A. Coulibaly , Le postmodernisme littéraire et sa pratique chez les romanciers francophones en Afrique noire
COULIBALY ADAMA, Le postmodernisme littéraire et sa pratique chez les romanciers francophones en Afrique noire, HARMATTAN, collection "Critiques Littéraires", 2017. EAN13 : 9782343120508.
Le postmodernisme littéraire et sa pratique chez les romanciers francophones…
À partir d’un corpus de quatorze romans d’Afrique noire, parus entre 1979 et 2004, cet essai avance l’hypothèse de traits, de pratiques et de moments postmodernes qui irriguent les textes africains. La grille de lecture est construite autour des discours postmodernes tels que esquissés par Jean-François Lyotard (l’incrédulité à l’égard des métarécits), Jean Baudrillard (le simulacre), Guy Scarpetta (l’impureté, le retour du Baroque) et d’une approche transculturelle des genres qu’on retrouve chez Josias Semujanga.
Au-delà d’une exubérance outrancière des formes, d’une autoreprésentation poussée à l’extrême qui le rapproche de mouvements et écoles périphériques (avant-garde, Nouveau Roman, surréalisme…), le postmoderne littéraire se décline comme un hyperréalisme. Il rend compte du simulacre des sociétés actuelles, de la désontologisation des valeurs dans la désémantisation du signe, sans poursuivre une essence métaphysique. Là se trouve le point de contact de cette écriture excentrique avec le roman africain postcolonial.
À l’instar du roman postmoderne, le roman africain ne construit plus : il déconstruit, déspatialise, détemporalise, déchronologise à souhait dans une fin joyeuse ou apocalyptique de l’historicité (Gianni Vattimo, Fredric Jameson). Les personnages et la société issus de ce discours de la mort de l’innocence sont bien souvent désarticulés et… sans mémoire : jeux de mobilité, de transferts, de recyclage qui situent ce roman dans une dynamique transnationale, transculturelle, dans la macro-sémiotique postmoderne internationale.
Docteur d’État, Adama COULIBALY est Professeur des Universités. Directeur du GRATHEL (Groupe de Recherche et d’Analyses en Théories Littéraires), il enseigne le roman africain francophone au département de Lettres modernes de l’Université Félix Houphouët Boigny (Côte d’Ivoire). Spécialiste du postmodernisme littéraire, des transferts culturels et littéraires, son champ d’intérêt est étendu à la théorie littéraire, au renouvellement de l’écriture romanesque d’Afrique subsaharienne francophone. Outre une quarantaine d’articles, il a publié Des techniques aux stratégies d’écriture dans la création romanesque de Tierno Monénembo (2011) et, en codirection, Intertextualité et Transculturalité, Revue En-Quête n°.17, EDUCI, (2007), Le postmodernisme dans le roman africain : Formes, enjeux et perspectives (2011), Je(ux) narratifs dans le roman africain (2013) ; Médias et Littérature : formes, pratiques et postures (2014) et Écritures migrantes. De l’exil à la migrance littéraire dans le roman francophone (2015).