Collectif
Nouvelle parution
P.-M. de Biasi, A. Herschberg & B. Vinken (dir.), Flaubert : Les pouvoirs du mythe (t. I)

P.-M. de Biasi, A. Herschberg & B. Vinken (dir.), Flaubert : Les pouvoirs du mythe (t. I)

Publié le par Emilien Sermier

Compte rendu publié dans Acta fabula (février 2019, volume 20, n°2) : Guillaume Cousin Flaubert mythographe

P.-M. de Biasi, A. Herschberg & B. Vinken (dir.)

Flaubert : Les pouvoirs du mythe (t. I)

Paris, collection Références, EAC Editions des Archives Contemporaines, 2015.

ISBN: 9782813000552

 

Ecrivain chercheur qui a redéfini les liens entre savoir et création, Flaubert s’est intéressé très tôt à la mythologie ancienne, à l’histoire des religions et aux processus de la croyance, en s’interrogeant tout au long de sa carrière sur la place du religieux et de la faculté de croire dans la pensée et l’esthétique contemporaines. De Madame Bovary à L’éducation sentimentale, de Salammbô à La Tentation de saint Antoine, de Trois Contes à Bouvard et Pécuchet, ses œuvres de fiction sont construites sur une relecture approfondie des mythes et des faits religieux dans leur impact sur les mentalités et leur empire sur les esprits. Des années 1840 à 1880, Flaubert s’est trouvé confronté de manière décisive aux résultats scientifiques de la mythographie allemande qui prend au XIXe siècle une place de premier plan dans le renouvellement des connaissances qui secouent les bases religieuses de la société et obligent l’Occident chrétien à repenser la genèse de sa spiritualité. De cette immense réserve de savoirs nouveaux qui ont transformé la culture européenne, Flaubert a été pour la littérature française l’un des principaux passeurs, dans des conditions qui restent jusqu’à présent très mal connues. C’est cette question de transfert et de réécriture que ce livre cherche à élucider. Il ne s’agit donc pas ici d’une nouvelle enquête sur des sources, mais d’une étude de l’intertextualité flaubertienne et des transformations dans les dossiers de genèse et les textes. Qu’en est-il des rapports de Flaubert à la nouvelle philologie allemande qui analyse les mythes et les symboles ? Comment l’écriture flaubertienne représente-t-elle l’histoire des mythes et des religions, la fascination des croyances, les conditions de leur émergence et les logiques de leur déclin ? Comment l’usage littéraire du légendaire religieux se combine-t-il chez Flaubert avec une esthétique de la problématisation pour échapper à toute interprétation conclusive ?