Compte rendu publié dans Acta Fabula (novembre 2021, vol. 22, n° 9) : "Édouard Glissant : une écriture du marronnage pour pe(a)nser les mémoires de l’esclavage" par Aurélia Mouzet.
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Loïc Céry, Édouard Glissant, une traversée de l'esclavage
I. Étude critique : premier tome. Rassembler les mémoires,
Éditions de l'Institut du Tout-Monde, collection "Idées", 2020.
492 p. — EAN13 : 9782491641009.
L’ouvrage en trois volumes propose une étude critique et une anthologie commentée de l’ensemble des textes consacrés par Édouard Glissant aux questions de l’histoire et des mémoires de l’esclavage. Prenant en compte les différents genres pratiqués par l’écrivain (essai, roman, poésie, théâtre), ces textes sont pour la première fois étudiés dans leur intégralité (volumes 1 et 2 : étude critique), impliquant une pensée capitale et une représentation plurielle de l’esclavage. L’anthologie commentée (volume 3) rassemble des extraits significatifs de ces textes.
Dans ce premier volume (premier temps de l’étude critique), il s’agit autant de rendre compte d’une pensée déterminante de l’histoire où Glissant prône un « rassemblement des mémoires » et une « impétuosité de la connaissance », que de rassembler les mémoires de l’œuvre elle-même, dans son foisonnement et son éminente précision.
Cette édition répond au besoin qui se fait sentir depuis plusieurs années, tout à la fois d’une mise en perspective raisonnée à propos du regard porté par Édouard Glissant sur l’esclavage tout au long de son œuvre (relevant d’une véritable « matrice » de ses écrits), et d’une sélection représentative des lieux clés de cette œuvre portant trace d’une réflexion et d’une représentation amples autour de ces questions, sur plus de cinquante ans de création. Une pensée qui nous est plus que jamais indispensable aujourd’hui, partout dans le monde.
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Loïc Céry dirige le Centre international d’études Édouard Glissant (CIEEG) et la revue Les Cahiers du Tout-Monde à l’Institut du Tout-Monde (fondé par Édouard Glissant à Paris en 2006). Il y coordonne par ailleurs le pôle numérique ainsi que les cycles pluridisciplinaires « Traduction » et « Penser la Caraïbe, penser le monde » en partenariat avec la FMSH. Spécialiste de Saint-John Perse et d’Édouard Glissant, il a fondé la revue La nouvelle anabase en 2006.