Compte rendu dans Acta fabula: Voir le rien, par Olivier Ammour-Mayeur
François Noudelmann, Avant-gardes et modernité, Paris, Hachette, coll. Contours Littéraires, 2000.
Résumé de l'éditeur:
Les avant-gardes ont-elles disparu ? Que recouvraient-elles en fait : une révolte stylée ou une stratégie promotionnelle ? L'étude des mouvements avant-gardistes, et des multiples ambiguïtés liées à une telle appellation, offre un angle précieux pour comprendre les principales mutations qui ont traversé les arts, et en particulier la littérature, au XXe siècle. Les avant-gardes entretiennent une relation complexe avec la modernité, qu'elle soit revendiquée ou abhorrée par les écrivains, les artistes et les critiques. Leurs insolences littéraires, leurs espoirs révolutionnaires, se réduisent-ils à des modes ou à des utopies datées ? Les avant-gardes manifestent plutôt une posture sociale d'ordre esthétique et demeurent liées historiquement à la naissance de l'intellectuel, au rôle de métropoles et à une redéfinition de l'art dans la société. Elles incarnent une énergie dont la circulation a modifié radicalement nos modes de pensée, de lecture, de vision, de perception. En provoquant des transferts multiples entre les genres, les écritures et les valeurs, elles ont bouleversé les rapports de la fiction et de la théorie, de la matière et du langage. Les avant-gardes ont induit un nouveau regard sur les choses en interrogeant à l'extrême le pouvoir des images. De ces déplacements, nos pratiques et nos théories modernes ou postmodernes conservent encore de multiples traces.