Courts-circuits et visions disjonctées : œuvre et réseaux de Claude Pélieu / Short-circuits and Fused Visions: The Works and Networks of Claude Pélieu (Chicago Center, Paris)
APPEL À COMMUNICATIONS POUR UN COLLOQUE INTERNATIONAL:
“Courts-circuits et visions disjonctées : œuvre et réseaux de Claude Pélieu
Short-circuits and Fused Visions: The Works and Networks of Claude Pélieu”
Né en 1934 à Beauchamp près de Pontoise, Claude Pélieu a été une figure transatlantique centrale mais méconnue de la littérature contemporaine. Dans les années 1950, il pratique le collage et le dessin, peint dans l’atelier de Fernand Léger et publie ses premiers poèmes dans la revue Rendez-vous avec le sol en 1956, suivront d’autres textes publiés en 1959 par Henri Chopin dans la revue Cinquième saison. Mais ce n’est qu’en 1967 que le public français découvre, dans les Cahiers de L’Herne n°9, les collages et la poésie de Claude Pélieu réunis avec une sélection d’écrits de William S. Burroughs et de Bob Kaufman.
Entretemps, Pélieu a passé deux ans en Algérie dans les Bats d’Af suite à sa conscription forcée en 1956. De retour à Paris en 1959, il rencontre en 1962 celle qui deviendra sa principale collaboratrice, la peintre américaine Mary Beach. Suite à leur départ de la France en 1963 en direction de San Francisco, le couple devient les traducteurs de poètes de la Beat Generation – Bob Kaufman, Allen Ginsberg, William Burroughs, Lawrence Ferlinghetti, entre autres. Parallèlement à leurs traductions-adaptations (publiées en France chez Christian Bourgois et Cahiers de l’Herne), le couple est également très actif sur la côte ouest et à New York : Mary Beach fonde en 1966 sa propre maison d’édition, Beach Books, tandis que Pélieu diffuse de nombreux textes dans la presse alternative et dans des little magazines en Europe comme aux États-Unis.
Leur reconnaissance littéraire et artistique propre se fait attendre. Claude Pélieu continuera de se dédier principalement à l’écriture jusque dans les années 1970 en français, en anglais, en franglais. Puis à partir des années 1980, il embrassera aussi le collage, la peinture, le ready-made et le mail art.
Influencé par les dadaïstes, les surréalistes, Artaud, Céline, Michaux, et même Prévert, embarqué dans l’aventure de la Beat Generation, pratiquant très tôt le cut-up, Claude Pélieu explore la création sous toutes ses formes. Il cherche inlassablement le renouvellement perpétuel de la forme (poésie, prose, collage, peinture) et collabore extensivement avec de nombreux écrivains et artistes dans une nébuleuse qui se déploie progressivement à partir des années 1960.
L’œuvre de Pélieu est une œuvre ouverte, en mouvement, subversive dont l’entreprise est viscéralement archéologique tant elle s’attache à fouiller les « poubelles de l’histoire et de la mémoire », elle est aussi chirurgicale tant elle cherche, pour le dire avec Lucien Suel, à dépecer « impitoyablement la pseudo-réalité médiatique » (Suel 2008, 129). Pélieu ne définissait-il pas lui-même, dans un entretien avec Bruno Sourdin, le collage comme « une sorte de pansement sur le film de notre culture et de l’Histoire » (Sourdin 2002, 69) ? La création chez Pélieu a souvent rendez-vous avec le hasard, l’accident et s’inscrit dans un processus de déconstruction de tout raisonnement logique de la pensée afin d’interroger des degrés de réalité supérieure au prisme de différentes combinatoires littéraires, picturales, visuelles, orales. Son œuvre, singulière et cinglante, interroge les fondements du Réel et les images de la réalité qu’il met à l’épreuve de la dislocation, par l’entremise du texte manipulé, fragmenté, juxtaposé, lacéré, et de la parole crue.
