Théâtre de la cruauté et récits sanglants
(fin XVIe – début XVIIe siècles)
Sous la direction de Christian Biet
Robert Laffont
Collection « Bouquins »
1063 p.
Prix 30 Euros
ISBN : 9 782221 103425
Mise en vente en France : 12 mai 2006
Auteurs : Christian Biet, Charlotte Bouteille-Meister, Fabien Cavaillé, Sybile Chevallier, Géraldine Cordin, Aude Dubois-Godefroy, Romain Jobez, Tiphaine Karsenti, Corinne Meyniel, Cécile Petit, Johanna Porcu, Paul Tillit.
Une dizaine de tragédies cruelles,
Une centaine d'histoires tragiques et sanglantes.
Grâce à ce livre qui fait enfin ressurgir une partie de notre histoire littéraire niée, oubliée, et qui apparaît aussi moderne que Shakespeare, et aussi présente que les récits sadiens, le lecteur pourra juger le crime, et peut-être aussi, s'y perdre.
Qui n'a jamais pris du plaisir à lire un fait divers particulièrement cruel ? Qui ne s'est jamais arrêté devant un tableau, ou une photographie sanglante, ne serait-ce que pour, vertueusement, s'en indigner ? On peut le regretter, mais c'est ainsi : nous avons quelque bonheur à lire et à voir les horreurs du monde et les souffrances de nos semblables. Et l'art contemporain, précisément, ne cesse d'y revenir, quitte à faire scandale : le dernier festival d'Avignon s'est illustré à montrer les combats, le sang versé et la violence. Est-ce pour autant un phénomène nouveau ? L'ouvrage que nous publions montre que non et donne toutes les preuves de cette permanence.
Des textes surprenants qui changent l'idée qu'on se fait du XVIIe siècle. La représentation de la cruauté et du sang, qui passe pour moderne, n'a rien de nouveau.
Ce volume fait apparaître que la fin du XVIe et le début du XVIIe siècles ne cessent de représenter des scènes cruelles et violentes dans les récits comme sur les scènes de théâtre. La violence s'empare des toutes premières scènes théâtrales, des échafauds comme on les appelait alors, et va jusqu'à représenter l'actualité la plus brûlante : la dernière journée et
l'assassinat des rois sacrifiés, Henri III et Henri IV, au détail près. Et les récits ne sont pas en reste. Sous le prétexte vertueux de dénoncer les horreurs de l'homme et ses vices, les auteurs d' « histoires sanglantes » se plaisent eux aussi à détailler les crimes : telle sorcière mise à la question et torturée pour avoir connu le diable, tels orphelins dont on coupe les membres pour mieux les faire mendier, tel mari jaloux faisant manger à sa femme le coeur de son amoureux, ou telle comtesse enfermée dans un cachot par son mari avec le corps écorché et empaillé de son supposé amant. À côté de ces récits réunis en recueils surgissent des «occasionnels » qu'on appelle aussi « canards sanglants » et qui racontent des faits divers qui se donnent pour réels.