Commentaire de la proposition de Michel Beaujour
1Je lis toujours avec grand intérêt Michel Beaujour, et j’ai naguère (ou plutôt jadis !) particulièrement apprécié Miroirs d’encre, au temps où j’étudiais le Roland Barthes par Roland Barthes pour un séminaire au Collège International de Philosophie. Il y a des années que je ne (re)lis Barthes que par accident. Aussi n’oserais-je pas tenter un commentaire véritable de ce Barthes et Sollers. Tout au moins pas tout de suite. En vrac, donc, et superficiellement, quelques remarques. La critique initiale du Barthes marxiste, certes fondée, me semble dure. Non que j’aime les Mythologies, qui, effectivement « peuvent passer pour brillantes », mais seulement si l’on accepte leur « suivisme » idéologique et leur inhumanité — un peu celle de Cabu ou de Claire Bretecher. En revanche, le Degré zéro de l’écriture, plus totalement marxiste, me paraît sincère et bienveillant : au moyen d’un matériau marxiste rudimentaire, Barthes se fabrique une théorie de la littérature intenable mais éblouissante ; il n’y a pas là de la « verve précieuse », mais une grande violence d’expression.