Ce colloque international est le premier colloque scientifique consacré à Claude Pélieu. Il s’attachera à revenir sur les différents aspects du travail de ce passeur et créateur franco-américain -- traduction, poèmes, romans, albums, journaux-collages, collages, frottage, cut-ups, et mail-art (comme notebook ininterrompu à l’échelle planétaire) – dont l’ensemble de l’œuvre est fondamentalement transatlantique et libertaire. Lawrence Ferlinghetti disait de lui qu’il était « le plus satirique rapper en franglais, le plus maniaque mail-art maestro, le plus far-out collagiste », pointant déjà le caractère inclassable d’une œuvre protéiforme et en constante exploration, évolution et mutation.
Le colloque sera l’occasion d’explorer l’écriture court-circuitée de Pélieu (les influences surréalistes mais aussi les différentes déclinaisons du cut-up, collage, ready-made, etc.) et de revenir sur ce processus-même de création, comme un regard acéré porté sur le monde contemporain à travers une écriture toute aussi corrosive. Ce colloque se propose d’explorer les collages et les textes de Claude Pélieu mais aussi les textes collectifs auxquels il contribue en interrogeant les dimensions formelles (héritage, filiation, décloisonnement, déconstruction, fragmentation), politiques (pamphlets, manifestes), linguistiques de ceux-ci, ainsi que leur valeur radicale et expérimentale.
Parallèlement, le colloque aimerait explorer les différentes formes qu’a pris la correspondance de l’écrivain avec d’autres artistes et écrivains et le mail art comme construction non seulement d’une communauté d’écrivains mais comme un dialogue transatlantique riche et fécond de l’avant-garde et de la contre-culture entrepris notamment par le biais de la traduction, mais aussi de l’écriture collaborative ou de l’écriture en réseau (Nuttall, Pélieu, Weissner, Burroughs). Réseau qu’il construit d’ailleurs par l’entremise-même de poèmes dédiés à toute une génération de poètes, sorte d’Internationale poétique avant-gardiste contre-culturelle et mutante (Dernière Minute Électrifiée, 1969 ; Studio Réalité, 1999).
Ce colloque permettra aussi de revenir sur les traductions-adaptations du couple Pélieu-Beach (auto-traductions et traductions d’autres écrivains et poètes de la Beat Generation et de la contre-culture) et de nous interroger tant sur les traductions elles-mêmes que sur la traduction-adaptation comme double de dissémination de textes à caractère subversif.
Enfin, le colloque pourrait redonner toute sa place à Mary Beach, sa femme, traductrice, éditrice, peintre et collagiste, première femme à pratiquer le cut-up (Electric Banana, 1975), dont l’influence sur le travail de Claude Pélieu a été déterminante. En effet, peut-on parler de l’œuvre de Claude Pélieu quand celle-ci semble tant chevillée au binôme qu’il formait avec Mary Beach, tant leur travail est indissociable (traductions conjointes, traduction des textes de Pélieu par Beach, œuvre commune entre 1989 et 1993) ? Leur collaboration littéraire et artistique constitue une véritable « œuvre croisée » qui, dès le début, est animée par une visée stratégique de subversion de la culture dominante.
