[ Mouvement contre la précarité à l'ENS ]
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Les salons de la direction de l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm, occupés depuis plusieurs semaines par des étudiants et des travailleurs précaires en grève, ont été évacués par la police à l'aube mardi 19 avril 2011. Pendant ce temps-là, la mobilisation contre la précarité gagne l'ENS de Lyon: http://sud-arl.org/Rassemblement-contre-la-precarite,2805.html
Il est encore temps de signer la pétition de soutien lancée par SLR.
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Communiqué de la direction:
En exécution de la décision de justice rendue par le tribunal administratif prononçant l'illégalité de l'occupation de l'étage de la direction de l'ENS et l'entrave faite aux personnels qui y travaillent de rejoindre leur bureau, et qui enjoignait aux occupants de libérer les lieux avant le lundi 11 avril à midi, l'huissier de justice chargé de l'exécution de justice a requis l'intervention de la force publique pour l'évacuation des locaux. L'intervention a eu lieu ce mardi 19 avril à 6 heures sans violence.
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Communiqué du comité de mobilisation de l'ENS:
Répression policière à l'Ecole Normale Supérieure
Alors que les grévistes allaient entamer leur 100éme jour de grève et que les négociations avec la direction suivaient leur cours, la directrice de l'ENS, Monique Canto-Sperber, a décidé d'ordonner l'évacuation des locaux occupés par les grévistes et les étudiants qui soutenaient le mouvement. A 6h, les forces de l'ordre en nombre conséquent ont délogé les occupants sans sommation en défonçant la porte. 14 personnes ont été arrêtées et sont actuellement retenues au commissariat du 5éme arrondissement.
Après le référé au tribunal administratif et les menaces quotidiennes des huissiers, la direction de l'ENS franchit un pas de plus dans la répression de ses propres salariés précaires et étudiants syndiqués et non syndiqués.
Le mouvement social est déterminé à continuer la lutte et ne cédera pas aux pressions comme aux menaces physiques.
Nous appelons à un rassemblement de solidarité avec les interpellés, élèves et grévistes, à 9h devant le commissariat du 5éme arrondissement (4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève, 75005 Paris, métro Maubert-Mutualité).
Ce rassemblement sera suivi d'une Assemblée Générale à l'ENS (45 rue d'Ulm) à 12h à laquelle vous êtes tous et toutes conviés.
Le comité de mobilisation de l'ENS
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Communiqué de l'Assemblée Générale et de l'intersyndicale
suite à l'intervention policière du mardi 19 avril
Alors que les grévistes de la cantine et du ménage entraient dans leur centième jour de grève, la Directrice de l'ENS, Monique Canto-Sperber, a pris la décision de réprimer le mouvement social, profitant de la période des vacances pour que l'affaire fasse le moins de bruit possible.
Le mardi 19 avril, à 6h du matin, les cinquante policiers/ères déployé-e-s dans l'Ecole ont enfoncé les portes des salons occupés à coups de bélier, sans aucune sommation, détruisant au passage du mobilier national. Les policiers/ères en civil et en uniforme qui bloquaient toutes les entrées de l'Ecole ont arrêté les treize personnes présentes, lesquelles ont été gardées plus de trois heures au commissariat du 5ème arrondissement. Entre temps, un « mur de la honte » était érigé en bas de l'escalier de la Direction.
La Direction vient ainsi rompre unilatéralement des négociations qui laissaient enfin entrevoir des avancées sérieuses et une sortie de conflit.
Elle se cache derrière une décision de justice pour donner l'impression qu'elle n'avait pas d'autre choix que «d'accepter» l'intervention policière. Mais cette décision de justice, elle l'a provoquée ! Du constat d'huissier à la plainte déposée au tribunal administratif, la direction a toujours joué un rôle résolument actif dans cette affaire. Il s'agissait pour elle, après avoir cherché en vain un soutien interne (directeurs/trices de département, professeur-e-s...), de se donner un argument « juridique » pour ordonner l'intervention de la force publique et déloger les grévistes et étudiant-e-s mobilisé-e-s.
Par ailleurs, la Direction fait courir via la presse la rumeur que l'occupation mettait en danger la tenue des concours, ce qui est parfaitement faux: le service des concours, situé au 46 rue d'Ulm, n'était pas bloqué et les écrits des concours n'ont jamais lieu sur le site de l'ENS.
Cette intervention policière acte le refus de la direction de négocier une sortie de crise acceptable pour les grévistes. Des CDIs ont été proposés à la majorité d'entre eux, mais trois restent encore sans perspective de CDI. Comment accepter un tel traitement inégalitaire après trois mois de grève ?
