Compte rendu publié dans Acta Fabula (novembre 2021, vol. 22, n° 9) : "Les « Vies » stendhaliennes : petit éloge d’un précieux « capharnaüm »" par Charlène Huttenberger-Revelli.
*
Antoine Guibal, Stendhal biographe
Grenoble : UGA éditions, coll. "Bibliothèque Stendhalienne", 2020.
EAN 9782377471911.
197 p.
Prix 22 €
Présentation de l'éditeur :
La contribution stendhalienne au genre biographique se produit à un moment charnière du XIXe siècle, marqué non seulement par le romantisme naissant, mais également par la formation des sciences historiques et l’émergence du métier d’historien. C’est aussi à cette époque que le genre doublement millénaire de la « vie », qui chantait les louanges de personnalités dont la gloire était consacrée par l’histoire et le temps, laisse progressivement place à la biographie, genre ancré dans l’actualité – parfois la plus immédiate – et qui jouit alors d’un grand engouement.
D’où cette tension caractéristique des « vies » de Stendhal, écrites à divers moments de sa carrière littéraire, et ce choix éclectique d’hommes illustres : Haydn, qui lui permet d’affiner sa théorie du Beau dans les arts ; Napoléon, dont la « vie » devient une réponse à un libelle anti-bonapartiste ; Rossini, dont le style vivace et le rejet des règles classiques sert la cause romantique de 1823 ; et Stendhal lui-même, alias Henry Brulard, cet individu « bien inconnu » qui souhaiterait se connaître.
Par leurs spécificités et leur originalité, ces œuvres mettent en lumière la plasticité d’un genre qui, en cette période mouvementée, s’avère propice à l’expérimentation et à l’innovation, tant dans le style que dans l’usage qui en est fait.