Compte rendu publié dans Acta Fabula (octobre 2021, vol. 22, n° 8) : Anamaria Lupan, La traduction comme usage du vécu partagé & exercice identitaire : créer, recréer & sentir.
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La tâche poétique du traducteur
sous la dir. de Céline Barral, Inès Cazalas, Catherine Coquio
Éd. Hermann, Cahier Textuel, 2020
334 p. — ISBN : 9791037003980 (Edition brochée)
Présentation de l'éditeur :
Alors que les études sur la traduction littéraire n’ont cessé de s’enrichir ces dernières années, ce livre n’entend pas se positionner dans les débats théoriques les plus récents, mais propose plutôt de les accompagner en faisant un pas de côté. Il laisse en effet la parole aux traducteurs et à ceux qui enseignent ou promeuvent la traduction littéraire, lesquels offrent ici des textes portant sur leurs pratiques. C’est donc à partir de cet ancrage concret que se déploie une réflexion collective sur ce que peut signifier aujourd’hui la "tâche du traducteur", selon l’expression de Walter Benjamin. Si l’essentiel d’une œuvre d’art n’est pas "communication", sa traduction exige d’inventer une poétique se confrontant à l’illisible, à l’agonique, à l’étrange, afin de faire entendre une langue singulière, qui ne soit pas celle de la nation, et qui puisse alors contribuer à faire monde.
Sommaire
« NO IDEAS BUT IN THINGS » introduction à trois voix
PREMIÈRE PARTIE - « POÈTE TRADUCTEUR » ?
Martin Rueff, « Les poètes traducteurs et la commotion de la langue étrangère : trois études de cas (Baudelaire, Mallarmé, Artaud)
Françoise Morvan, « À partir d’Armand Robin »
Claude Mouchard, « Poésie et traduction : quelques situations »
André Markowicz, « Quod licet bovi »
Golan Haji, « Chiens et mendiants », suivi du poème « Monsieur X écoute sa propre histoire à la cour du roi Alcinoos » (en arabe, en anglais et en français)
DEUXIÈME PARTIE - CONFRONTATIONS, RESPIRATIONS
Georges-Arthur Goldschmidt, « Traduire, une confrontation physique avec la langue d’en face »
Olivier Mannoni, « Traduction et totalitarisme »
Marianne Dautrey, « Respirer dans le corps de l’autre. Traduire Rosa de Thomas Harlan »
TROISIÈME PARTIE - ITINÉRAIRES, EXPÉRIENCES
Carole Ksiazenicer-Matheron, « Traduire du yiddish en français, entre spectralité et espoir »
Hervé Georgelin, « Traduire de l’arménien occidental et du grec moderne vers le français : quelle pertinence pour le lectorat (et accessoirement le traducteur ?) »
Marie Vrinat-Nikolov, « Poéthique du traduire »
Chantal Chen Andro, « Repérer et traduire une “forme-sens” »
Elisabeth Monteiro Rodrigues, « Mia Couto, faire entendre l’inouï »
QUATRIÈME PARTIE - TRANSMISSIONS, UTOPIES
Lucie Campos, « Une langue qui n'appartient à personne »
Daniel Medin (entretien avec Hanna Gressler), « Promoting Translation through a Literary Center »
Nathalie Bontemps, « Syrie, traduire l’expérience des autres »
Catherine Coquio, « Les langues, la lumière, le feu. À propos d’un “rêve” de Nurith Aviv »
Camille de Toledo, « Vers une “échelle” du traduire ».