Parmi les thèmes que souhaiterait explorer le colloque, on retiendra les pistes suivantes, mais non exhaustives :
- L’écriture court-circuitée
- La langue infectée : codage linguistique et transmission virale, la parole disloquée, le texte manipulé, sens et non-sens
- Formes d’écriture : textes pamphlétaires, manifestes, script-vite, poème-tracts, reportage-poèmes, journaux, haikus, koans, sutras, ready-made, collages
- Techniques d’écriture : cut-up, poésie concrète, automatisme, filiations et héritages, genres pluriels et intermédialité, renouveau du genre et les avant-gardes mutantes
- Évolution de l’œuvre de Pélieu : textes charnières, circulations entre écriture/collage/traduction/publication/édition, auto-référence, stratégies et modes d’auto-représentation, autobiographie
- Rapports et brouillages entre texte, image et collage
- Thématiques dans l’œuvre de Pélieu
- Le corps défait, le corps refait, le corps malade
- Transmission, technologie, science-fiction
- La conscience écologique à l’œuvre : dégradation environnementale, détritus, recyclage, réparation, hybridité
- Réalité et illusion : ur-réalité, surréalité, le rêve, le spectacle
- Intersections, collaborations et résonances
- Mary Beach en tant qu’écrivaine, éditrice et artiste ; ‘l’œuvre croisée’ de Pélieu-Beach
- Collaborations artistiques et littéraires : jeunesse parisienne, réseaux américains, beat, et contre-culturels
- Création, traduction et adaptation : Pélieu en tant que passeur transatlantique
- Pélieu et l’art visuel et plastique : collage, dessin, poésie concrète et visuel, rencontres artistiques (Raymond Hains, Erró, Jeff Nuttall), bande-dessinée, appropriation et détournement
- Le rhizome Pélieu (Lucien Suel, Michel Bulteau, F.J. Ossang, Julien Blaine, Alain Jégou, Bruno Sourdin, Joël Hubaut, Bob Kaufman, Charles Plymell, Ed Sanders, Ray Bremser, Jurgen Ploog, Carl Weissner, Alex Trocchi, Jeff Nuttall) /l’écriture en réseaux/stratégies de construction rhizomique par le truchement de l’intertextualité et du paratexte
- Résonnances de l’œuvre de Pélieu à l’ère du numérique
Les co-organisateurs étudieront aussi les propositions de communications qui portent sur les milieux contre-culturels que Pélieu à côtoyer, les magazines ou revues dans lesquels il a été publié et les trajectoires de figures similaires dans les domaines de l’art, de la poésie, de l’écriture créative et de la traduction au XXe siècle.
Les propositions (en français ou en anglais) de 400 mots environ et accompagnées d’une brève bio-bibliographie seront à adresser pour le 15 janvier 2020 aux co-organisateurs James Horton (Institut d’histoire moderne et contemporaine, UMR 8066 ; ED 540, ENS), Peggy Pacini (Université de Cergy-Pontoise / EA 7392, AGORA) et Frank Rynne (Université de Cergy-Pontoise/ EA 7392, AGORA) à l’adresse suivante : pelieu2020@gmail.com
Les propositions seront examinées par le comité scientifique du colloque :
- Rémi Astruc (EA 7392, AGORA, Université de Cergy Pontoise)
- Douglas Field (University of Manchester)
- James Horton (Institut d’histoire moderne et contemporaine, UMR 8066 ; ED 540, ENS)
- Peggy Pacini (EA 7392, AGORA, Université de Cergy Pontoise)
- Pierre-Antoine Pellerin (ITT, Université de Lyon 3)
- Frank Rynne (EA 7392, AGORA, Université de Cergy Pontoise)
Calendrier :
15 janvier 2020 : date limite d’envoi des propositions de communication
15 février 2020 : notification d’acceptation des propositions
date du colloque: 11-12 juin 2020
CALL FOR PAPERS
Born in 1934 in the village of Beauchamp, near Pontoise (France), Claude Pélieu was an influential figure in a number of contemporary transatlantic artistic and literary scenes from the 1960s until his death in 2002, yet he remains relatively unknown and absent from historical narratives of the period. In the 1950s, he began drawing and experimenting with collage, and later studied painting in Fernand Leger’s atelier. He published his first poems in 1956 in the magazine Rendez-vous avec le sol, followed by further texts in 1959 in Henri Chopin’s Cinquième saison. However, after these early efforts, French readers would have to wait until 1967 to discover his collages and poetry in the Cahiers de L’Herne, in a special volume also dedicated to William Burroughs and Bob Kaufman.
