue Catastrophes, par Mathieu Jung.
ROMANS, NOUVELLES, RÉCITS
Antoine VOLODINE : Frères sorcières, par Anne Roche.
Jean-Paul GOUX : Sourdes contrées, par Annie Clément-Perrier.
Alexandre VOISARD : Notre-Dame des égarées, par Valéry Rion.
Anthony POIRAUDEAU : Churchill, Manitoba, par Christine Lemaire.
Francis COMBES : La Galère ou les vies aventureuses de Jean-Pierre Moineau, par Laurent Fourcaut.
Charles-Mézence BRISEUL : Prisonniers de La Buse, par Mathieu Jung.
Jean CASSIO : Fragments d’un autodidacte, par Jacques Lèbre.
COLLECTIF : Armistice, par Michel Ménaché.
ESSAIS, DIVERS
Jacques RANCIÈRE et Adnen JDEY : La Méthode de la scène, par Thierry Tremblay.
Thomas W. GAETHGENS : La Cathédrale incendiée. Reims, septembre 1914, par Michel Delon.
Jacques LE RIDER : Karl Kraus — Phare et brûlot de la modernité viennoise, par Georges-Arthur Goldschmidt.
Pierre KLOSSOWSKI : Du signe unique, par Thierry Tremblay.
Maurice NADEAU : Soixante ans de journalisme littéraire, par Alain Roussel.
Éric DUSSERT : Cachées par la forêt, par Brigitte Ferrand.
Maxime DECOUT : Pouvoirs de l’imposture, par François Souvay.
Tristan LEPERLIER : Algérie, les écrivains dans la décennie noire, par Anne Roche.
Mireille CALLE-GRUBER : Pascal Quignard ou Les leçons de ténèbres de la littérature, par Michel Ménaché.
Stéphane BOUQUET : La Cité de paroles, par Matthieu Gosztola.
En mémoire de Claude Margat, par Sylvie Fabre G.