Sur ce point encore, la direction joue la confusion : elle prétend dans la presse avoir proposé des titularisations à quelques grévistes, et que ceux-ci auraient refusé la proposition. C'est Évidemment faux, la titularisation Étant depuis le début du mouvement la revendication principale de l'Assemblée Générale !
*L'assemblée générale a voté en conséquence la poursuite de la grève jusqu'à l'aboutissement des négociations et vous convie demain jeudi à un grand banquet de soutien, à midi devant l'ENS.*
L'assemblée générale, soutenue par l'intersyndicale CGT FERC Sup ENS, SUD Etudiants ENS, UNEF ENS.
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Communiqué de la CGT-INRA
Nous venons d'apprendre par un communiqué de l'AFP que Monique Canto-Sperber, Directrice de l'École Normale Supérieure, a fait évacuer par la police des locaux occupés par les grévistes et des étudiants qui soutenaient le mouvement.
Ainsi donc, la seule réponse aux revendications des personnels en grève pour obtenir leur titularisation est le bâton.
Nous dénonçons cette façon brutale de résoudre les conflits et apportons notre soutien aux personnels en lutte pour la satisfaction de leurs revendications comme l'ont fait, récemment encore, la grande majorité des syndicats de l'enseignement supérieur et de la recherche (Cf. communiqué du 1er avril signé FSU CGT CFDT CFTC SUD UNSA, également signé par SLR et SLU).
Nous demandons la libération immédiate des personnes arrêtées et l'ouverture de réelles négociations avec les personnels ENS en lutte, soutenant leur exigence de titularisation.
La CGT-INRA, 19 avril 2011
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Communiqué de la FERC CGT et de la FERC Sup CGT
Ce mardi 19 avril 2011, à 6h00, les forces de police sont entrées dans l'enceinte de l'École Normale
Supérieure rue d'Ulm pour évacuer les locaux de la direction occupés par les étudiants et personnels
en lutte contre la précarité dans la Fonction Publique et leur établissement en particulier.
La FERC et la FERC Sup CGT condamnent avec fermeté cette provocation supplémentaire de la
directrice de l'ENS qui exprime une fois encore tout le mépris et la suffisance dont elle a su faire
preuve à l'égard des personnels contractuels précaires depuis le début de ce mouvement :
• plus de trois mois à ignorer les personnels, leurs revendications et leurs demandes répétées
d'ouverture de discussions,
• l'obligation d'une réunion au ministère le mercredi 13 avril, plus de 90 jours après le début
du conflit, pour créer les conditions de la discussion,
• malgré les recommandations du ministère, son absence à la réunion interne à l'école qui suit
et dès le lendemain, la rupture des discussions sous des prétextes fallacieux,
• des propositions qu'elle ne peut tenir le surlendemain et ne font que renforcer la
radicalisation du mouvement,
• et, aujourd'hui, la décision de demander aux forces de police d'intervenir.
Cette dernière décision de faire appel aux forces de police alors que la négociation débutait à peine
ne peut qu'exacerber les tensions et dénote d'une curieuse conception du dialogue social au sein de
l'ENS qui aboutit aujourd'hui à l'impasse. Ce qui démontre l'absence de réelle volonté de discussion
de la part de la directrice.
La réunion du mercredi 13 avril 2011 au ministère avec des représentants des personnels en grève
accompagnés par des représentants de la FERC CGT et de la FERC Sup CGT avait permis de
dégager de réelles pistes de travail susceptibles d'ouvrir vers une sortie de crise. Certains sujets de
discussion étaient en voie de résolution et il restait à prendre un peu de temps pour engager une
négociation sereine et franche pour reconstruire une confiance perdue et déboucher sur des
solutions correspondant aux attentes immédiates des personnels en lutte.
La FERC et la FERC Sup CGT ont fait, quand il le fallait, des propositions en ce sens qui ont été
ruinées par les initiatives malheureuses et provocatrices de la directrice de l'ENS.
Le syndicat FERC Sup CGT est aujourd'hui porteur d'un projet de protocole de crise que la FERC
CGT et la FERC Sup CGT demandent à la direction de l'école de prendre en compte sans attendre
pour construire, dans le dialogue et la concertation, une issue rapide à la crise et que soit enfin
reconnue la dignité des personnels précaires de l'établissement.
Montreuil, le 19 avril 2011
Contacts : Alain Barbier – 06 84 85 22 43 et Jean-Luc Antonucci – 01 48 18 32 33