Revue
Nouvelle parution
Philosophie, n° 151 :

Philosophie, n° 151 : "Maurice Blanchot"

Publié le par Marc Escola

Philosophie n° 151 : "Maurice Blanchot"

Minuit, sept. 2021

96 p. — EAN : 9782707347312 — 11.00 €

 

Les références, parfois très allusives, de Blanchot à des auteurs comme Husserl, Heidegger, Sartre, Merleau-Ponty, Levinas et Derrida, ainsi que son approche spécifiquement littéraire de la question de la phénoménologie (de sa tâche, de ses horizons et de ses limites) laissent penser que pour Blanchot, le rapport entre phénoménologie et littérature n’est pas seulement accidentel, mais pourrait constituer une critique du projet phénoménologique ou même en ouvrir de nouvelles voies d’élaboration.

En effet, le rapport de Blanchot à la phénoménologie est présent dès ses premiers ouvrages et se rapporte explicitement à la question de l’écriture. Paradoxalement, tandis que d’un côté, pour Blanchot écrire c’est se rapporter à ce qui se soustrait au domaine du sens et donc à ce qui ne peut être constitué comme phénomène, d’un autre côté, il affirme dans L’Entretien infini que l’une des caractéristiques principales de la littérature est de « poursuivre indéfiniment l’épochè, la tâche rigoureuse de suspendre et de se suspendre », et ainsi de nous rapporter à la question de la constitution du sens. Comment comprendre cette référence explicite à la méthode phénoménologique ? La radicalité de l’épochè en jeu dans la littérature, la tâche de « suspendre et de se suspendre » barre-t-elle tout accès au sens et implique-t-elle ainsi une destruction du projet phénoménologie ? Ou bien, si c’est le sens comme possibilité qui est en question avec la littérature, celle-ci n’implique-t-elle pas une autre description du projet phénoménologique et de la conscience dans son rapport au monde et au langage ?

Ce dossier inclut des articles de Danielle Cohen-Levinas, Maud Hagelstein, Dorothée Legrand, Aïcha Liviana Messina, Jean-Claude Monod et Étienne Pinat, ainsi qu’une lettre inédite de Maurice Blanchot à un destinataire inconnu dans laquelle il évoque son « amitié intellectuelle » pour Heidegger, qu’il qualifie principalement d’écrivain. En revenant sur la façon dont Blanchot entre en dialogue, de façon implicite ou explicite, avec les œuvres de phénoménologues tels que Husserl et Heidegger, ce dossier explore principalement ce qui destine la phénoménologie à la question de l’écriture et à la réflexion sur la littérature. — Aïcha Liviana Messina

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