In the meantime, Pélieu had spent two traumatic years in Algeria after a forced conscription into the army. After returning to Paris in 1959, he met American painter Mary Beach, who would become his lifelong collaborator. Leaving France for San Francisco in 1963, the couple became prolific translators of Beat poets and writers, among them Bob Kaufman, Allen Ginsberg, William Burroughs, and Lawrence Ferlinghetti. Alongside their idiosyncratic ‘translation-adaptations’ for French publishers such as Christian Bourgois, they worked intensively in local scenes on the West Coast and in New York. In 1966, Mary Beach founded her own publishing house, Beach Books, while Pélieu published a variety of texts in the underground press and in little magazines in Europe and in the USA. Until the late 1970s, Pélieu dedicated much of his efforts to writing in French, English and franglais, before shifting his focus towards collage, painting, and mail art from the 1980s until the end of his life. Despite this intensive activity spanning a number of decades, recognition of Pélieu and Beach’s contribution to French and American literary and artistic history has been slow in forthcoming.
Influenced by the surrealists, the Dadaists, by Artaud, Michaux, Céline and even Prévert, Pélieu plotted a tangential and singular course through the collective adventure of the Beat Generation, practicing cut-up techniques soon after their initiation by William Burroughs and Brion Gysin and persistently exploring various forms of creation in a tireless attempt to reinvent poetry, prose, collage and painting. From the 1960s onward, he worked extensively with countless artists and poets, forming a veritable constellation of collaborators and fellow travelers.
Viscerally archeological, Pélieu sought to dig through the “dustbins of history and memory,” at the same time as he adopts what French poet Lucien Suel has called a medical and surgical approach to “mercilessly dissect a media-inflected pseudo-reality.” In an interview with writer and critic Bruno Sourdin, Pélieu defined collage as a kind of “plaster stuck on the movie of our culture and of our History.” In Pélieu’s work, creation is often a matter of chance and accident and is inscribed in a process of deconstructing logical thought in order to question higher degrees of reality through different literary, pictorial, visual and oral combinations. Operating in a singularly incandescent and scathing mode, Pélieu uses raw language, jarring juxtapositions and compound images to manipulate and fragment reality to breaking point.
This international conference is the first ever dedicated to the work of Claude Pélieu. It will seek to identify and critically consider the various aspects of the work of this Franco-American creator and passeur — translation, poems, novels, albums, diary-collages, collages, cut-ups, and mail art (as ongoing notebook on a global scale) — whose oeuvre, as a whole, is fundamentally transatlantic and libertarian.
The conference will explore Pélieu’s short-circuited writing (his surrealist influences, his variations on cut-ups, collage, etc.), his specific processes of creation, and the penetrating glance that he cast upon the modern world through his corrosive oeuvre. It will investigate Pélieu’s visual works and texts, and those of others to which he contributed, by analyzing their generic (influences, deconstruction, fragmentation), political (pamphlets, manifestos, declarations), and linguistic dimensions, as well was their radical and experimental content and reception.
The conference also aims to investigate the various forms of correspondence that Pélieu maintained with other artists and writers, wherein mail art, translation, and collaborative and networked writing served as a means of instigating a rich and fertile transatlantic dialogue of avant-gardes and countercultures. Special attention could here be paid to Pélieu’s work with Jeff Nuttall, Carl Weissner, and William Burroughs, as well as to the network that Pélieu constructed through dozens of poems dedicated to a whole generation of writers, laying the groundwork for a shifting poetic International (Dernière Minute Électrifiée, 1969; Studio Réalité, 1999).
The translation-adaptations that Beach and Pélieu produced of texts by Beat Generation writers also represent a unique form of collaboration and operated as dual means of modifying and disseminating subversively-tinged texts.
