Pierre Michon
Une écriture oblique
Yona Hanhart-Marmor
Villeneuve d'Ascq : Presses universitaires du Septentrion, 2020.
182 pages - 22 euros - ISBN 978-2-7574-3176-4
Tant les thèmes abordés par Pierre Michon que sa manière d’écrire se caractérisent par un refus de la ligne droite, de l’approche directe. Il faut détourner le regard du centre pour s’intéresser à la périphérie : petites gens, province, gestes de l’écriture qu’on aurait de prime abord jugés inintéressants.
Si Michon décline l’obliquité sous ses formes les plus variées, c’est afin d’en proposer, d’une façon elle-même oblique, une théorie. Les grands thèmes, les enjeux véritables ne peuvent s’appréhender qu’en partant du détail, de la périphérie, de la digression.
Obliquement, Michon nous dit le monde de façon bien plus percutante qu’une approche frontale ne saurait le faire. Mieux, Michon nous invite à cette gymnastique de l’esprit. Il s’agira donc de débusquer, dans la rigueur de ses phrases, les effets obliques du dire, de dépasser l’imposture de l’écrit pour atteindre la constellation essentielle de la vie même.
Sommaire
Préface
Introduction
Chapitre 1 : Obliquité picturale : de la littérature vers la peinture
L’ekphrasis michonienne, un moyen d’affirmer la souveraineté de la fiction
L’analyse iconographique ou une définition de la littérature
Une théorisation de l’obliquité : centre et périphérie
Un excentrement constitutif
La peinture comme obliquité
Chapitre 2 : De l’absence à la présence, l’échec comme réussite
Une écriture du dérisoire et de l’absence
L’absence comme condition de l’écriture
Les mises en abyme de l’énoncé
Les descriptions obliques du faire auctorial
L’excentrement fondamental : l’errance hors du langage
Chapitre 3 : Une obliquité totale : l’exemple de La Grande Beune
Des rapports de substitution.
Un récit de l’obliquité
Stylistique de l’obliquité : des figures du déplacement
Chapitre 4 : Obliquité métonymique : dettaglio
Le détail au centre de la poétique michonienne
Le rôle de la pathosformel
Conclusion
Bibliographie
Remerciements
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Maître de conférences à l’Université hébraïque de Jérusalem, Yona Hanhart-Marmor a publié aux éditions Rodopi un essai intitulé Des Pouvoirs de l’ekphrasis. L’objet auratique dans l’oeuvre de Claude Simon. Elle a également publié des articles sur Marcel Proust, Michel Leiris, Nathalie Sarraute, Annie Ernaux, entre autres. Elle travaille actuellement sur les récits écrits par des auteurs appartenant à la troisième génération après la Shoah.