Compte-rendu publié dans Acta Fabula (août-septembre 2021, vol. 22, n° 6) : Nina Bigot, "Pouvoirs de la transgression : limites du langage & création poétique".
Joanna Rajkumar
Lignes sans réponses. Trois expériences poétiques des limites du langage,
Classiques Garnier, collection "Perspectives comparatistes", 2020.
EAN13 : 9782406090984. 2019, 730 p.
De la seconde moitié du XIXe à la fin du XXe, la question des limites du langage devient centrale dans la poésie européenne. Cherchant à écrire une langue muette des choses, Baudelaire, Hofmannsthal et Michaux font trois les trois une expérience poétique des limites du langage singulières et décisives. Entre rêve et maladie du langage, la quête d’un élargissement du monde aboutit au dépassement des limites de la poésie. De trajets en élans et en rebonds, les lignes sans réponses de la poésie renouvellent leur tracé à la source des arts et opèrent un déplacement des activités créatrices, dans lequel le geste et la danse offrent une voie d'accomplissement.
SOMMAIRE :
Remarques sur la présentation…………………………………………………………….......7
Introduction
Les limites du langage : une question centrale d’un siècle à l’autre...................... 13
L’expérience poétique des limites du langage entre le tracé et la vista.................. 14
Les limites du langage : une métaphore spatiale et temporelle...................................... 16
Avec la lettre : limites du langage et limites de l’écriture.................................................33
Trois poètes, deux métaphores : les limites du langage entre rêve et maladie......45
La « révolution du langage poétique » et un « carrefour de rencontres ».................. ....46
Première partie
Baudelaire, Hofmannsthal, Michaux et l’absolu poétique
Modernités et mythes de l’origine............................................................................... 69
Baudelaire, origine mythique de la modernité.................................................................70
Hofmannsthal, poète du lien dans la Vienne fin de siècle...............................................80
Henri Michaux : la modernité comme victoire sur l’inertie.............................................. 92
Un rapport double à la limite..................................................................................... 113
Figures du poète, héritages de Hugo.............................................................................114
Dualités, duplicités et postérités de Baudelaire........................................................... 134
Le « langage des choses muettes » et le Stilleben...................................................... 153
Extension du domaine poétique............................................................................... 175
Le sublime et l’indicible................................................................................................. 176
La métamorphose du problème des limites du langage............................................... 185
La poésie comme véhicule : le rythme et la vitesse..................................................... 199
Deuxième partie
La poésie à l’épreuve des limites du langage : poétiques de conciliation des contraires
Des humeurs de l’indicible à l’écriture de l’humour................................................ 233
Poétique du sang : le sang, figure de l’indicible et métaphore du lyrisme.................... 234
La mélancolie et l’humour entre gravité et légèreté, classicisme et modernité............ 269
Postures du poète, impostures du langage : le dandy, le misanthrope et le barbare... 288
La maladie comme métaphore.................................................................................. 311
La corruption du langage :
la maladie comme métaphore et la poésie comme symptôme..................................... 311
Des voix du pathologique aux signes de la libération....................................................361
Du rêve d’une langue universelle à une poétique anthropologique des limites du
langage........................................................................................................................ 405
L’expérience du visage et l’énigme de la bouche......................................................... 405
Figures animales et humanité en question : de l’ineffable aux fables du langage........ 434
Troisième partie
Des limites du langage aux limites de la poésie
Promesses du langage et réponses poétiques....................................................... 473
« Langage du rêve » et « rêve du langage »................................................................ 473
Des promesses du langage aux promesses de l’écriture :
le paradigme de la traduction....................................................................................... 499
Conscience de l’indicible et éthique du malentendu.............................................. 519
Métaphores et métamorphoses de l’idée de limite : des murailles au rivage............... 519
Langage et malentendu................................................................................................ 533
L’art, la manière et le geste.......................................................................................... 551
La littérature, l’art et les arts..................................................................................... 552
Une voie pour les limites du langage :
le geste et la danse comme accomplissement des limites........................................... 601
Conclusion
Vers une poétique de l’impondérable
Du bon usage de l’absolu : « le potentiel dynamogène de l’idée fausse »........... 647
Entre continuum et discontinuum................................................................................. 648
Consentir, renoncer, différencier................................................................................... 652
Poétique de l’impondérable....................................................................................... 654
La poésie « soudain élargissement du monde ».......................................................... 655
Le comparable et l’incomparable.................................................................................. 659
« Comme le corps parle plus loin que l’esprit ! ».......................................................... 660
Bibliographie.............................................................................................................. 667
Index des noms..........................................................................................................719
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