With this in mind, we will seek in particular to reconsider the decisive role played in Pélieu’s oeuvre by Mary Beach, a prolific translator, editor, painter and collagist in her own right, and the first woman to experiment with the cut-up (Electric Banana, 1975). Pélieu’s work is inextricably linked to his collaboration with Beach by virtue of their joint translations of Beat writers as well as her translation of Pélieu’s own texts, their publishing ventures and their joint visual works created in the 1980s and 1990s. This veritable “oeuvre croisée” can also allow us to explore gendered and affective dimensions of art making, translation and literary work in the latter half of the 20th century and in countercultural milieus.
Topics for papers may include, but are not limited to:
- Cutting up and short-circuits in writing
- Infected language: linguistic coding and viral transmission, the dislocated word, the manipulated text, meaning and meaninglessness
- Forms of writing: pamphlets, manifestos, script-vite, poem-tracts, reportage-poems, diaries, haiku, koan, sutras, ready-made, collages, comics
- Writing-techniques: cut-up, concrete poetry, automatism, filiations and heritage, plural genres and intermediality, genre renewal and mutant avant-gardes
- Evolution of Pélieu’s work in time: key texts, circulation/transfer between writing-collage-translation-editing, autoreferentiality, strategies and modes of auto-representation, autobiography
- Links and cross-fertilization between text, image and collage
- Themes in Pélieu’s work
- The broken, mutilated body, the reconstructed body, the diseased body
- Transmission, technology, communication, science-fiction, control
- The ecological consciousness at work: environmental deterioration, rubbish, recycling, repairing, hybridity
- Reality and illusion: ur-reality, surreality, dreaming, spectacle
- Intersections, collaborations and resonances
- Mary Beach, the writer, the editor, the artist; the cross-fertilizing work of Pélieu and Beach
- Artistic and literary collaborations: Parisian youth; American, beat or countercultural networks
- Creating, translating, adapting: Pélieu as a transatlantic passeur
- Pélieu and visual arts: collages, drawings, concrete and visual poetry, artistic encounters (Raymond Hains, Erró, Jeff Nuttall), comics, appropriation and misappropriation
- The Pélieu rhizome (Lucien Suel, Michel Bulteau, F.J. Ossang, Julien Blaine, Alain Jégou, Bruno Sourdin, Joël Hubaut, Bob Kaufman, Charles Plymell, Ed Sanders, Ray Bremser, Jurgen Ploog, Carl Weissner, Alex Trocchi, Jeff Nuttall) / network writing / strategy of rhizomic building though intertextuality and paratext
- Resonances of Pélieu’s work in the digital age
While this conference will center on the work of Claude Pélieu, we warmly welcome research papers that explore the countercultural milieus and publications through which he passed and the trajectories of comparable figures in the 20th century art, poetry, experimental writing and translation.
Proposal guidelines:
Proposals can be made in either French or English, should include a 400-word abstract for an individual proposal, as well as a short academic bio and bibliography. Proposals should be sent as a single Word document before January 15, 2020 to the organizing committee — James Horton (Institut d’histoire moderne et contemporaine, UMR 8066; ED 540, ENS), Peggy Pacini (Université de Cergy-Pontoise / EA 7392, AGORA), Frank Rynne (Université de Cergy-Pontoise/ EA 7392, AGORA) — at the following address: pelieu2020@gmail.com
Proposals will be examined by our scientific committee:
- Rémi Astruc (EA 7392, AGORA, Université de Cergy Pontoise)
- Douglas Field (University of Manchester)
- James Horton (Institut d’histoire moderne et contemporaine, UMR 8066 ; ED 540, ENS)
- Peggy Pacini (EA 7392, AGORA, Université de Cergy Pontoise)
- Pierre-Antoine Pellerin (ITT, Université de Lyon 3)
- Frank Rynne (EA 7392, AGORA, Université de Cergy Pontoise)
Deadline for sending proposals: January 15, 2020
Accepted proposals will be notified as of February 15, 2020.
Dates of the conference: June 11-12, 2020