Essai
Nouvelle parution
La Bruyère. II. Rhétorique du discontinu

La Bruyère. II. Rhétorique du discontinu

Publié le par Thomas Parisot (Source : Éditions Honoré Champion)

Marc Escola<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />

 La Bruyère. II. Rhétorique du discontinu

 Moralia n°7. 1 vol. 16 x 23,5 cm. 456 p. Relié. ISBN 2-7453-0459-3.  470 F / 71,65

 

Rhétorique de La Bruyère : ce deuxième essai sur Les Caractères fait lhypothèse que les énoncés dun texte discontinu requièrent une interprétation qui se fonde sur leur discontinuité même. Le « mouvement » de luvre, dans ses neuf éditions successives, invite à considérer les additions comme une caractéristique de la composition, et permet dappréhender à partir delles les différents niveaux où se décide la cohérence textuelle : lalinéa, la remarque, la série, le chapitre. Une méthode de lecture peut être ainsi élaborée qui autorise en retour une définition du discours discontinu. En faisant léconomie du métalangage explicite de la dispositio, cette rhétorique du discontinu conditionne le lecteur à produire effets de contexte et effets de série, cohérences locales et séries de séries, mais lamène aussi bien à éprouver linstabilité du jugement. Ainsi se donne peut-être à comprendre laccointance du discours moral avec cette nouvelle rhétorique ; la « rencontre » nest pas seulement historique, que consacre dès le début  du XVIIIe siècle linstitution dun corpus des « moralistes classiques », mais pragmatique : la discontinuité du discours autorise lémancipation dune instance dénonciation qui cherche à saffranchir des déterminations sociales et idéologiques, pour parvenir en retour à confronter son lecteur à linstabilité dune interprétation éthique des comportements. Le discours des « moralistes classiques » peut donc se définir non pas tant par un corps doctrinal commun, que comme lieu dune mise en scène de la question herméneutique elle-même. Et cest peut-être pourquoi les textes des « moralistes » peuvent être reçus comme « littéraires ».