L’Histoire en fictions. La Seconde Guerre mondiale dans le néoréalisme italien
Études réunies par Étienne Boillet et Enrico Bolzoni
Nul doute que les débats sur les rapports entre la fiction et l’histoire ont connu une inflexion nouvelle dans la deuxième moitié du XXe siècle, après le lourd héritage de deux guerres mondiales. De manière éparse, il s’est dessiné dans les années d’après-guerre, puis dans les décennies qui suivirent, la ligne d’une critique de la fiction dirigée contre la prétention à restituer la vérité de l’Histoire dans ses heures les plus sombres avec les moyens du réalisme traditionnel – la violente charge de J. Rivette contre Kapò de G. Pontecorvo en est emblématique. De ce rejet de la fiction réaliste, allant de pair avec la valorisation du témoignage, a-t-il pu naître une dialectique de la fiction qui se construirait justement dans son dialogue avec les œuvres documentaires ? Et dans quelle mesure les auteurs de fiction ont-ils été gagnés, depuis 1945, par le sentiment que la fiction réaliste serait invalidée dans sa tentative de représenter la vérité historique ?
Ces questions ont été à l’origine d’une Journée d’études organisée par le FORELL à l’Université de Poitiers le 26 février 2015. L’avant-propos du présent colloque en ligne sur l'« Histoire en fictions », issu du travail mené lors de cette journée, tente de faire le point sur les débats autour de la thèse d’une critique dialectique de la fiction dans son rapport à l’histoire et à la vérité.
Les études publiées portent toutes sur le cinéma et la littérature du néoréalisme italien entendu dans un sens très large : des œuvres de Rossellini, Vittorini, Fenoglio et Bassani font l’objet des analyses ici rassemblés.
(Illustr. : Roma citta' aperta, R. Rossellini)
Textes réunis par Étienne Boillet et Enrico Bolzoni
mis en ligne avec le soutien de l'Université de Lausanne.
- Avant-propos : un soupçon de fiction ?
Etienne Boillet - Le style documentaire dans Paisà de Roberto Rossellini. L’exemple de l’épisode florentin
Laurent Scotto d’Ardino - Des historiens trop passionnés. Beppe Fenoglio et Giorgio Bassani : quelques considérations sur le roman et l’écriture de l’histoire.
Alessandro Martini - Le déni de la fiction dans la poétique narrative de Giorgio Bassani
Etienne Boillet - Uomini e no d’Elio Vittorini : un néoréalisme en trompe-l’oeil
Vincent d’Orlando